Parlez-nous de vous.
Je m'appelle Thibauld, j'ai 25 ans (bientôt 26 !) et vis actuellement à Stockholm en Suède.
Originairement je suis Infirmier diplomé en France à la Croix-Rouge Française. À la suite d'un stage effectué en Scandinavie, ma compagne et moi avons décidé de retourner vivre et exercer en Suède. La principale raison de notre expatriation étant la qualité de vie et les conditions de travail que l'on retrouve dans le Nord.
C'est uniquement dans ces conditions que nous pouvions exercer notre métier de la meilleure façon.
J'y vis depuis plus de trois ans maintenant et me sens très bien dans ce nouvel environnement, bien qu'il n'ait pas été facile d'en arriver là.
Il a fallu apprendre la langue à partir de Zéro et la pratiquer jusqu'à pouvoir la parler avec aisance, faire face aux démarches administratives incontournables et contourner le fameux « Culture shock ».
Ma famille et celle de ma compagne vivent toujours en France. La séparation n'a pas été simple : C'était un tournant majeur de notre vie ! Mais après quelques temps, l'excitation de découvrir une nouvelle culture, un nouveau pays et une nouvelle manière de vivre a pris le dessus.
Pourquoi avez-vous lancé le guide de l'apprentissage de la langue à l'étranger ?
Disons que mon expatriation a réussi grâce à une chose : les efforts que j'ai déployé pour apprendre la langue locale.
J'ai travaillé pendant 6 mois en tant que garçon au pair dans une famille française. Je m'occupais d'un petit garçon lorsque ses parents n'étaient pas présents.
Quand l'enfant était à l'école, je rentrais à la maison pour travailler et apprendre la langue du mieux que je le pouvais. Au bout de cette période j'ai atteint le niveau suffisant pour trouver mon premier travail.
J'ai commis plusieurs erreurs dans mon apprentissage qui ont créé des lacunes importantes dont je n'avais même pas idée.
Ce n'est que le jour où j'ai commencé à travailler en tant qu'aide-soignant que je me suis rendu compte que mon niveau n'était pas du tout celui que je pensais.
Je ne comprenais pas ce que l'on me disait, mes collègues devaient tout me réexpliquer comme à un enfant qui apprend à lire, la communication avec les patients était mise à rude épreuve... Tout cela mis bout à bout m'a beaucoup fatigué, j'étais à deux doigts de tout abandonner et de retourner en France.
Grâce à un travail acharné pendant plusieurs mois supplémentaires et avec l'aide inestimable de mes collègues, j'ai pu progresser et atteindre mon objectif.
Aujourd'hui je ne pourrais pas m'imaginer vivre et travailler de nouveau en France en tant qu'infirmier.
Vivre sous tensions constantes, dans un milieu qui ne me correspond plus, regretter de ne pas être aller jusqu'au bout de mes projets en Suède, être dans la difficulté financière. C'était hors de question !
Alors j'ai écrit ce guide, parce que la langue est l'une des plus grosses barrières que vous rencontrerez sur votre chemin. Une fois le langage maîtrisé, les choses sont beaucoup plus faciles et les chances de réussir son expatriation augmentent énormément. L'objectif de ce guide étant principalement de passer un message : Apprendre une langue, ce n'est pas si compliqué que ça en a l'air. Ne laissez pas passer votre chance simplement parce qu'apprendre une langue c'est « difficile ».
Je ne compte plus le nombre de personnes intéressées par l'expatriation ou même simplement par un stage à l'étranger dire : « C'est trop difficile, et puis de toute manière je n'ai jamais été fort(e) en langues ».
Apprendre une nouvelle langue c'est avant tout une méthode, qui si elle est suivie, permet de s'améliorer efficacement et rapidement. C'est ce que je propose dans ce guide.
Pourquoi, alors que l'anglais est de plus en plus courant, est-il important d'apprendre la langue de son pays d'expatriation ?
Oui, c'est vrai c'est très courant et on peut se débrouiller dans la plupart des pays du monde avec cette langue. C'est un avantage mais aussi un inconvénient.
Si votre pays cible n'a pas l'anglais pour langue officielle, vous pourrez toujours le parcourir, le découvrir et y vivre sans problème (quoique cela dépend du pays...) mais vous serez aussi considéré comme un touriste, et ça n'est pas une bonne chose pour votre expatriation.
On veut non seulement découvrir le pays, mais aussi l'intégrer. Or l'intégration commence par faire l'effort d'apprendre la langue locale.
Ça permet d'aborder les gens avec plus de facilité, d'être accepté, compris plus rapidement et surtout c'est une preuve de respect envers le pays qui vous accueille. Ne serait-ce que montrer son intérêt pour la langue, essayer de s'exprimer. C'est un challenge mais ça montre que vous êtes impliqué, que vous vous battez pour vous intégrer, et ça les locaux apprécient beaucoup.
Voyez plus l'anglais comme une introduction si vous ne parlez pas encore la langue locale au moment de votre arrivée (ce qui était mon cas).
Le fait d'apprendre la langue permet aussi de découvrir également la culture du pays, car la langue et la culture sont deux choses étroitement liées. Par exemple, en Suédois j'ai découvert le mot « Lagom » qui est dur à traduire en Français mais en gros signifie « ni trop peu ni pas assez, juste ce qu'il faut ». C'est un concept très important qui se retrouve dans la vie professionnelle, familiale, relationnelle...
Quels sont les trois conseils que vous donneriez à quelqu'un qui s'apprête à s'installer dans un nouveau pays ?
Premièrement je conseillerais de se rapprocher de l'ambassade de France, histoire d'avoir une aide si besoin et que l'État français sache que vous résidez à l'étranger. Vous pourrez obtenir par la même occasion les informations, adresses, démarches importantes à avoir sur le pays cible si vous ne le savez pas déjà.
Ensuite, je conseillerais de vous rapprocher d'un groupe de francophones. Souvent on dit qu'il est important d'éviter les contacts avec les francophones car c'est la solution de facilité, que ça ralentit votre évolution linguistique. Je ne suis pas d'accord.
Tout simplement parce que si vous avez décidé de vous expatrier, c'est que vous êtes déjà motivé(e) pour ce projet, que vous êtes conscients qu'il va falloir faire des efforts. Alors quel que soit votre entourage, vous progresserez tant que vous ne vous entourez pas uniquement de francophones.
Mais pourquoi commencer par se rapprocher de ses racines dès le début ? Simplement parce que les personnes déjà sur place sont passées par ces étapes un peu déstabilisantes. Le groupe de francophones sera donc d'une grande aide et pourquoi pas d'un soutien important si vous en avez besoin.
Troisième conseil : Voyez la culture du pays cible sans filtre. Dans votre pays d'accueil, vous rencontrerez le fameux « choc des cultures » : c'est-à-dire, être face aux différences parfois très importantes dans les manières de vivre en société entre celles que vous connaissez et les nouvelles.
Le but est d'aborder les choses avec de l'ouverture d'esprit. Certaines façons de faire ou de s'exprimer peuvent vous gêner, et c'est normal ! Mais vous êtes dans une situation dans laquelle vous êtes l'étranger.
Vous êtes accueilli(e) par cette société et donc vous devez accepter les conditions qui vous sont posées.
Attention ! Cela ne veut pas dire que vous devez abandonner votre identité mais simplement vous plier aux règles établies dans la culture locale.
Sans cette manière de penser, votre expatriation en pâtira largement, et vous ne profiterez pas totalement de votre expérience.
Quelles sont les trois plus grosses erreurs que nous faisons pendant l'apprentissage d'une langue ?
Je dirais que les erreurs les plus communes sont premièrement de commencer par la grammaire.
Au contraire, je pense qu'il faudrait terminer par cette partie ! Au départ, le but est de savoir se débrouiller. Si vous connaissez toutes les règles de grammaire sur le bout des doigts mais n'avez aucun vocabulaire, vous n'irez pas bien loin.
C'est pour ça qu'après plusieurs années d'espagnol à l'école je ne me souviens que de la phrase « El hombre come la manzana ».
Ensuite, l'erreur qui, selon moi, a des répercussions considérables et que moi-même j'ai faite est de laisser la compréhension et l'expression orale de côté. C'est souvent le cas à l'école justement. On vous apprend à rédiger des phrases justes, ce qui est important évidemment mais dans la vie de tous les jours on communique surtout par voie orale ! Or, si vous ne travaillez pas cette partie là, le jour où vous serez confronté au monde du travail vous ne pourrez pas vous exprimer correctement et vous aurez l'impression de ne pas avancer.
Enfin, le fait de s'empêcher de parler par peur de dire une bêtise. C'est vrai qu'une mauvaise prononciation, par exemple, peut donner lieu à des situations cocasses, voire même gênantes parfois. Mais au moins vous vous lancez ! Vous vous habituez à parler, à avoir une conversation, et au cas où vous faites une erreur, vous apprenez une leçon, que vous retiendrez !
Alors lancez-vous !
Comment est l'approche de l'apprentissage avant de s'installer dans un pays et après son installation ?
Disons que l'une est la méthode longue mais confortable alors que l'autre est un raccourci qui vous pousse à un challenge. En effet, apprendre la langue avant d'être dans le pays est une manière de sécuriser son arrivée. Vous pourrez directement vous exprimer, et la barrière de la langue n'existera quasiment pas pour vous. Cependant, vous aurez besoin d'une méthode avancée, de ressources multiples (textes, enregistrements audios) et une discipline sans faille.
Personnellement, je suis un procrastinateur dans l'âme. Si je n'ai pas de date fixe, j'ai beaucoup de mal à me lancer dans un projet et surtout à le finir ! J'ai essayé d'apprendre le Suédois avant de partir, mais travaillant seul, il était difficile d'une part de trouver les ressources nécessaires, et d'autre part d'avoir une méthode d'apprentissage efficace.
La meilleure option dans le cas où vous voudriez apprendre la langue locale avant votre départ serait de vous rapprocher soit d'une personne prête à vous donner des cours particuliers (collectifs si possible) soit de vous procurer une méthode d'apprentissage de langue qui vous fera travailler tous les axes importants de l'apprentissage.
En ce qui me concerne, je fais partie de ceux qui sont partis dans le pays cible sans parler la langue locale. L'avantage principal étant que vous baignez dans la langue au quotidien et que vous vous fixez une date limite. S'expatrier ça coûte cher et pour continuer il va falloir trouver un travail, et donc parler la langue sera pour vous une priorité.
C'est ce qui a le mieux marché pour moi, car étant donné que je ne me sentais pas prêt (du tout !) à travailler en France aux vues des conditions de travail que l'on me proposait, je n'avais d'autre choix que de tout donner pour maîtriser la langue suédoise.
Tout dépend de votre personnalité et de votre manière de travailler.
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