Développer son réseau social en Croatie

Bonjour,

Installée depuis six mois, retraitée, donc sans réseau professionnel possible, j'ai pu me rendre compte qu'ici, il n'est pas facile de se faire des amis locaux. 
Des connaissances, des relations, oui, surtout si on parle la langue ou, comme moi, qu'on l'apprend progressivement.  C'est, je pense, un point primordial, car cela donne envie aux locaux de vous connaître, de savoir pourquoi vous avez choisi de vivre dans leur pays et, ça fait toujours plaisir, de vous féliciter de vos progrès.

J'ai plusieurs "amis" (je suis très circonspecte avec ce terme, car il est très important pour moi et répond à certains critères particuliers comme la fidélité, l'entraide, la confiance,...) expats, mais pas encore d'amis croates "du cru".  J'admets volontiers que je suis une solitaire, donc je ne suis pas "en demande" non plus.

Je dirais que la première chose est d'apprendre la langue.  Bien sûr, l'anglais est courant ici et la plupart des jeunes le parlent, mais le fait de pouvoir communiquer dans la langue locale est vraiment un plus, voire un must.  Les personnes avec lesquelles je dialoguais en anglais me parlent maintenant en croate et en sont très contentes, quand je ne connais pas un terme, ils me l'apprennent et si c'est vraiment trop compliqué, on repasse à l'anglais, bénéfice "win-win", ça fonctionne très bien.

De mes amis expats (bilingues et de parents locaux pourtant), j'ai appris que même après plusieurs années, il n'est vraiment pas facile de créer des amitiés, eux-mêmes en ont peu ou pas.

La grosse différence ici (je parle de Vodice qui, en dehors de la saison touristique est un gros village avec une mentalité de gros village) tient au fait qu'on ne s'invite pas l'un chez l'autre pour un repas, par exemple.  Faute de moyens pour certains, peur de mal faire pour d'autres, bref, personne ne va manger chez personne en dehors de la famille.  Ne vous vexez pas s'ils trouvent une excuse pour refuser votre invitation, ce n'est pas qu'ils n'en ont pas envie, c'est qu'ils ne pourront pas vous rendre la pareille ce qui les mettrait en porte-à-faux et ils n'aiment pas ça du tout.

On se rencontre au café, sur le marché : un bonjour, une courte conversation, mais guère plus.  Mon amie Australienne qui vit ici depuis presque 14 ans, mariée à un gars du village, et dont les parents sont originaires et revenus au village s'est également rendu compte que les demandes de service venaient un peu trop souvent des autres et que les retours étaient rares, elle a fini par se lasser.  Après tout ce temps, elle est toujours une étrangère puisqu'elle est "née là-bas".

C'est peut-être plus facile chez les ados ou chez les plus jeunes, je n'ai pas d'expérience dans le domaine.

Je dois quand même ajouter à cela que j'ai été bien aidée par les connaissances que je me suis faites depuis mon arrivée, notamment lors de mon hospitalisation, tout le monde a pris de mes nouvelles et s'est enquis de ma santé, mais malgré tout, c'est mon ami expat qui était le référent pour les choses plus importantes.

Ceci dit, à partir du moment où on va prendre son café le matin ou l'après-midi au même endroit, on finit, comme partout, par rencontrer les mêmes personnes et les conversations se font au fil du temps.  La plupart des gens ici étant commerçants (pour ceux que je connais), aller "chez eux" pour y consommer est également d'une aide précieuse, tant d'un point de vue financier que pour leur montrer qu'ils "comptent" et proposent de bonnes choses.

Il faut surtout bien garder à l'esprit que les Croates sont très fiers, notamment de leur pays (d'eux-mêmes aussi  ), qu'ils détestent la critique du genre "chez nous, blabla" et que si l'on compare, il est préférable de bien faire comprendre que ce n'est pas une critique, mais une simple constatation de la différence.  Si, en plus, on trouve que c'est quand même mieux ici, l'affaire est dans le sac. 

Garder également à l'esprit que les deux sujets de conversation les plus courants sont le foot et la politique, mieux vaut donc relire ses classiques  .  Les cancans sont les bienvenus également.  Si, comme moi, vous détestez ça, ce sera un peu plus difficile.    Evitez également de trop parler de la guerre et de ses ravages, c'est encore très douloureux et comme ils n'aiment pas trop montrer leurs sentiments, vous les mettrez très vite mal à l'aise.  Laissez-les venir sur le sujet, s'ils vous en parlent, c'est qu'ils vous apprécient.

Autre spécificité "culturelle", on ne se fait pas la bise à tout bout de champ, de même qu'on se serre rarement la main sauf pour conclure un accord; il ne s'agit pas d'indifférence de leur part, c'est comme ça, tout simplement.

Voilà, mes "constatations" sur six mois, mon avis changera probablement encore au fil du temps, mais je peux déjà en conclure que je n'ai absolument aucun regret d'avoir choisi la Croatie comme nouvelle patrie.

Moi meme  qui vais en Croatie seulement pour les vacances j essaie d apprendre un peu la langue et les gens sont contents et me félicitent toujours .