Les historiens, se basant sur les descriptions des premiers navigateurs européens ayant atteint les îles du Pacifique Sud (Mendana, Magellan, Cook, Wallis, Bougainville) font état des grosses pirogues doubles pontées des indigènes pour les liaisons avec les îles éloignées et de pirogues légères et rapides, manœuvrées à la voile ou à la pagaie, pour la pêche ou les combats. Les européens, avec leurs vaisseaux lourds et lents ont été éblouis par la vitesse des pirogues et par leur polyvalence, déjà.
En fait, les asiatiques qui se sont lancés à l'assaut du Pacifique pour atteindre la Polynésie, l'île de Pâques puis la Nouvelle Zélande, l'ont fait sur plusieurs milliers d'années avec l'apport génétique et culturel des peuples rencontrés sur leur route (mélanésiens, puis sans doutes, Indiens d'Amérique du Sud).
Ces pirogues doubles observées par les européens, sortes de bankhas accouplées, réunies par un pont, avaient des voiles en triangle inversé faites de pandanus tressé…La gouverne était assurée par une grande pagaie.
Les ancêtres des Polynésiens venus d'Asie ont importé avec eux des fruits et légumes que l'on trouve toujours en Polynésie (citron vert, fruit à pain, taros), et des animaux, les premiers porcs, chiens et poules...De leurs traversées jusqu'au Pérou, ils ont rapporté la patate douce…
Aujourd'hui, à Tahiti, les pirogues ont perdu un balancier et n'en ont plus qu'un, à droite ou a gauche de l'embarcation...Il ne reste plus beaucoup de pirogues de pêche monoxyles et la plupart sont faites en contreplaqué. Les pirogues de course (va'a, ou vaka aux Marquises= notez la parenté euphonique avec "bankha") sont en résine ou en carbone pour les plus sophistiquées.
Les pirogues des maori de Nouvelle Zélande n'ont quant à elles plus du tout de balancier…
Ces pirogues à balancier on les retrouve jusqu'à Madagascar et Afrique de l'Est, ce qui prouve que ces navigateurs asiatiques sont partis aussi bien vers l'Est et le grand Pacifique, que vers l'Ouest et l'Océan Indien.
En linguistique, on remarque que toutes les langues polynésiennes qui peuvent être comprises d'un archipel à l'autre (les Tahitiens comprennent sans problème les Hawaiiens et Maoris et vis versa) ont des points communs avec les langues Malaisienne, Bahasa Indonesia et bien sur Tagalog. La structure des phrases, avec l'action qui prime sur le sujet est identique,ainsi que les pluriels inclusifs et exclusifs et bien des mots ont une racine commune (inumin=inu en Tahitien, isda= i'a, mata=mata, taenga = taria etc...)