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Enfants de troisième culture : guide pour les parents expatriés

Écrit parMaria Iotovale 13 Août 2019

Le travail, la curiosité, la qualité de vie (ou tous ces facteurs) sont d’excellentes raisons de s’installer dans un nouveau pays. Mais s’expatrier avec un enfant soulève toujours des questions difficiles, par rapport à la culture et à l’adaptation de l’enfant à la vie d’expatrié. Et oui. Comment élever son enfant dans un environnement que vous même ne connaissez pas forcément ? L’expatriation a-t-il un impact sur l’éducation et l’identité culturelle de l’enfant de troisième culture ? Expat.com fait le point et vous aide à trouver des moyens pour que votre enfant navigue, non seulement, plus aisément dans la culture de votre pays d’accueil mais en tire, aussi, le meilleur parti.

Qu'est-ce qu'un enfant de troisième culture?

Le terme Third Culture Kid a été introduit pour la première fois par la sociologue américaine, le Dr Ruth Hill Useem dans les années 1960. S'appuyant sur l'expérience de sa famille en Inde, le Dr Useem utilise pour la première fois le terme «troisième culture» pour décrire l'intégration de la culture de naissance d'un enfant (le premier) dans la culture du pays d'accueil (le second), créant ainsi un mode de vie unique (le troisième) - caractérisé par des croyances et des valeurs nouvelles.

En 2001, ce sont les auteurs Ruth Van Reken et David Pollock qui clarifient la notion d'enfant de troisième culture. Aujourd'hui, c'est sur leur livre à succès «La troisième culture pour les enfants: grandir entre les mondes» que l'on s'appuie pour expliquer ce phénomène. Ainsi, selon eux, un enfant de troisième culture est une personne «qui a passé une partie importante de ses années de développement en dehors de la culture de ses parents».

Les enfants de troisième culture ne tiennent pas à la culture de leurs parents et n'ont pas entièrement assimilé la culture de leur pays d'accueil. Au lieu de cela, ils développent leur ensemble exclusif d'éthique et de comportements, et ont en quelque sorte un rapport avec de nombreuses cultures, sans en avoir la pleine propriété.

En quoi un enfant de troisième culture est-il différent?

Les enfants de troisième culture ont fait l'objet de nombreuses recherches avant que les spécialistes de sciences sociales ne comprennent et ne dégagent les caractéristiques qui les distinguent. 

Premièrement, les enfants de troisième culture sont beaucoup plus à l'aise avec les relations interculturelles, ils arrivent, donc, à construire de véritables relations avec des personnes de cultures différentes. Ils respectent la diversité et y voient un catalyseur de créativité et de croissance plutôt qu'un obstacle. Par conséquent, il n'est pas surprenant que les TCK deviennent les employés les plus flexibles, ils ont tendance à rester calme dans les situations les plus stressantes et sont connus pour leurs esprits critiques.

Les enfants de troisième culture ont un sens de l'observation pointu et sont particulièrement curieux. Ils ont aussi tendance à garder l'esprit ouvert et évitent les conclusions hâtives. En même temps, étant habitués au changement, les TCK ont tendance à trouver leurs repères plus facilement et sont beaucoup plus indépendants.

Katina une australienne qui vit au Rwandale voit bien chez son fils, Alex qui a cinq ans. Interrogée sur les caractéristiques de l'enfant de troisième culture, Katina explique que ce dernier, à son jeune âge, est très respectueux de la diversité. «Ici, Alex est initié à différentes normes et traditions. Il apprend à communiquer dans différentes langues et à interagir avec les autres, en respectant la diversité dès son plus jeune âge. Grandir sans une famille élargie lui apprend à être flexible et indépendant. En même temps, il apprend à être amical et confiant. De plus, au Rwanda, il n'y a pas de consommation excessive, et Alex apprend à être heureux avec des choses simples. "

Les défis que l'on rencontre dans l'éducation d'un enfant de troisième culture

Bien sûr, il y a aussi des choses auxquelles il faut aussi faire attention dans l'éducation des enfants de troisième culture. Les psychologues constatent, par exemple, que les troubles identitaires et les sentiments d'inquiétude sont courants chez ces enfants. Justement, ils peuvent avoir le sentiment de ne pas avoir d'appartenance à part entière ; leur identité n'est pas définie et stable et qu'il est injuste et ingérable, de toujours perdre une partie d'eux. Dire adieu aux biens matériels, aux routines ainsi aux personnes auxquelles l'on s'est habitué.

Katina est-elle préoccupée par ces aspects de l'éducation de son fils? «Je viens d'une famille grecque et notre famille vit dans la même maison depuis 40 ans et reste très attachée à ses biens matériaux. Ici, je suis très sensible au fait que nous sommes seuls- Alex, moi-même et mon époux. Donc, c'est moi qui lutte avec le sentiment d'avoir été déraciné. Pour Alex, la maison est là où sont papa et maman. Cependant, je crois qu'il sera un aventurier en grandissant. "

En tant que parent, il est essentiel de comprendre que l'expatriation avec votre enfant lui forgera très probablement une personnalité complètement différente. Vous devez donc être prêt à soutenir votre enfant et à l'aider à faire face aux conséquences de la troisième culture.

Même si les enfants de troisième culture semblent être résilients en raison des changements qu'ils subissent et du fait qu'ils sont exposés à des circonstances différentes, les parents devraient maintenir une communication continue avec leur enfant. Selon les experts, ces enfants sont souvent enclins à refouler leurs émotions et les parents ont du mal à identifier les causes de leurs problèmes à un stade ultérieur de leur vie. Parlez avec votre enfant des changements et de leurs expériences. En outre, lorsqu'ils sont un peu plus âgés, veillez à les associer à vos projets d'expatriés, tels que le choix de la destination, l'emballage, la recherche de logement et la formation.

Rudi originaire de Johannesburg, en Afrique du Sud, est père de trois enfants (âgés de cinq, trois et un an et demi). Il y a quelques mois, il a déménagé avec sa famille à Kigali, au Rwanda, pour y travailler. «Nous sommes amis avec plusieurs familles qui ont des enfants de troisième culture et mon épouse a vécu en France pendant huit ans, quand elle était enfant. Le sentiment de déracinement et l'anxiété ne sont pas des problèmes qui touchent tous les enfants de troisième culture. Mais il est vrai qu'il faut une présence familiale forte et dynamique. Les enfants qui ont une forte dynamique familiale ont développé un sentiment de «foyer» plus attaché à des relations avec ceux qui font ce foyer qu'à un lieu ou à des circonstances culturelles. Nous ne sommes donc pas inquiets, mais nous sommes très conscients de l'importance de s'assurer que nos enfants grandissent dans un environnement plein d'amour et où il est en sécurité”.

Que se passera-t-il quand ils devront dire au revoir au Rwanda?. «Nous ne sommes pas inquiets. Nous sommes plus soucieux de leur vie ici. Mais nous leur avons toujours dit que le Rwanda ne serait pas leur chez eux à jamais. Nous allons donc probablement aborder la situation de la même manière que lorsque nous avons quitté l'Afrique du Sud - en leur montrant des photos et en leur racontant des histoires sur le prochain endroit, en lisant des livres et en regardant des vidéos de cet endroit, et en les rendant enthousiastes avant même d'annoncer la destination."

A propos de

Maria est journaliste freelance. Après avoir fait le tour de sa mère patrie, la Grèce, et du Royaume-Uni, cette diplômée en journalisme a vécu au Ghana, en Corée du Sud, à l'Ile Maurice et est, en ce moment, au Rwanda.

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