Les derniers chiffres montrent un faible nombre de visas de mobilité délivrés en 2023 et en 2024. Des chiffres prompts à rassurer les conservateurs, mais aussi les travaillistes, qui poursuivent la politique de baisse de l'immigration nette. Les Européens, pour l'instant exclus du programme, pourraient bien tirer avantage de la situation. Que peuvent espérer les jeunes candidats à l'expatriation ?
Tout savoir sur le programme Youth mobility visas
Le programme de mobilité des jeunes (Youth mobility scheme – YMS) est un programme de visa temporaire de 2 ans. Réservé aux 18-30 ou aux 18-35 ans dans certains pays, il permet pour vivre et travailler au Royaume-Uni. Les ressortissants canadiens, néo-zélandais et australiens ont la possibilité de prolonger leur visa d'un an. S'ils trouvent un emploi qualifié, les titulaires d'un YMS doivent changer de catégorie de visa. En principe, le YMS permet à son titulaire de découvrir le pays. Pour postuler, les candidats devront en outre avoir au moins 2 530 livres sterling. Le visa est payant (298 livres sterling). Une surtaxe santé de 776 livres sterling annuels devra également être payée.
Le YMS reste cependant bien plus limité que le PVT. A peine 12 pays participent au YMS. Parmi eux, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud, Audorre et l'Islande. L'Inde a un programme spécifique pour ses jeunes diplômés souhaitant s'expatrier au Royaume-Uni. Les places sont limitées, et évoluent grandement d'un pays à l'autre. Par exemple, 45 000 places sont attribuées aux ressortissants australiens, contre à peine 500 pour les Uruguayens.
En revanche, toujours aucun YMS avec l'Union européenne (UE). Le problème reste entier depuis 2021. En mai 2024, le gouvernement britannique, dirigé par Rishi Sunak, rejette l'idée d'un programme de mobilité des jeunes avec l'UE. Un mois plus tôt, en avril, les diplomates européens avaient déjà essuyé un refus des conservateurs. Les travaillistes, qui étaient alors dans l'opposition, avaient également rejeté l'entrée des Européens dans le programme de mobilité des jeunes.
Vers un YMS avec l'UE ?
Mais tout pourrait changer dans les prochains mois. Car ce que redoute le gouvernement britannique, c'est l'arrivée massive d'expatriés. Or, les derniers chiffres montrent que le YMS en draine peu. En 2023, à peine 23 000 jeunes sont venus dans le cadre de ce programme. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur britannique, la plupart d'entre eux sont Australiens (9 846), Néo-Zélandais (5 333) et Canadiens (2 742). Le nouveau gouvernement travailliste se dit prêt à étudier de nouveau la proposition de l'UE. De leur côté, les diplomates européens comptent sur les faibles chiffres du YMS pour rassurer les pro-Brexit.
Quelles conséquences pour les jeunes candidats à l'expatriation ?
Pas de changements pour les ressortissants bénéficiant du YMS. Les yeux se portent plutôt sur l'UE. Tout d'abord, les diplomates espéraient revenir sur les frais de scolarité. Depuis le Brexit, les ressortissants de l'UE sont considérés comme des membres d'États tiers et ne bénéficient plus des avantages européens. Leurs frais de scolarité peuvent désormais attendre entre 16 000 et 59 000 livres sterling par an. Mais de l'aveu même des universités britanniques, un retour à des frais réduits pour les Européens (ils payaient auparavant les mêmes frais que les Britanniques) serait financièrement trop risqué. Les universités britanniques sont toujours confrontées à d'importantes difficultés financières, accrues par les restrictions imposées aux étudiants étrangers sous le gouvernement Sunak.
Les diplomates européens entendent néanmoins poursuivre les pourparlers pour ouvrir le YMS aux citoyens de l'UE. Sur ce point, des sources européennes estiment que l'entrée de l'UE dans le programme permettrait à « quelques dizaines de milliers » de jeunes professionnels d'entrer au Royaume-Uni. Un chiffre moindre, au regard du nombre total d'immigrants. Pour les diplomates, les Britanniques n'ont pas à craindre une arrivée massive de jeunes professionnels européens.
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