La date butoir repoussée
Hier, une victoire significative a été remportée dans le bras de fer judiciaire concernant le réenregistrement obligatoire des cartes SIM. La cheffe juge Rehana Mungly-Gulbul a tranché en faveur d'un statu quo, interdisant ainsi à l'État de désactiver les cartes SIM des abonnés qui n'auraient pas respecté la date butoir du 30 avril. À l'approche de cette échéance, les opérateurs de téléphonie redoublent d'efforts pour inciter leurs clients à se conformer à la réglementation. Des appels, des messages et même des offres spéciales sont déployés pour encourager les récalcitrants à agir.
Pour rappel, depuis octobre dernier, les Mauriciens, résidents et touristes à Maurice sont tenus de procéder à l'enregistrement de leurs cartes SIM, conformément aux nouvelles réglementations de l'Information and Communication Technologies Authority (ICTA). Ces mesures avaient été instaurées dans l'objectif de garantir l'enregistrement de chaque carte SIM au nom de son utilisateur, afin de renforcer la lutte contre la fraude, le vol d'identité et les activités malveillantes. Or, ce processus de réenregistrement suscite énormément de débats depuis l'année dernière. Les activistes dénoncent particulièrement le manque de transparence du gouvernement et la nécessité de divulguer des informations sensibles aux opérateurs représentant pour eux un risque pour la vie privée.
Des manifestations prévues
Avec près d'un million de cartes SIM déjà réenregistrées sur deux millions, la décision de la cour offre un soulagement pour ceux qui n'ont pas encore franchi le pas. De plus, elle épargne au gouvernement une situation embarrassante juste avant son rassemblement du 1er-Mai. Cependant, cette victoire temporaire ne marque pas la fin du débat. La plateforme "Pa Tous Nou SIM Card" organise une manifestation pacifique le dimanche 21 avril, alors que l'affaire sera examinée en profondeur par la Cour suprême ce 13 mai. En attendant, toutes les parties sont tenues de soumettre leurs arguments écrits avant le 8 mai, en préparation de l'audience devant le Full Bench de la Cour suprême. Une décision prise en urgence alors que la Cour est en congé depuis fin mars soulignant l'importance de cette affaire pour les Mauriciens.