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Sandrine : « Mon quotidien à Auckland est bien sympa ! »

Publié le 25 Juillet 2013
Originaire de Grenoble, Sandrine rêve depuis toute petite de faire le tour de la planète. Après avoir vécu en Californie et au Japon, elle a posé ses valises en Nouvelle-Zélande avec son conjoint Néo-Zélandais. Elle a créé son entreprise en ligne qu'elle gère depuis Auckland.

Pourquoi as-tu choisi de t'installer à Auckland?

J'ai fait des études de français langue étrangère justement dans le but de pouvoir partir enseigner aux 4 coins du monde. Mon conjoint est Néo-Zélandais. Nous avons vécu en France de nombreuses années mais toujours avec en tête l'idée de partir découvrir d'autres pays et aussi un jour de nous installer en NZ. Quand l'occasion s'est présentée, nous sommes partis en famille pour quelques mois en Californie. Nous avons tous beaucoup aimé. Du coup, l'année suivante, on partait pour quelques mois au Japon et on a décidé d'y passer un petit bout de temps. Nous y sommes restés 18 mois.
Et là, j'ai eu la surprise de ma vie à cause du choc culturel d'une part, mais surtout à cause de mon visa. Comme je suivais mon mari, je me retrouvais avec un visa de "dependent" et je ne pouvais pas bosser... La découverte du Japon et de cette culture était géniale, mais j'ai dû réinventer ma vie professionnelle si je ne voulais pas abandonner mon idée de voyager.
En rentrant en France, j'ai créé mon entreprise, un site de vente de produits français. Je l'ai conçu dès le départ pour pouvoir le gérer à distance. Je l'ai laissé prendre racine et 18 mois après sa mise en ligne, je refaisais mes valises pour la Nouvelle-Zélande. Je suis arrivée à Auckland en décembre 2011. Nous avons choisi Auckland car c'est là qu'est "concentrée" la famille de mon conjoint, on s'est dit qu'il serait dommage de se mettre loin de la France et loin des gens qu'on connaissait en NZ.

Comment s'est passée ton installation?

Cette fois l'arrivée a été beaucoup plus douce que pour le Japon car je parle anglais, on connaissait des gens sur place... et j'ai un boulot qui me suit ! A part la gestion du décalage horaire... mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Pour mettre le nez hors de chez moi, je me suis rapprochée d'Auckland Accueil et je fais partie de leur bureau. J'ai rejoint des associations locales pour mes loisirs (je suis une passionnée de fils et bouts de tissus et je fais de la dentelle aux fuseaux depuis 10 ans).
Et je profite de ce super chouette pays, tellement relaxant, calme et beau. Ma maison est à Auckland à 30 minutes du centre-ville, mais le bout de mon jardin est une réserve naturelle! Les gens sont très accueillants et on passe de bons moments à les initier à la cuisine française avec une bonne bouteille de vin. Pour ça, les Kiwis sont très faciles à convaincre!

Étant mariée à un Néo-zélandais, as-tu eu des démarches administratives à accomplir pour pouvoir venir t'installer dans le pays?

Pour venir m'installer ici, j'ai dû faire une demande de visa de résident permanent avec au menu visites médicales, examens, radios, prise de sang. Dossier administratif, traducteurs assermentés, bref la totale! Comme je n'ai pas commencé mes démarches suffisamment en avance, j'ai failli repartir à la fin de mon visa touriste! Heureusement, j'ai obtenu une extension de 6 mois ce qui a permis de finir les formalités. Aujourd'hui, grâce à ce visa, je peux aller et venir jusqu'à la fin de ma vie, c'est vraiment génial et ça me facilite beaucoup les choses quand je veux revenir en France voir ma famille.

Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à Auckland?

La première fois que je suis venue à Auckland, j'ai été très étonnée par la structure à l'américaine de cette ville. Une sorte de méga-banlieue qui n'en finit jamais. Un petit centre-ville mais pas très marqué. Ensuite, ce sont vraiment des quartiers qui fonctionnent autour d'un centre commercial. Et tout doit se faire en voiture. La ville n'est absolument pas conçue pour les piétons, les transports en commun sont peu développés. Par contre, la ville est tellement étendue qu'on y trouve des vignobles, des golfs et plein de fermes. On peut croire qu'on est partis à l'aventure depuis des jours alors qu'on est à 10 minutes de chez soi!

Est-il facile de s'intégrer et de faire de nouvelles connaissances à Auckland?

S'intégrer ici est assez facile. Les gens sont très ouverts, curieux de savoir ce qu'on fait, si on aime leur pays, pourquoi on est là. La Nouvelle-Zélande est un pays jeune. De ce fait, on croisera très facilement des gens dont les grands-parents ou arrière-grands-parents ont immigré. Cela les rend plus tolérants face aux nouveaux arrivants. Ils ont très souvent conscience d'être eux-mêmes des descendants d'immigrés, alors quand un petit nouveau arrive, ça ne les gêne pas.

Tu gères ton entreprise « à distance » : pourquoi as-tu choisi de te lancer dans cette activité? Ce mode de gestion est-il adapté à ta vie en Nouvelle Zélande? Le conseillerais-tu à ceux qui veulent créer une entreprise dans le pays?

Je gère mon entreprise depuis Auckland effectivement. Toute la logistique et mes fournisseurs sont en France, les préparations de commandes aussi. J'ai choisi de me lancer dans le e-commerce d'une part parce que j'avais envie de créer un service pour les expatriés (l'idée est née lors de mon expatriation au Japon) et d'autre part car je savais que je voulais continuer à voyager et qu'il me fallait un travail "portable". La NZ n'est pas le lieu le plus facile pour gérer mon entreprise en raison du décalage horaire. Mais le fait d'avoir ma propre entreprise sur Internet m'offre une flexibilité qui est un véritable trésor. Si je veux partir explorer ce pays, que ce soit pour quelques jours ou quelques semaines, il me suffit d'emmener mon ordinateur et de me connecter entre deux ballades. Le paradis!
Si des gens veulent se lancer et créer leur propre entreprise en NZ, qu'ils le fassent. Les formalités sont très légères, des cours sont dispensés par le gouvernement pour les immigrants qui veulent créer une société, il y a une CCI française à Auckland qui peut aider, bref les choses peuvent se passer assez rapidement. Ensuite, la mentalité est assez positive ici, quelqu'un qui veut se lancer pourra trouver des appuis sans problème. Je pense qu'un petit café à la française marcherait super bien ici, mais bon, je n'ai que 2 mains!

Une idée reçue sur Auckland ou la Nouvelle-Zélande pays qui s'est avérée totalement fausse...

Au risque de me mettre quelques futurs touristes à dos... question idée reçue sur la NZ, je dirais que c'est cette superbe image de pays "clean green" limite écolo avec une belle nature. La nature est très belle, c'est vrai. On trouve des coins superbes et tranquilles, c'est aussi vrai. Mais le problème c'est que les Kiwis font à peu près n'importe quoi avec leur pays et qu'ils sont en train de se tirer une balle dans le pied sous prétexte qu'ils sont peu nombreux et donc qu'on ne voit pas les dégâts qui sont faits. Ils sont l'un des pays ayant les émissions de CO2 les plus élevées par habitant et ont refusé de signer la suite du protocole de Kyoto il y a quelques mois. La qualité de l'eau est en chute libre à cause de l'agriculture et l'élevage intensifs qu'ils font depuis quelques années. Ils gaspillent de l'énergie à tout-va en n'isolant pas leurs habitations... Je trouve que c'est vraiment dommage de gâcher un tel potentiel, leur réveil risque d'être dur dans quelques années. Et je ne m'attendais pas à trouver cela en arrivant ici.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine?

Ce qui me manque le plus, c'est la famille. Partir en NZ est une très belle aventure que je ne regrette pas, mais laisser ses proches pour de longs mois, est difficile. C'est une destination pour laquelle il n'y a pas de "petit retour" pendant l'année. Ensuite ce qui me manque, c'est un bon saucisson ou un jambon cru. C'est incroyable à quel point on peut être conditionné! Pour le fromage ça va, ils s'en sortent à peu près ici!

A quoi ressemble ton quotidien à Auckland?

Mon quotidien à Auckland est bien sympa! Beaucoup de travail pour ma société mais aussi un cadre super agréable puisque je travaille de chez moi les pieds dans une réserve naturelle avec des fougères et du bush plein les yeux! Le matin je regarde ce qui s'est passé en France pendant la nuit, je réponds aux clients, aux emails, je gère les commandes. Ensuite l'après-midi je peux soit travailler soit aller me balader en fonction des besoins, des envies et du temps. Le soir je retourne au boulot de 20 h à minuit car ça correspond au matin en France, c'est là que je peux passer et recevoir des appels téléphoniques et avoir un contact avec les gens en France. Ensuite je prends un moment sur ma terrasse et je regarde Auckland briller avec la Sky Tower illuminée et j'écoute le calme du bush néo-zélandais. Que demander de mieux?!

Quels conseils peux-tu donner à ceux qui veulent s'installer à Auckland?

Si des personnes veulent s'installer à Auckland, je leur dis sans hésiter de tenter cette belle aventure. La NZ est un pays sympa, relax, joli, les Kiwis sont ouverts et accueillants. Cela facilite déjà beaucoup l'installation. Il faut pouvoir parler anglais bien sûr, mais pas besoin d'avoir un super niveau, les accents étrangers ne les dérangent pas. On peut donc avoir un poste en contact avec du public malgré notre superbe accent français !

Nouvelle Zélande
Auckland

Commentaires

  • Tetelle_Gadrat
    Tetelle_Gadratil y a 10 ans(Modifié)
    Bonjour Sandrine, Merci pour cet article qui est très intéressant. J'espère que votre entreprise marche toujours bien aujourd'hui. Je souhaite partir en Nouvelle Zélande en Octobre avec un WHV. Je suis en train de créer une société française (l'activité peut se faire également depuis n'importe quel endroit du monde..; tant qu'il y a une connexion internet!) et aimerait exercer cette activité en NZ. Votre entreprise de vente à distance est-elle immatriculée en France ou en Nouvelle-Zélande? Savez -vous s'il est possible d'exercer une activité française en Nouvelle Zélande avec un WHV? Merci pour votre aide, Estelle
  • Weuniversel
    Weuniverselil y a 11 ans(Modifié)
    Je souhaite rencontrer un expatrié français revenu ou de passage en France pour un film documentaire indépendant. un sujet très intéressant et d'actualité. merci

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