Ferdy avait soif d'aventures et c'est une opportunité professionnelle qui l’amène pour la première fois à l’étranger. Après avoir vécu deux ans au Maroc, elle décide de partir rejoindre son époux au Canada. Ils vivent quelque temps à Montréal avant de se rendre compte qu'au Canada il n'y a pas que le Québec. Leur curiosité, mais surtout leur quête d'une vie meilleure, les mènent à Edmonton, dans l'Alberta.
Bonjour Ferdy, d'où viens-tu et que fais-tu actuellement ?
Je suis française et j'ai grandi dans la région parisienne. A la fin de mes études, je suis partie à Casablanca, au Maroc, où j'ai décroché mon premier contrat de travail dans une multinationale allemande. Après avoir passé deux années au Maroc, j'ai décidé de rejoindre mon époux au Canada qui, à l'époque, était toujours étudiant. En septembre 2012, je débarque dans la ville de Montréal, une ville de jeunes, dynamique et parfaite pour les étudiants. J'ai pris quelques cours d'anglais, nécessaire pour décrocher un emploi convenable. Je me suis fait quelques amis et j'ai profité un maximum de Montréal et de sa région pendant 18 mois.
Qu'est-ce qui t'a attirée vers Edmonton par la suite ?
Lorsque nous vivions à Montréal, nous avons beaucoup entendu parler de l'ouest et particulièrement de l'économie de l'Alberta. Ce sont surtout les opportunités d'emploi et le niveau de vie plus élevé qui nous intéressaient. Nous avions mis toutes les chances de notre côté pour trouver du travail dans notre domaine à Montréal, une ville que nous adorions, mais en vain. Mon époux est parti explorer pendant un mois l'Alberta (Calgary, Edmonton et Fort McMurray) et c'est à Edmonton qu'il s'est senti le plus à l'aise. De retour à Montréal, il ne nous aura fallu que dix jours pour organiser notre déménagement et faire nos adieux à Montréal. Notre nouvelle vie à Edmonton a commencé en mars 2014.
Quelles étaient les formalités à remplir pour que tu puisses t'installer au Canada ?
J'ai immigré au Canada par le biais de parrainage grâce à mon mari, une procédure très rapide. Après le dépôt de dossier, j'ai obtenu mon CSQ, puis ma résidence permanente en 4 mois à peine.
Parles-nous de ce que tu aimes le plus et le moins à Edmonton.
Ce que j'aime le plus à Edmonton c'est sa situation géographique, à égale distance de Banff et de Jasper, les deux villes des Rocheuses les plus populaires. Nous profitons beaucoup de cette proximité pour nous évader en week-end !
Ce que j'aime le moins, en revanche, c'est qu'Edmonton soit une petite ville. Alors on fait vite le tour et on peut aussi s'ennuyer, selon la période de l'année.
Peux-tu nous décrire Edmonton en une phrase ?
Edmonton est une petite ville en pleine évolution et parfaite pour une vie de famille.
Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à ton arrivée à Edmonton ?
J'ai toujours vécu dans de grandes villes et Edmonton ne compte que 1 million d'habitants. Venant de Montréal, j'ai trouvé Edmonton vide. Mais où sont passés les gens ? En fait, presque tout le monde possède un véhicule et il est rare de croiser des gens à pied !
Est-il difficile de trouver un logement à Edmonton ? Quels sont les types de logements disponibles pour les expatriés ?
Je pense qu'il est très difficile de trouver des logements de qualité à Edmonton et c'est aussi valable pour Montréal. Pour trouver un logement correct (super propre et moderne), il faut vraiment mettre le prix. Pour un appartement avec une chambre et un salon que l'on appelle ici un « 1 Bedroom », il faut compter entre 1 300 $ - 1 400 $ de loyer par mois. Mon conseil serait de prendre son temps et de bien comparer car les prix fluctuent. Des fois, l'on peut trouver mieux pour moins cher. Les meilleurs quartiers d'Edmonton se trouvent dans l'Ouest et le Sud. Pour ceux qui n'ont pas de véhicule, il est préférable de vivre dans le centre-ville ou près d'une station de tramway.
Quels sont les festivals les plus populaires et les principaux codes culturels à Edmonton ?
L'Alberta est une province anglophone et Edmonton, sa capitale, est très multiculturelle. Selon moi, il ne faut surtout pas manquer le Heritage Festival et le Edmonton International Fringe Theatre Festival qui est le plus grand et le plus ancien festival artistique en Amérique du Nord.
Que penses-tu du mode de vie à Edmonton ?
C'est très simple et familial. Les gens travaillent dur et consomment beaucoup, ce qui est très « américain ». Je trouve aussi que les Albertains sont dans la surconsommation. Ils veulent toujours tout en grand : une grande maison, un gros pick-up, une grande caravane pour l'été, des quads, etc. La liste est longue !
Quels sont les moyens de transport disponibles à Edmonton ? Comment te déplaces-tu ?
A Edmonton, l'on trouve le tramway et le bus. Pour ma part, je me déplace uniquement en voiture. Je dirais même que c'est vital et nécessaire à Edmonton. Les réseaux de bus ne sont pas très efficaces. Un trajet que l'on peut faire en 10 minutes en voiture prendra 1h30 en bus.
As-tu eu des difficultés à t'adapter à ton nouvel environnement et à la société canadienne ?
Partir vivre en Alberta signifiait, pour moi, choisir un système différent de celui du Québec puisque c'est une province anglophone. Les différences entre chaque province sont aussi étonnantes qu'intrigantes. L'on a l'impression que le Canada est un continent où chaque province est un pays. Je pense que c'est à cause du système fédéral. L'on s'adapte aux nouvelles règles locales et l'on s'y fait vite au final. Si je devais choisir entre les deux systèmes, je préfère le système anglophone que je trouve moins complexe.
A quoi ressemble ton quotidien d'expatriée à Edmonton ?
Nous travaillons 40 heures par semaine. En Alberta, on se lève tôt ! Il n'est pas étonnant d'être au bureau à 6h30 ou 7h, ce qui est mon cas. J'adore mes horaires de travail car cela me permet d'être libre à 15h et c'est une deuxième journée qui peut commencer ! Après le travail, j'organise mes rendez-vous médicaux, je peux faire du sport ou mes courses, ou encore prendre un café avec une amie. Je peux aussi être à la maison à 18h pour préparer le dîner et me détendre tranquillement ! Ce sont de belles journées productives où l'on prend le temps de faire plein de choses. Les horaires de travail et le fait de ne pas perdre des heures dans les bouchons, comme ce serait le cas à Montréal ou à Toronto, nous permettent d'avoir une excellente qualité de vie.
Que fais-tu de ton temps libre ?
Je lis beaucoup de livres et blogs ! J'ai aussi un blog, Ferdy Pain d'Épice, qui me prend pas mal de temps. Je prends plaisir à partager mes aventures et mes coups de cœur au Canada.
Nous sommes des fous mordus de camping. Nous partons camper en week-end dès que nous en avons l'occasion. Je fais aussi de la photographie et je me suis mise récemment à la vidéo.
Y a-t-il à Edmonton des activités nocturnes pour les fêtards ?
Sans doute, mais je n'ai jamais été fan de boîte de nuit, alors je passe mon tour !
Quelles nouvelles habitudes as-tu adoptées à Edmonton ? Quelles vieilles habitudes as-tu abandonnées ?
Je vais à la banque, à la poste et la pharmacie en soirée comme en week-end ! Ici, tout est opérationnel, même le dimanche et je dois dire que c'est un luxe que je savoure ! J'ai aussi commencé à me lever tôt. A 5h30, je suis déjà debout ! Et puis, j'ai changé mes habitudes alimentaires. Je mange beaucoup plus sain que lorsque j'étais en France ou au Maroc.
En revanche, je ne marche presque plus. Je me déplace uniquement en voiture, ce qui m'oblige à aller en salle de sport pour compenser le manque d'exercice. Autre habitude que j'ai vite laissé tomber, c'est de manger du pain tous les jours ! Nous sommes tout de même chanceux d'avoir une boulangerie à Edmonton qui fait des baguettes ! À 3 $ la baguette, on la savoure bien mais à petite dose !
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Edmonton ? Combien coûtent un trajet en bus, une bière, ou encore, un bon pain ?
Le coût de la vie à Edmonton est assez élevé, mais les salaires, qui sont en moyenne plus élevés que dans le reste du Canada, suivent aussi. Le trajet en bus coûte 3,25 $ et pour une bière il faut compter 5,50 $. Pour le pain, comme je l'ai mentionné plus haut, c'est 3 $ la baguette.
Y a-t-il quelque chose que tu voudrais faire au Canada mais dont tu n'as pas encore eu l'occasion ?
Je veux continuer à explorer ce méga-pays. Je voudrais faire plusieurs « road trips », aller dans les territoires du Nord-ouest en passant par Yukon et faire un grand voyage pour découvrir les provinces maritimes. J'aimerais aussi traverser le Canada par train, aller voir les ours polaires à Churchill, à Manitoba, et partir nager avec des bélugas. Je suis aussi tentée de faire la fameuse randonnée du sentier de la côte-ouest en Colombie Britannique.
Quel est ton meilleur souvenir d'Edmonton ?
Notre premier Heritage Festival. Ce fut une magnifique journée passée au Hawrelak Park, à découvrir toutes les cultures du monde à travers leurs musiques, danses et cuisines. C'était absolument génial ! Ce festival a lieu chaque année pendant le long week-end d'août.
Si tu pouvais repartir à zéro au Canada, que ferais-tu différemment ?
Rien, je pense. Chaque expérience, chaque difficulté rencontrées se sont avérées de véritables leçons et m'ont permis d'avancer.
Que penses-tu de la cuisine locale ? Quelles sont tes spécialités préférées ?
Au Canada, ce n'est vraiment pas top niveau cuisine, mais on change et on adapte nos habitudes alimentaires. J'ai adopté le beurre d'arachides et le oatmeal dont je ne peux plus me passer. Le Canada est un pays d'immigration : nous sommes plus de 150 nationalités différentes et il y a autant de spécialités à découvrir. Je n'ai jamais mangé autant de cuisines du monde. Le meilleur moment de l'année pour découvrir les cuisines du monde c'est, sans aucun doute, pendant le Heritage Festival.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à ton pays d'origine ?
Ma famille, mes amis, et la gastronomie française.
Quels conseils donnerais-tu aux futurs expatriés au Canada ?
Aucune immigration n'est facile. Il faut oublier d'où l'on vient et nos habitudes pour réussir à s'adapter rapidement. Avant de venir, il faut bien se préparer à rencontrer plein de difficultés et c'est normal. La première année est toujours la plus difficile, mais après c'est que du bonheur ! Le Canada ne s'arrête pas au Québec seulement. Pensez également aux autres provinces car elles méritent vraiment le détour.
Quelles seraient, selon toi, les 5 choses à emmener dans sa valise au Canada ?
Un très bel appareil photo car les paysages du Canada sont à vous couper le souffle ! Pensez aussi à emmener quelques affaires personnelles qui vous aideront à vous sentir chez vous une fois installé.
Tes projets d'avenir ?
Seul l'avenir nous le dira mais, beaucoup d'aventures car je n'ai pas fini d'explorer le Canada.
Y a-t-il une chose que tu souhaiterais ramener avec toi en quittant le Canada ?
Un joli canoë en bois bien traditionnel.