
Comme la carte verte, mais en mieux : voilà comment le président Trump a présenté, le 25 février, la « gold card ». Cette nouvelle carte offre la résidence permanente et la citoyenneté aux étrangers fortunés. Les autres expatriés doivent composer avec des règles de visa plus contraignantes. Décryptage.
Bientôt une carte dorée pour attirer les riches étrangers
Assiste-t-on au lancement d'un « visa doré » à l'américaine ? La carte dorée permet d'accéder à la résidence permanente et offre une voie d'accès à la citoyenneté américaine. Seule condition : payer 5 millions de dollars. Les experts estiment que cette carte pourrait remplacer le visa investisseur (EB-5), mais avec moins de restrictions. Le président Trump reste d'ailleurs évasif sur les conditions du visa. Seule information : ces cartes dorées devraient être disponibles « très bientôt ».
La nouvelle inquiète les analystes, qui rappellent le bilan controversé des visas dorés : flambée des prix des logements et du blanchiment d'argent. Le projet de Trump se heurte à la procédure, car l'exécutif ne peut créer une nouvelle catégorie de visa. Il peut modifier un programme existant, sous réserve d'obtenir un nouvel accord du Congrès. De fait, la mise en vente de la gold card devrait se faire bien moins vite que prévu. Elle pourrait même ne jamais voir le jour, d'après les experts.
De nouvelles règles du visa H-1B plus contraignantes
Une nouvelle directive oblige désormais les étudiants étrangers en formation pratique facultative (Optional Practical Training (OPT)) à travailler au moins un an avant de pouvoir être parrainés pour le visa H-1B. De fait, nombre d'étudiants en activité depuis moins d'un an n'étaient plus éligibles pour participer à la loterie des visas H-1B de mars 2025. C'est notamment le cas des diplômés embauchés fin 2024. Devant les refus de parrainage des entreprises, ils ont été contraints de retarder d'un an leur demande de visa.
Ce retard n'est pas sans conséquences sur leur projet professionnel aux États-Unis. Car pour respecter les nouvelles directives, beaucoup acceptent des emplois sous-payés ou des postes en dessous de leurs qualifications. Les diplômés indiens sont particulièrement impactés par ce changement : ils représentent plus de 70 % des demandeurs de visa H-1B. Certains remettent même en cause leur choix d'études et d carrière aux États-Unis. Ils soulignent que les différentes réformes migratoires rendent l'accès au travail de plus en plus contraignant pour les étrangers.
Suspension des demandes de visa EB-4
L'administration américaine a annoncé que tous les visas EB-4 disponibles pour l'exercice financier 2025 ont été délivrés. Il faudra donc attendre le prochain exercice financier (le 1ᵉʳ octobre 2025) pour espérer obtenir le visa. Pour rappel, le visa EB-4 est destiné aux « immigrants spéciaux » travaillant au sein d'organisations religieuses, internationales ou gouvernementales. Les futurs expatriés peuvent, selon leur profil, se reporter sur d'autres visas : EB-1 (talents extraordinaires dans les arts, le sport, l'éducation…), EB-2 (experts diplômés ou présentant des capacités exceptionnelles) ou EB-3 (travailleurs qualifiés ou non qualifiés expérimentés).