Meu nome é Eric, melhor pronunciar "ériki" do que "henrique", senao pega mal...
Je suis brésilien, je suis français. C'est ma chance, c'est mon problème (n'y voyez pas de parallèle respectif à l'affirmation précédente). Théoriquement je ne suis pas un expat. Mais, comme je le dis dans mon profil, j'ai suffisamment le "cul" entre deux chaises pour l'être à au moins 50%. Ce qui, j'imagine, me donne le droit de pourrir ce forum avec mes préoccupations.
Je m'explique.
J'ai 26 ans et je vis à Panam depuis 12. Je suis né au Brésil et j'y ai vécu mes 14 premières années. Sauf que j'y vivais assez reculé dans une zone très calme et touristique, aux environs de Paraty, RJ. J'ai de plus fait toute ma scolarité avant la France par le CNED, ce qui implique que j'ai une connaissance importante de la culture brésilienne et que je me sens brésilien, mais aussi de n'avoir jamais vécu comme un brésilien des métropoles, ni même en immersion totale dans le système local.
Pour moi Rio c'était surtout le Centre bureaucratique pour faire la paperasse, les shoppings pour les achats de Noël et le ciné, plus des balades à Copacabana, Ipanema et aller voir la cousine (pas du tout de mon âge), à Botafogo.
Sao Paulo c'est quelques avenues, quelques quartiers et un entretien auquel je n'ai pas donné suite, il y a 3 ans, trop tôt pour moi.
J'y suis allé ces dernières années en vacances, tous les 2 ans ou tous les ans quand je pouvais, et chaque fois il m'était plus difficile de repartir à Paris, comme si un gigantesque aimant décuplait sa force pour m'y retenir à chaque voyage supplémentaire.
Conneries, -pas conneries, -à Paris j'ai tout ce que je peux désirer, -j'ai besoin de savoir si je peux y être bien, -j'y serai peut-être moi en version brésilienne, moi meilleur... Tant de questions cruciales mais pragmatiquement stupides qui me compliquent la tâche.
J'ai quelques bonnes cartes à jouer, d'autres merdiques, et une inconnue infâme à élucider.
Mes parents y vivent, ils ont bien compris qu'y retourner était la meilleure façon de poursuivre leur retraite. Les cousins de mon âge aussi y sont, mais dans le Minas Gerais. Moi, je me suis mis en tête de m'attaquer à la grande "Céphalopode", Sao Paulo.
Pourquoi ? Je me base sur le papier, les promesses d'un géant économique, qui m'enchante certes moins que Rio, mais correspond davantage à ma formation (marketing spécialisé dans la mode) et à mes plus récentes aventures (photographe de rédaction). Pourtant peu m'importe dans l'absolu la cohérence de mon parcours, je ne veux pas poursuivre un rêve qui me conduise à une vie se révélant emmerdante. Mais la logique...
Pour cesser mon monologue, je compte partir avec tout ce que j'ai : 1500 euros en poche et une partie de mon outil de travail (matériel photo), dans lequel j'ai englouti toutes mes économies. J'ai bien un point de chute, chez mes parents (logi blanchi nourri, 0 dépenses), mais trop distant de Rio et de Sao Paulo pour prospecter de là. Il faudra donc me jetter à l'eau et assumer un début plus que modeste. Cela ne me fait pas peur de vivre dans un taudis (creio que no Brasil se diga "uma casa simples") pour me lancer (je ne parle pas d'y monter un studio tout de suite - et me faire dépouiller dans l'istant qui suit), et un salaire de 2000 reais avec un peu de bidouille me conviendrait pleinement, seul, sans enfants et sans charges en France. Mais je ne sais pas où tout cela me mènera, donc je souhaite prendre un tant soit peu les devants et peut-être rencontrer d'autres déracinés, plus, ou moins chanceux, ayant approché les mêmes questions, voire les rencontrer autour d'une mousse sur place.
Je quitte la France la semaine prochaine.
Salutations
Eric