Vivre à l'étranger : comment concilier travail et découverte du pays

Vie pratique
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Écrit par Asaël Häzaq le 22 octobre, 2024
Profiter de son expatriation pour voyager et découvrir le monde : vous en rêvez. Beaucoup l'ont fait. Car contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'allier carrière à l'étranger et découverte du pays d'expatriation. Conseils pratiques.

Commencez par explorer votre quartier

Inutile de sauter dans vos chaussures de trek et d'investir dans un sac de randonnée 70 litres. Ici, on ne parle pas du tout « d'expat-voyageur » au sens de « globe trotter ». On ne vous demande pas non plus de démissionner pour vous lancer dans le nomadisme numérique version « voyages à plein temps ». On fait davantage référence à l'expatrié qui profite de sa nouvelle vie pour explorer son nouveau pays d'accueil.

Une exploration qui commence souvent par le côté le moins glamour du pays étranger (quoique vous pourriez être passionné par les formalités administratives). Transformez vos rendez-vous à la mairie et vos sauts à la supérette pour explorer votre quartier. Votre travail à plein temps ne vous permettra pas de dégager une semaine de voyage. Vos premiers week-ends seront sans doute consacrés à un repos bienvenu… ou à l'accomplissement des tâches que vous n'avez pas pu faire en semaine. Bonjour ménage, courses et autres activités qui égayent le foyer. C'est justement l'occasion de faire le tour de votre quartier.

En semaine, jouez les explorateurs urbains en changeant d'itinéraire. Bien entendu, évaluez votre niveau de fatigue avant de vous lancer dans une promenade d'une heure à pied, de nuit, pour retrouver votre logis. Vous êtes d'humeur matinale ? Laissez de côté votre voiture ou votre abonnement métro/bus pour enfourcher votre vélo ou sauter dans vos fameuses chaussures de rando… Partez au travail à pied. Si votre entreprise est très éloignée de chez vous, faites une partie du trajet en transports et une autre à pied. Vous découvriez votre ville sous un nouveau jour.

Organisez votre emploi du temps

Le travail 24 h/24 n'existe que pour les robots. Vous avez la chance d'être humain et d'avoir le droit aux jours de repos. Comment votre entreprise étrangère organise-t-elle le travail ? Quels sont vos horaires et votre marge de manœuvre ?

Vous vous organiserez sans doute différemment si vous fonctionnez en 3 x 8 (rotations par équipes, qui effectuent chacune 8 h de travail par jour), en semaine de 4 jours, à temps plein classique (temps légal de travail dans le pays d'accueil) ou si vous êtes en télétravail partiel ou total. Attention : il ne s'agit absolument pas de vadrouiller pendant vos heures de travail. Sans surprise, le télétravailleur « glandeur » n'a pas du tout bonne presse. Il fait même du tort aux honnêtes télétravailleurs, au point de pousser certaines entreprises à revoir leur position sur la question.

Profitez du week-end pour improviser des mini-road trips

Vous êtes incollable sur votre quartier. Vous avez tellement changé d'itinéraire pour vous rendre sur votre lieu de travail que l'on vous prend pour un agent secret. Vous vous êtes adapté à l'organisation de votre vie professionnelle à l'étranger et avez réussi à dégager du temps le week-end. C'est le moment d'explorer la ville ou la région d'à côté. Ces mini-roadtrips n'ont pas vocation à être onéreux. Pour voyager malin, scrutez les sites Internet pour prendre les bons conseils des rois de la débrouille.

Envie d'associer votre soif de découverte et vos centres d'intérêt ? Optez pour le week-end à thème. Si vous aimez l'ambiance des cafés, allez flâner dans ceux de votre région. Il existe peut-être des sites Internet qui répertorient les cafés insolites de votre secteur. Partez tester les cafés du coin ou de la ville d'à côté (on espère que vous avez un budget solide). Si vous êtes plutôt « jardin », organisez des week-ends sur cette thématique. Vous avez de la chance : beaucoup de beaux parcs et jardins sont gratuits.

Adhérez à une association ou un groupe de sorties

Vous êtes parvenu à jongler entre votre carrière à l'étranger et vos voyages dans le pays, mais trouvez le temps long. S'expatrier seul ne signifie pas que l'on aime forcément la vie en solitaire. Au travail, vous êtes assez occupé pour ne pas y penser. Mais une fois seul chez vous (et après un repos bien mérité), la solitude peut vous amener à reconsidérer vos choix de mini road trip. Vous souhaitez toujours découvrir votre pays d'accueil, mais pas seul.

Pour voyager en groupe, pensez aux associations et groupes de sorties (comme Meetup). L'option s'envisage aussi pour les frileux de l'improvisation. En intégrant un groupe, vous aurez de la compagnie et un programme déjà organisé pour le week-end. Renseignez-vous auprès des associations d'aide aux étrangers : elles interviennent souvent pour les formalités administratives, mais organisent souvent des rencontres et des sorties pour créer du lien entre les étrangers et les locaux. Dans le même sens, vous pouvez rejoindre des groupes sur les réseaux sociaux.

Alliez découverte du pays et travail

Opération spéciale « métier passion ». Si votre profession s'y prête, joignez l'utile à l'agréable. Jonglez entre votre casquette de travailleur et de voyageur. Par exemple, vous travaillez dans le domaine de l'image (photographe, graphiste, concept-artist, illustrateur, designer, styliste…) : voyager dans le pays peut renouveler votre inspiration. Même chose pour les métiers du bâtiment, de l'architecture, de la décoration… Vous trouverez peut-être un atelier, une usine à visiter dans votre pays d'accueil. De plus en plus d'artisans et de fabricants ouvrent leurs portes au public pour faire découvrir leur profession. Ce serait l'occasion de voir autrement comment votre métier se pratique dans votre pays d'accueil.

Pensez aussi aux musées pour redécouvrir votre métier : musée de la médecine, des sciences naturelles, du terroir… Ces découvertes vous permettront de rencontrer des personnes de votre milieu professionnel et, peut-être, d'enrichir votre réseau professionnel. Mais attention à ne pas vous laisser envahir par votre métier-passion. Ici, l'objectif premier est de prendre l'air, de découvrir son pays, pas de se mettre la pression pour avancer dans sa carrière. Sachez faire la part des choses.

À noter que ces idées de sorties ne sont pas réservées aux professionnels du secteur. Inutile d'être médecin pour aller dans un musée de la médecine. Inutile d'être confiseur pour visiter une fabrique de bonbons. De même, être passionné par votre travail ne vous enchaîne pas à des activités liées de près ou de loin au travail. Vous pourriez au contraire vouloir déconnecter et faire une activité aux antipodes de ce que vous faites au travail.

Expat voyageur : apprenez à jongler entre votre carrière et votre soif de découverte

Carrière à l'étranger, loisirs, voyages : faites la part des choses. Ne vous perdez pas dans vos projets et ne les surévaluez pas non plus. Vous vous êtes expatrié pour faire carrière. Certes. Mais vos activités ne se limiteront pas au travail. Même si c'est le travail qui a motivé votre expatriation, vous ne passerez pas tout votre temps dans l'entreprise.

Inversement, le travail ne doit pas devenir un prétexte pour voyager ou une parenthèse permettant de financer vos escapades. Cette option est réservée aux PVTistes (détenteurs de permis Vacances-Travail/visa working holiday). Leur travail est justement limité par la loi du pays d'accueil pour leur permettre de voyager. Leur but est la découverte du pays.

Votre cas est différent. Vous ne pouvez pas négliger votre travail à plein temps pour voyager… À moins de vous reconvertir pour vivre de vos voyages. Mais l'équation reste la même : un blogueur voyage professionnel n'est pas un voyageur qui écrit de temps en temps. C'est un travailleur qui a des obligations et des missions à remplir. Lui aussi jongle entre sa carrière et son envie de découverte. Pas besoin donc de changer d'objectif professionnel pour jouer les aventuriers. Quelques ajustements pratiques vous permettront de vivre le meilleur de votre expatriation, aussi bien côté carrière que côté voyages.

A propos de Asaël Häzaq

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.