Les aéroports les plus stressants pour les expats : à quoi faut-il s'attendre ?

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Publié le 2024-05-13 à 14:00 par Natallia Slimani
Le voyage en avion peut être une source de stress. Arriver en avance, surveiller la taille de ses bagages, passer la douane... Et c'est sans compter les retards de vols. Mais saviez-vous que certains aéroports peuvent avoir un impact plus important que d'autres sur votre niveau de cortisol ? 

Selon une étude de VisaGuide, l'aéroport de Londres Gatwick n'est pas seulement le deuxième plus grand aéroport du Royaume-Uni, mais aussi le plus stressant au monde. En réalité, la moitié des dix aéroports les plus stressants du monde se situeraient en Europe. Examinons la situation de plus près afin de comprendre pourquoi.

Qu'est-ce qui peut rendre un aéroport aussi stressant ?

De nombreux éléments sont à l'origine du stress ressenti dans les aéroports. Malgré tout, les personnes interrogées dans le cadre de l'enquête VisaGuide ont réussi à les résumer aux principaux facteurs de stress aéroportuaire, comme le nombre élevé de passagers ; la taille imposante des lieux, qui complique l'orientation ; la densité de la foule ; la fréquence des retards de vols ; et la distance par rapport au centre-ville.

Si d'autres facteurs peuvent influencer le stress ressenti dans les aéroports, la majorité des voyageurs s'accordent sans doute sur le fait que la liste ci-dessus en résume les principales causes.

D'après les éléments mentionnés plus haut, voici le classement des aéroports les plus stressants du monde :

L'aéroport de Londres Gatwick, déjà mentionné, se hisse en tête du classement. Malgré une taille et un trafic modérés, la densité des passagers qu'il affiche semble submerger les voyageurs, particulièrement durant la haute saison estivale. Les retards récurrents et l'éloignement notable du centre-ville (45 km) contribuent également à l'atmosphère stressante qui y règne.

En deuxième position, l'aéroport d'Istanbul, en Turquie. Hub européen le plus fréquenté et 7e au monde, il fait l'objet de plaintes liées à sa signalétique complexe, principalement due à sa superficie démesurée : 76,5 kilomètres carrés.

Les aéroports turcs, réputés pour leurs prix élevés, suscitent également des critiques. Un café et un sandwich peuvent facilement coûter trois fois le prix normal à Istanbul comme dans les petits aéroports locaux, ce qui peut s'avérer particulièrement onéreux pour les voyageurs en escale.

Un expatrié ne mâche pas ses mots dans cette vidéo sur les aéroports : « vous aurez peut-être besoin d'une carte de crédit si vous transitez à Dalaman pendant cette saison », illustrant ainsi les prix exorbitants pratiqués dans cet aéroport. Situé dans l'ouest de la Turquie, Dalaman est un petit aéroport local qui sert néanmoins de point de correspondance pour les vols vers Istanbul.

Les retards, autre sujet de préoccupation

Le retard imprévu d'un vol à l'aéroport d'Istanbul a transformé l'escale d'Eugenia, qui voyageait d'Allemagne à Hanoï avec son mari et ses deux enfants, en une épreuve de plus de 16 heures. « Nous voyageons beaucoup et nous savons que ces choses-là arrivent. Mais un retard de 16 heures est tout de même excessif. La taille démesurée de l'aéroport d'Istanbul nous a obligés à errer longuement à la recherche d'un espace de repos, pour finalement en trouver un complètement surpeuplé. »

L'aéroport de Munich arrive en troisième position. Cinq fois plus petit que l'aéroport d'Istanbul, il accueille néanmoins un trafic aérien deux fois moins important. Son principal point faible : le manque d'espace, d'autant plus flagrant durant la haute saison estivale lorsque l'aéroport est saturé de voyageurs en correspondance internationale.

L'aéroport international de Denver aux États-Unis se classe quatrième. D'après les commentaires sur TripAdvisor, les voyageurs rencontrent souvent des difficultés d'orientation dans l'aéroport et jugent le personnel peu serviable.

Retournons au Royaume-Uni avec Heathrow, plaque tournante du transport aérien britannique et en cinquième position. Malgré son statut de deuxième aéroport le plus fréquenté d'Europe, sa superficie est inférieure à celle de Munich. Cette disparité entre affluence et espace disponible se traduit par une congestion permanente, source de stress pour les voyageurs.

La sixième place est occupée par l'aéroport international de Los Angeles (Californie), suivi de l'aéroport international de Rome-Fiumicino en Italie, de l'aéroport international de Dallas Fort Worth (Texas), de l'aéroport international John F. Kennedy (New York) et de l'aéroport international O'Hare (Chicago, Illinois).

Les facteurs susceptibles de rendre un contrôle douanier stressant

Pour les expatriés, les formalités d'arrivée et le passage de la douane peuvent s'avérer particulièrement stressants. L'aspect administratif lié à l'expatriation amplifie souvent l'anxiété inhérente au passage de la douane. En plus de la vérification des documents de voyage, les expatriés doivent s'occuper de démarches bureaucratiques complexes, telles que la conformité des biens aux réglementations d'importation et le paiement des droits de douane, souvent différents de ceux de leur pays d'origine.

La barrière de la langue est l'un des éléments les plus évidents. La maîtrise de l'anglais par les douaniers, bien qu'habituelle dans les grands aéroports internationaux, n'est pas toujours garantie dans les aéroports plus modestes. Lorsque les formalités dépassent un simple contrôle de documents, les expatriés peuvent se heurter à des difficultés de communication considérables. La déclaration de certains biens, par exemple, tels que des appareils électroniques ou des devises, implique des inspections et des questions supplémentaires de la part des agents des douanes, ce qui peut devenir un véritable calvaire pour les expatriés ne maîtrisant pas la langue locale.

Les expatriés peuvent se retrouver confrontés à des démarches administratives supplémentaires lors du passage de la douane, par exemple, avec le remplissage de formulaires spécifiques ou la présentation de plusieurs documents de voyage. Ces formalités allongent le contrôle et peuvent accroître l'anxiété des expatriés, qui redoutent des complications ou de manquer leur vol.

Contrairement aux voyageurs classiques, les expatriés s'installent dans un nouveau pays, ce qui implique souvent des bagages plus volumineux. Cette situation peut entraîner des contrôles de sécurité supplémentaires, des temps d'attente plus longs et des imprévus lors du passage de la douane. Les expatriés voyageant avec des animaux de compagnie, par exemple, doivent s'acquitter de formalités supplémentaires qui peuvent complexifier la procédure.

Une bonne préparation en amont permet de minimiser le stress lié au passage de la douane : lisez les réglementations en vigueur, appelez l'aéroport pour obtenir des informations spécifiques et consultez des forums d'expatriés.

Comment gérer le stress de l'aéroport 

S'il est tentant de fuir les aéroports les plus stressants du monde pour échapper au stress du voyage, cette option n'est souvent pas réaliste. De plus, un aéroport habituellement calme peut soudainement devenir source de stress en cas de retard ou d'imprévu. Face à ces situations, comment mettre en place des stratégies efficaces pour gérer le stress lié au voyage ?

Le stress fait partie intégrante de l'expérience aéroportuaire. Conscients de ce phénomène, de nombreux aéroports ont mis en place des solutions concrètes pour le gérer. Des espaces de détente tels que des salles de yoga, des spas et des salons de massage sont désormais accessibles aux voyageurs pour leur permettre de se relaxer et de réduire leur niveau de stress. L'aéroport international de San Francisco, par exemple, propose des salles de yoga équipées. Pour localiser ces installations, installez, par exemple, l'application GateGuru.

On ne se déstresse pas tous de la même façon ! Il suffit parfois d'une petite séance d'exercice. D'ailleurs, certains aéroports disposent désormais des salles de sport et des installations de fitness pour les voyageurs qui préfèrent une attente active. C'est le cas à Dubaï, Singapour, Zurich, Toronto et San Francisco et la liste ne s'arrête pas là ! Pour trouver facilement ces salles, l'application Sanctify est votre alliée : elle vous permet de repérer en un clin d'œil les espaces de remise en forme dans les aéroports du monde entier.

Envie d'une autre option pour combattre le stress du voyage ? Et si vous faisiez un câlin à un animal de thérapie ? Certes, c'est une méthode de gestion du stress encore assez récente, mais elle est déjà proposée dans plusieurs aéroports, y compris l'un des plus stressants de notre liste : l'aéroport international de Denver !

Si votre budget le permet, vous pouvez également investir dans votre confort. De nombreux aéroports internationaux proposent désormais des espaces de sommeil et de relaxation premium, tels que des capsules de sommeil ou des hôtels capsule. L'aéroport international d'Istanbul, par exemple, classé deuxième aéroport le plus stressant de notre liste, en dispose. Toutefois, à l'instar de la plupart des services proposés à Istanbul, la détente a un prix. Comptez plus de 20 € par heure pour profiter d'une capsule de sommeil. 

Une autre option à envisager : les terminaux privés. Ces espaces dédiés au confort et à la discrétion sont désormais disponibles dans des aéroports très fréquentés comme Londres Heathrow et Los Angeles LAX.

Pour résumer la situation, les voyages en avion peuvent être stressants. Les principaux responsables ? Les foules, les retards et la signalétique peu claire. Si vous ne pouvez pas contrôler les aléas de votre vol, vous pouvez mettre en œuvre des stratégies proactives afin de retrouver votre calme. De plus, face à la prise de conscience croissante des compagnies de voyage concernant l'impact du trafic et des retards sur les passagers, on peut espérer timidement des améliorations organisationnelles et de nouvelles solutions pour réduire le stress.