Jean-François à Graz : « Les Styriens sont très sportifs et proches de la nature »

D'où viens-tu, Jean-François, et que fais-tu actuellement ?

Je suis originaire du Nord de la France. Auparavant, j'étais consultant/formateur en informatique. Je suis retraité depuis plus d'un an (printemps 2014). Mon épouse est aussi retraitée de l'éducation nationale. Avant de venir en Autriche, nous habitions Montpellier.

Qu'est-ce qui t'a attiré vers l'Autriche ?

Je connais l'Autriche depuis plusieurs années (1980). Je suis allé de nombreuses fois en vacances dans le Tyrol, pour essentiellement effectuer des randonnées en montagne et pour du tourisme. Lors de notre séjour en Aout 2013, nous avions décidé de prévoir notre prochaine résidence en Autriche.

Pourquoi as-tu choisi Graz ?

Les premières discussions avec les habitants du Tyrol sur le sujet de notre expatriation n'étaient pas engageantes. Nous nous sommes renseignés sur la région. La seule ville qui nous aurait intéressé était Innsbruck. L'environnement, bien que proche des montagnes, ne nous convenait pas. Entretemps, nous avons continué à discuter de ce sujet (via Skype) avec un ami autrichien de Vienne.
Nous avons donc réfléchi pour venir visiter Graz, ce qui a été planifié en décembre 2013. L'idée d'origine était de venir à Vienne et de faire un court séjour à Graz pour découvrir la ville. D'emblée, Graz nous a plu. Nous avons donc entrepris les démarches pour notre expatriation.
Nous avons trouvé que globalement le climat est plus agréable. L'été, les températures sont moins élevées que dans le sud de la France et il y a moins de vents violents. L'hiver, les températures sont plus basses et il fait moins humide.

Comment s'est passée ton installation ?

Depuis début 2014, nous avions commencé la recherche d'un appartement et fin février, après avoir planifié des rendez-vous, je suis venu passer une semaine à Graz pour finaliser les visites. Nous avons trouvé un appartement qui nous a convenu très rapidement. Nous habitons cet appartement depuis début avril 2014. Il est situé à la périphérie (proche de la nature).
L'accès au centre-ville est facilité par les transports en commun et un arrêt de bus proche de notre lieu habitation. Cette ligne de bus nous amène au centre-ville en 15 minutes environ. Il y a aussi un petit centre commercial juste à côté, ce qui nous permet d'aller faire une grande partie de nos courses à pieds. Nous avons pris un abonnement annuel pour les transports en commun. Nous bénéficions d'un tarif réduit, comme habitants de Graz. Notre propriétaire est très sympathique et nous avait laissé une bouteille de vin de Styrie à notre arrivée.

Quelles étaient les procédures à suivre pour t'y expatrier ?

Déclaration (dans les 3 jours), inscription à l'ambassade de France à Vienne, déclaration à l'office d'immigration. Un merci aux Français expatriés d'Expat blog pour leur aide !
La procédure la plus compliquée et onéreuse (certificat de conformité européen en français, en allemand, taxe NOVA...) a été l'immatriculation de la voiture pour l'Autriche. Nous étions arrivés de France avec notre véhicule. Il a fallu demander le certificat de conformité européen délivré par le constructeur au siège social du constructeur (Peugeot France, dans notre cas). Après réception du document, il a fallu se rendre dans un garage. Celui-ci a transféré ce document à Vienne (Peugeot Autriche) afin d'obtenir la version autrichienne du même document.
Ensuite, il a été nécessaire de se rendre au Finanzamt pour obtenir, enfin, le « sésame » à présenter à une société d'assurance. Après des recherches, j'ai pu trouver un assureur qui a accepté « le relevé de situation » en français, sans le faire traduire. Ceci nous a permis de récupérer le bonus de 50% obtenu en France. En Autriche, c'est la compagnie d'assurance qui délivre les plaques d'immatriculation. En résumé, c'est simple : pas d'assurance, pas d'immatriculation.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

Les plus éprouvantes ont été celles impliquant l'administration française.

Quelles sont les particularités du marché du travail de Graz ?

Nous avons remarqué qu'il existe beaucoup d'entreprises de haute-technologie dans plusieurs domaines.

Que penses-tu du mode de vie des Autrichiens ?

Les styriens sont très sportifs et proches de la nature (randonnée, vélo, VTT, jogging, marche nordique...). A Graz, beaucoup de personnes circulent à bicyclette. On remarque des modèles de vélos de toutes sortes (tricycles, à assistance électrique...). Je n'ai jamais vu autant de variétés de vélos. Il est vrai qu'il existe partout des pistes cyclables.
Nous n'avons trouvé que des petits supermarchés, ils sont en grand nombre. Il n'existe pas, dans notre région des hypermarchés comme il y en a en France. Il y a aussi des centres commerciaux spécialisés (mobilier, bricolage). Ils sont tous accessibles en voiture ou en transport en commun.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Les autrichiens sont un peu « réservés » par rapport aux étrangers ou expatriés. Toutefois, en essayant de nous exprimer dans leur langue, les contacts deviennent progressivement plus faciles. Du point de vue des activités d'escalade que je pratique, j'ai pu, après quelque temps, rencontrer des partenaires sportifs. De plus, le fait de réaliser des tandems franco-autrichiens permet de lier plus facilement des relations. Notre objectif était de rencontrer plus d'Autrichiens que de Français pour bien nous intégrer.

A quoi ressemble ton quotidien à Graz ?

En tant que retraité, j'ai l'impression d'être toujours en vacances. J'occupe mes journées en suivant des cours à distance (sur Internet), à visiter la région, à faire des randonnées. J'aime aussi aller aux fêtes locales... Il en existe beaucoup, surtout l'été. L'ambiance y est très chaleureuse et festive.

Qu'est-ce qui te plait le plus à Graz ?

La sérénité, le « no-stress », le respect des personnes, principalement dans les transports en commun, le sentiment d'être en sécurité.

Tes spécialités culinaires préférés ?

Pour un Français, les spécialités culinaires sont assez différentes de la France. Il faut modifier les recettes classiques françaises et s'adapter aux produits locaux. Nous avons trouvé les vins autrichiens très bons, surtout les vins locaux (Styrie, Burgerland). Il y a beaucoup de vignobles au Sud et au Sud-ouest de Graz.

Quel est ton avis sur le coût de la vie en Autriche ? Est-il difficile pour un expatrié d'y vivre ?

Pour des retraités comme nous, globalement, le coût de la vie est plus intéressant qu'en France. En tant que locataire d'un appartement, le loyer et les charges à payer sont moindres qu'en France et il n'y a pas d'impôts locaux.
Les prix pour la nourriture sont équivalents, sachant que les produits frais (légumes et fruits) sont locaux, de meilleure qualité et de préférence bio. Nous essayons d'aller chaque samedi aux marchés de paysans (il y en a plusieurs à Graz) où l'on trouve uniquement des produits de saison. Certains produits sont moins cher qu'en France (le carburant, par exemple).

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?

Certains produits comme les poissons de mer. A Montpellier, c'était relativement facile. Ici, en Autriche, nous trouvons essentiellement des poissons de rivière ou de lac. En effet, les poissons et fruits de mer frais sont difficiles à trouver et assez chers.

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Autriche ?

Visiter plusieurs régions en fonction des objectifs recherchés (retraite, emploi...), apprendre l'allemand, rencontrer et discuter avec les habitants.

Tes projets d'avenir ?

A court et moyen-terme, nous envisageons de découvrir la région : l'Autriche et les pays des alentours (Hongrie, Croatie...). A long-terme, nous souhaitons rester le plus longtemps possible à Graz.