Quand je dis bureau, je crois posséder la chose, mais je ne connais que le mot. Le mot me laisse croire que je possède la chose. Si je dis desk, je redécouvre la chose. Ce n'est pas le même mot mais la chose est toujours la même. Le language semble fonctionner comme une appropriation fantasmatique du réel. Comme je ne peux désapprendre ma langue, la seule façon de me débarrasser de toutes mes petites mythologies quotidiennes, c'est de changer de langue. Les Etats-Unis ne m'attirent pas plus que ça, c'est surtout que je voudrais apprendre à parler anglais. Pour le moment, j'ai surtout écrit et lu de l'anglais. Sans doute que je le prononce plutôt mal et j'ai de la peine à le comprendre. Je suis trop français et le fait que les nations se soient construites contre un étranger me retombe dessus. Je me complais trop dans cette langue confortable qui me permet de devenir un beau-parleur qui aligne les théories les plus vaines.
Inscrevi-me ao expat.com no dia 12 Fevereiro 2010.