L'achat immobilier peut être une option intéressante lorsque l'on a pour projet de s'installer à long terme à l’étranger. En revanche, une décision aussi importante implique la prise en considération de nombreux éléments tels que l'offre immobilière, la demande, sans oublier la fluctuation des prix. Aujourd'hui, l'immobilier reste quasiment hors de prix dans la plupart des destinations les plus prisées par les expatriés. Quel que soit l'endroit où vous avez choisi de poser vos valises, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord ou en Océanie, voici un aperçu global du marché de l'immobilier selon une étude réalisée par le groupe UBS.
Asie
Sans surprise, c'est à Hong Kong et à Singapour que les prix de l'immobilier sont les plus élevés, compte tenu du niveau de vie dont profitent leurs habitants, sans oublier le coût de la vie. D'une manière générale, les prix de l'immobilier à Hong Kong ont connu une hausse de 10% par an depuis 2012. Si les prix à l'achat ont presque doublé depuis 2008, les prix des loyers ont subi une hausse de 15% pour la même période bien qu'aucun changement significatif n'ait été noté au niveau des salaires. En dépit des mesures prises en vue de régulariser la situation, les prix restent inchangés en raison de la forte demande et des spéculations autour des investissements immobiliers. Aujourd'hui, l'offre immobilière à Hong Kong est bien en dessous de la demande, ce qui justifie les prix qualifiés d'« exorbitants ». L'achat immobilier reste donc inaccessible à Hong Kong, même pour les professionnels étrangers hautement qualifiés et grassement rémunérés. Pour devenir propriétaire d'un appartement de 60 m² dans une métropole asiatique, il faudra travailler et économiser pendant au moins 22 ans !
Le marché immobilier singapourien est, pour sa part, jugé « juste » en dépit d'une récente hausse de 9% des prix à l'achat. Une chute de 5% par rapport à 2011 a toutefois été constatée en dépit de l'inégalité persistante au niveau des prix par rapport au revenu. L'offre à long terme est généreuse même s'il n'y avait que très peu de logements vacants à mi-2018. Il faut cependant reconnaître que les réglementations nouvellement introduites, y compris les taxes et droits de timbres additionnels, ont toutes les chances de décourager l'investissement immobilier à Singapour, ce qui devrait également avoir un impact sur la hausse des prix d'ici la fin de l'année.
A Tokyo, les prix de l'immobilier ont subi une hausse de pas moins de 17% depuis 2015 contrairement au reste du pays où acheter un bien immobilier reste plus ou moins abordable. A titre d'exemple, il faut au moins 11 années de salaires à un professionnel hautement compétent dans le secteur des services pour qu'il puisse acheter une maison de 60m² à Tokyo.
Amérique du Nord
Si votre expatriation se passe en Amérique du Nord, plus précisément au Canada, acheter un bien immobilier n'est pas aussi simple que vous l'auriez cru. Réputée pour la qualité de vie qu'elle offre à ses habitants, Toronto est néanmoins une ville extrêmement chère où les prix de l'immobilier ont quasiment doublé au cours des 5 dernières années bien qu'elles commencent à se stabiliser. L'une des raisons est la récente introduction d'un plan imposant une taxe sur l'achat immobilier pour les ressortissants étrangers couplé à un contrôle plus stricte. Une dépréciation à court terme du dollar canadien pourrait toutefois renverser la tendance. Vancouver fait également partie des villes canadiennes les plus chères sur le plan de l'immobilier. Si les prix à l'achat ont doublé au cours des 12 dernières années, les prix des loyers ont subi une hausse allant de 5 à 7% ces derniers mois.
Inutile de vous dire que les grandes métropoles américaines comme New York, Los Angeles, ou encore, San Francisco, demeurent inaccessibles en ce qu'il s'agit de l'immobilier tandis que Boston et Chicago deviennent légèrement plus abordables. Depuis 2012, les prix à l'achat à New York ont subi une hausse de 25% tandis que les loyers ont augmenté de 15% en raison de l'inflation. Le revenu moyen, en revanche, a connu une hausse de 10% seulement, ce qui explique l'inégalité persistante. On note toutefois une chute de 2% des prix de l'immobilier pour la première fois depuis des années en raison d'une légère baisse de la demande pour de nombreuses raisons, y compris la décroissance de l'immigration et les mesures fiscales aux niveaux fédéral et local. Le quartier de Manhattan, réputé pour ses appartements luxueux, accuse une baisse de 5% du prix de l'immobilier pour les quelques derniers mois. Il reste toutefois inaccessible : pour y acheter un appartement de 60 m², il vous faudra au moins 10 années de salaires.
A Los Angeles, les prix de l'immobilier accusent une hausse de 40% depuis 2013, y compris une hausse de 6% par rapport à l'an dernier. L'augmentation de la demande est attribuée à de nombreux facteurs dont la prospérité économique de la ville grâce au dynamisme des secteurs manufacturier, des médias, de la technologie et des loisirs. La flambée des prix est encore plus spectaculaire à San Francisco en raison de son attractivité aux yeux des professionnels, entrepreneurs et investisseurs étrangers. Au cours des 6 dernières années, les prix de l'immobilier à San Francisco ont connu une hausse de pas moins de 80% ! Les prix ont une nouvelle fois pris l'ascenseur au cours des 12 derniers mois, comme en témoigne la récente hausse de 12%.
Il serait donc judicieux d'orienter votre choix vers Boston, ou encore, Chicago, si vous avez un projet d'achat immobilier en tête. Boston est bien plus accessible que les autres principaux centres financiers américains en dépit d'une hausse de 20% des prix de l'immobilier depuis 2015. Pendant la même période, les loyers ont également connu une hausse de 15%. L'immobilier à Chicago fait, pour sa part, l'objet d'une hausse des prix de 15% depuis son point le plus bas en 2013.
Europe
Une hausse notable des revenus et une baisse des taux d'emprunt au cours des quelques dernières années ont entraîné la flambée des prix de l'immobilier en Europe. La plupart des villes les plus attractives aux yeux des expatriés en font les frais, à l'exception de Milan en raison d'un sentiment d'incertitude sur les plans économique et politique. A Munich, à titre d'exemple, les prix de l'immobilier ont presque doublé au cours de la dernière décennie tandis que les loyers nominaux ont subi une hausse de 9% au cours de l'année écoulée. En conséquence, l'offre reste bien inférieure à la demande. Pour acheter un appartement de 60m² à Munich, il faudra donc compter au moins 8 années de salaires accumulées.
Amsterdam fait également partie des villes les plus chères en Europe en raison d'une récente hausse de 12% des prix de l'immobilier. Cela vous surprendra peut-être que les prix à travers le pays aient connu une hausse de pas moins de 60% depuis 2013. En revanche, les revenus ont également augmenté de manière significative durant la même période, ce qui explique la nouvelle tendance, sans oublier les moyens de financement mis à disposition des acheteurs potentiels. En dépit d'une légère baisse de 5% des prix de l'immobilier, Londres demeure une ville presque inaccessible. Pour y acheter un appartement de 60m² près du centre-ville, comptez au moins 15 années de salaires ! Le marché immobilier londonien fait également les frais des droits de timbres élevés sur les résidences de luxe et les biens locatifs. Ailleurs au Royaume-Uni, les acheteurs potentiels peuvent toutefois bénéficier de programmes de financement mis en place par le gouvernement pour leur tout premier investissement.
L'expansion du marché immobilier de Stockholm résulte, pour sa part, d'une croissance démographique dans le centre-ville et ses alentours. En 10 ans, les prix de l'immobilier ont ainsi connu une hausse de pas moins de 60% ! Cependant, une baisse de 7% des prix a été notée au cours des quelques derniers mois, ce qui pourrait bien faire de Stockholm une ville attractive aux yeux des investisseurs potentiels.
Océanie
L'une des destinations préférées des expatriés, l'Australie est surtout réputée pour son coût de la vie abordable et sa qualité de vie. Sydney, en revanche, se démarque des principales villes australiennes par l'inaccessibilité de son marché immobilier. Si vous avez toujours rêvé de vous y installer à long terme en achetant un bien immobilier, il vaudrait mieux revoir votre copie. Au cours des 5 dernières années, les prix de l'immobilier à Sydney ont subi une hausse de 50%, sans compter une légère hausse des prix des loyers. Afin de mettre un frein à la demande des ressortissants étrangers, le gouvernement australien a récemment introduit une taxe sur les droits de vacance après avoir augmenté la surtaxe foncière.