Cette semaine, plusieurs sujets font l'actualité à Maurice, notamment les nouvelles sanctions commerciales en faveur des consommateurs, la baisse des arrivées touristiques en février 2025, et l'investissement du groupe ENL dans la culture du thé pour renforcer l'autonomie agricole de l'île.
Révision des sanctions pour protéger les consommateurs à Maurice
À compter du 31 mars, les commerçants s'exposeront à des sanctions plus sévères en cas de non-respect des règles d'affichage des prix et de transparence tarifaire. Les nouvelles amendes s'élèvent à : Rs 5 000 pour le non-affichage des prix jusqu'à cinq articles ; Rs 10 000 pour six à dix articles ; Rs 20 000 au-delà de dix articles ; Rs 3 000 pour indication trompeuse sur les prix ; Rs 5 000 pour surfacturation ; Rs 10 000 pour l'usage commercial du gaz destiné aux ménages. En cas de refus d'un avis d'amende, celui-ci sera envoyé par courrier. L'application effective de ces sanctions est précédée d'une période de transition.
L'Association des consommateurs de l'île Maurice (ACIM) salue ces mesures, mais insiste sur la nécessité d'une application stricte des lois. Son secrétaire général, Jayen Chellum, souligne que des amendes encore plus lourdes pourraient être nécessaires pour les récidivistes. Il met en garde contre les pratiques abusives, notamment sur les marchés et chez les marchands ambulants, où l'affichage des prix reste flou.
Instabilité économique à Maurice : une population active en déclin
Selon un rapport d'Axys, la population active de Maurice devrait diminuer de 11,7 % d'ici 2038 et de 36,8 % d'ici 2063, en raison de problèmes démographiques et de l'émigration des talents. Le manque d'opportunités professionnelles et des salaires peu attractifs incitent de nombreux jeunes diplômés à quitter l'île. Cette fuite des cerveaux affaiblit la compétitivité du pays et met en péril son développement économique. Les auteurs du rapport appellent à une réforme du système éducatif, à l'adaptation des salaires et à la modernisation des secteurs clés pour contrer cette tendance.
Journée mondiale du recyclage : Maurice met l'accent sur la gestion des déchets
Le 18 mars, à l'occasion de la Journée mondiale du recyclage, le ministre de l'Environnement, Rajesh Bhagwan, a rappelé l'importance de la gestion des déchets à Maurice, où 46 % des déchets ménagers sont recyclables, mais seulement 4 à 5 % sont actuellement recyclés. Le plastique reste une priorité, avec 79 % des déchets plastiques enfouis ou abandonnés. Face à cette situation, PIM Recycling appelle à un soutien renforcé pour les recycleurs locaux et pour le développement du tri à la source. Le ministère de l'Éducation s'associe également à l'effort, en sensibilisant les jeunes à travers un projet pilote de collecte dans les écoles.
Baisse du nombre de touristes à Maurice en février 2025 par rapport à 2024
En février 2025, 95 991 touristes ont visité l'île Maurice, une baisse par rapport aux 109 266 arrivées enregistrées en février 2024, selon Statistics Mauritius. Cette diminution contraste avec l'année 2024, qui a connu une hausse de 6,7 % des arrivées touristiques, avec 1 382 177 visiteurs, contre 1 295 410 en 2023.
Cette progression a été largement soutenue par une augmentation des arrivées aériennes (1 348 400) et maritimes (33 777). En 2024, les principaux marchés, dont la France, le Royaume-Uni et La Réunion, ont constitué 69,5 % du total des arrivées, enregistrant une légère baisse par rapport à 70,5 % en 2023. La France, avec 339 421 arrivées, a vu une croissance de 6,2 % par rapport à 2023.
ENL engage Rs 160 millions pour développer la culture du thé à Maurice
Le groupe ENL poursuit sa stratégie de diversification agricole en lançant un ambitieux projet de culture du thé à Valetta. Officiellement présenté ce mercredi 19 mars, ce projet prévoit l'implantation de 500 arpents de plantations d'ici cinq ans.
Pour initier cette production, 600 000 boutures en provenance du Kenya ont été introduites sur le sol mauricien. L'investissement de Rs 160 millions vise à renforcer l'autonomie agricole du pays en réduisant sa dépendance aux importations, qui représentent actuellement 30 % de la consommation nationale.
Lors de la cérémonie de lancement, le ministre de l'Agro-industrie, Arvin Boolell, a participé symboliquement à la plantation des premiers arbustes, mettant en avant l'importance de la filière théicole pour l'économie et le secteur agricole mauricien.
