D'où viens-tu, Aurélien, et que fais-tu actuellement ?
Avant, j'habitais Nantes. J'ai grandi et étudié dans le Nord-Ouest de la France. J'ai travaillé comme technico-commercial pour l'industrie en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, mais à l'époque j'étais basé en France. J'ai franchi le cap lorsque j'ai eu une proposition d'embauche en Thaïlande, il y a quatre ans. A présent, je suis responsable du développement commercial d'un groupe d'assistance technique pour l'industrie pétrolière et gazière à Bangkok.
Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier en Thaïlande ?
J'en avais marre de l'Europe et de la France depuis de nombreuses années mais je cherchais la bonne opportunité pour partir. Je suis venu en vacances en Thaïlande avec des amis en 2011 et j'ai tout de suite accroché avec le pays. Six mois plus tard, un ami m'a recommandé pour un poste et le reste s'est fait assez facilement.
Comment s'est passée ton installation ?
Bien encadrée par mon entreprise. Je suis resté à l'hôtel les deux premières semaines. La société m'a aidée à trouver un appartement. Tout a été très simple et rapide.
Qu'est-ce qui t'a attiré vers Bangkok ?
La facilité ! Il est plutôt simple d'avoir un bon niveau de vie et de profiter des nombreux avantages de la région. Le climat est agréable et les gens plutôt cool. Le niveau de sécurité est meilleur qu'en Europe (à mon avis). Il y a de la place si l'on est un peu entrepreneur... Bref, tout le contraire de l'Europe.
Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un citoyen français s'expatrie en Thaïlande ?
J'ai fait mon visa à Paris la première fois, à Hong Kong la deuxième, puis le « work permit ». Tout a été vraiment très simple. C'est un peu notre cœur de métier de faire les visa et « work permit » pour nos employés expatriés. Donc, faire le mien n'avait rien de difficile pour nos équipes.
Quels sont les particularités du marché de l'emploi ?
Je ne peux pas parler des autres secteurs car je ne les connais pas. Dans le mien, c'est assez simple quand on commence à se faire connaitre. Je pense que tout se fait avec du réseau. Arriver ici les mains dans les poches en ne connaissant personne va rendre la recherche d'emploi vraiment plus compliquée (mais pas impossible évidemment), particulièrement dans l'industrie pétrolière.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Bangkok ?
L'urbanisme. Dans mon imaginaire, Bangkok était plus verte et moins bétonnée. Finalement, elle ressemble à un petit Tokyo, moins propre.
Quels sont les types de logements qui y sont disponibles ?
Quand je suis arrivé, je voulais un appartement à côté du bureau (à l'époque vers la station Nana). J'avais donné un budget à ma collègue. Elle m'a fait visiter 4 - 5 appartements et j'ai trouvé celui qui me plaisait sur Sukhumvit Soi 8. Tout a été réglé en moins de 15 jours. J'aurais pu louer une maison, mais dans ce cas j'aurais dû aller beaucoup plus loin et ça ne m'intéressait pas.
Que penses-tu du mode de vie des Thaïlandais ?
Je ne pense pas pouvoir dire que je vis à la Thaï. Je ne fréquente pas beaucoup de Thaïlandais dans leur intimité. De ceux que je connais et de ce que je vois, je les trouve assez ouverts et curieux. Bangkok est très international. Je ne peux pas avoir un avis d'expert sur vivre à la Thaï. Si je vivais dans une petite ville ou dans la campagne, j'aurais forcément un autre point de vue.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
Croire que tout est facile. Passé le premier rideau de fumée, on se rend compte assez vite que quoique l'on fasse on restera un étranger. On aura toujours moins de droits que les locaux. Ça ne me dérange pas. Fondamentalement, ils font ce qu'ils veulent. C'est leur pays. Par contre, si je dois me projeter dans l'avenir, ça peut changer ma façon d'envisager ma vie à long-terme ici. On verra...
A quoi ressemble ton quotidien à Bangkok ?
En semaine, c'est très basique : métro-boulot-dodo, un peu de sport ou de « networking ». Le week-end, c'est plus de sorties avec les amis, des restaurants ou des courts séjours en dehors de Bangkok.
Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?
On a accès à tout (enfin je pense). Il est facile d'aller au cinéma, de faire du sport, de sortir de la ville et visiter, d'accéder à différents club... Si l'on aime la nature, l'on peut aller faire des randonnées. L'on peut aussi faire de la plongée, de l'escalade, de la moto, du bateau, de la pêche...
Pendant mon temps libre, je profite de mes amis. Je reçois régulièrement du monde de France ou d'Asie. Des fois, je retourne à Rangoun ou je vais visiter les capitales alentours (Kuala Lumpur, Singapour, Phnom Penh, Manille).
Qu'est-ce qui te plait le plus à Bangkok ?
Être anonyme. A Nantes ou à Rangoun, il est très facile de rencontrer toujours du monde que l'on connait et que l'on n'a pas forcément envie de voir. A Bangkok, si l'on ne veut voir personne que l'on connait, il est très facile de se rendre anonyme en se fondant dans la masse et devenir invisible.
Tes spécialités culinaires locales préférées ?
J'adore le Khao Kha Moo, un espace de jarret de porc en sauce. J'aime aussi le Som Tam, une salade de papaye, mais pas trop épicé quand même. En ce qui concerne le dessert, je pense que je pourrais aller très loin pour une bonne assiette de Mango Sticky Rice ! Et puis, j'aime à peu près tous les plats locaux. C'est quand même assez simple de trouver des bons plats presque partout en Thaïlande.
Un évènement particulier en Thaïlande que tu voudrais partager ?
Rien de particulier. Venez-vous amuser à la fête de l'eau !
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Bangkok et en Thaïlande en général ?
Pour faire court, si vous vivez simplement (petit appartement, « street food », marche), vivre à Bangkok et en Thaïlande est vraiment raisonnable. Si vous souhaitez avoir la belle vie, il faudra envisager de bons revenus,. Mais c'est faisable et toujours plus accessible qu'à Paris ou Londres.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?
Rien du tout. Je ne retourne quasiment plus en Europe, et quand j'y vais c'est que je n'ai pas le choix.
Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Thaïlande ?
Ne vous laissez pas piéger ! La Thaïlande vend du rêve, mais l'on peut rapidement y perdre la tête. Il suffit d'écouter toutes ces histoires que les vieux expats peuvent vous raconter. Si vous connaissez quelqu'un qui travaille dans une ambassade, écoutez leurs histoires. Certains se perdent ici, font n'importe quoi et se réveillent ruinés, seuls, malades. Je pense que quand ça va mal, il faut savoir partir avant qu'il ne soit trop tard. Maintenant, c'est facile de dire cela quand tout va bien. En serais-je capable si un coup dur m'arrive ?
Tes projets d'avenir ?
On verra suivant mon évolution professionnelle. Je veux juste rester en Asie du Sud-Est.