Aux États-Unis, un individu émet en moyenne 16 tonnes de carbone par an. Dans le reste du monde, la moyenne est de 4 tonnes par personne. Pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, chaque personne a le devoir de réduire son empreinte carbone annuelle individuelle à 2 tonnes d'ici 2050. Dans votre vie quotidienne, de petits changements peuvent avoir un impact positif sur le changement climatique. La pandémie de COVID-19 a d'ailleurs démontré que nous sommes tous capables de nous adapter et de changer pour le bien commun. Les émissions de carbone doivent donc figurer en tête des listes politiques de tous les dirigeants pour que nous puissions tous ensemble sauver la planète.
Qu'implique l'Accord de Paris ?
L'Accord de Paris est un traité international sur le changement climatique qui est juridiquement contraignant. Cet accord est entré en vigueur en 2016, un an après son introduction à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique à Paris. Il a pour objectif de limiter le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius. En effet, selon la NASA Global Climate Change, des températures supérieures peuvent exposer 37% de la population mondiale à des vagues de chaleur extrêmes. Presque tous les pays du monde se sont ainsi engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Outre les instruments scientifiques et l'utilisation de la technologie, une transformation socio-économique est également nécessaire pour que le plan ambitieux de l'Accord de Paris puisse se concrétiser. Les pays industrialisés, ainsi que les plus grands émetteurs de carbone du monde, doivent soutenir le renforcement de la résilience au changement climatique dans les pays moins développés qui sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique.
En 2020, les pays signataires de l'Accord de Paris ont soumis leurs programmes climatiques avec des actions obligatoires pour réduire les émissions locales de gaz à effet de serre et se préparer aux impacts négatifs de la hausse des températures. Afin de garantir la transparence, les pays rendront compte de leurs émissions, de leurs efforts de réduction, de leurs mesures d'adaptation et de leur soutien accordé ou reçu pour une évaluation qui permettra de noter les progrès accomplis vers les objectifs à long terme. Cette étape devrait avoir lieu tous les cinq ans.
Les États-Unis et l'accord de Paris
C'est sous la présidence de Barack Obama, en 2015, que les États-Unis ont signé l'Accord de Paris avec l'objectif d'avoir un monde « plus sûr ». Le 1er juin 2017, en revanche, l'ex président américain Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis du traité. En effet, le 4 novembre 2020, les États-Unis n'étaient officiellement plus membre de l'accord et les politiques environnementales des États-Unis suivaient une voie différente (et quelque peu dangereuse). La bonne nouvelle est que les États-Unis s'apprêtent à nouveau à rejoindre l'Accord de Paris grâce au nouveau président, Joe Biden, qui a signé un décret à la Maison Blanche peu après son investiture en janvier dernier.
Quel est l'apport des pays signataires ?
En théorie, l'Accord de Paris unit toutes les nations sous l'égide d'une lutte très ambitieuse contre le changement climatique entraîné par les humains. Dans la réalité, cependant, le tableau des émissions de gaz à effet de serre reste flou. Selon une publication de l'Universal Ecological Fund, un organisme environnemental à but non lucratif qui cherche à sensibiliser et à encourager les actions, les promesses faites par les pays pour réduire les émissions de carbone ne suffisent pas pour empêcher la hausse des températures au niveau mondial. Ce qui peut poser des problèmes environnementaux et sociaux et irréversibles, voire nuire davantage à la santé de la population mondiale.
D'ici 2030, selon le rapport du Fonds écologique universel, les événements météorologiques extrêmes constitueront une véritable menace pour la santé, la biodiversité et les besoins primaires tels que l'eau, la nourriture et le revenu de base. La Chine et l'Inde, premier et quatrième émetteurs au niveau mondial, auront une empreinte de carbone plus conséquente d'ici à 2030, tandis que les États-Unis, deuxième émetteur, ont pris un engagement insignifiant en se basant sur un programme de réduction des émissions de GES inadéquat. Dans le même temps, la Russie, cinquième émetteur, n'a pas encore présenté de plan. L'Union européenne, troisième émetteur, s'est pour sa part engagée à réduire ses émissions de GES de 40% ou plus d'ici 2030. L'Europe semble ainsi être sur la bonne voie pour atteindre son objectif.
Ces pays qui n'ont pas ratifié l'Accord de Paris
Sept pays, à savoir l'Iran, la Turquie, l'Irak, l'Érythrée, la Libye, le Soudan du Sud et le Yémen, pays ravagé par la guerre, n'ont pas encore ratifié l'Accord de Paris. L'Iran, la Libye et l'Irak sont, quant à eux, membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opec). La Turquie est le seul pays membre du G20 et de l'OCDE à ne pas avoir officiellement validé l'accord après la Russie qui l'a fait en octobre 2019. Si la Turquie a les perspectives et les circonstances idéales pour réduire ses émissions de GES et se concentrer davantage sur les énergies renouvelables, elle continue de miser davantage sur les centrales à charbon pour répondre à la demande croissante d'énergie. L'Angola a été le dernier pays à signer l'accord sur le climat en août 2020, après le Kirghizistan et le Liban.
Que pouvez-vous faire pour réduire votre empreinte carbone ?
En tant qu'individus, nous sommes à l'origine d'émissions de carbone au quotidien, certains plus que d'autres, en fonction de nos choix de vie, de manière consciente ou inconsciente, et du pays dans lequel nous vivons. Par exemple, si vous n'avez pas de voiture et que vous faites du vélo ou que vous marchez, vous économisez automatiquement environ deux tonnes de CO2 par an. Les transports en commun et le covoiturage (en dehors des heures de pointe) sont des solutions durables, à moins que vous ayez les moyens d'acheter une voiture électrique. Mais encore, vous devez tenir compte du fait que des tonnes de CO2 sont émises lors de la production de la batterie de la voiture.
Supposons que vous soyez un expatrié qui voyage régulièrement et que vous devez louer différentes maisons. Dans ce cas, investir dans des appareils électroménagers durables, tels que des produits électriques certifiés Energy Star, des lampes LED, des panneaux solaires sur le toit et une chaudière solaire, semble irréaliste. Vous pouvez tout de même envisager certains investissements, par exemple, un réfrigérateur et un lave-vaisselle éco-énergétiques, si vous souhaitez réduire votre empreinte carbone. A la maison, vous pouvez également entreprendre d'autres petites actions, comme réduire les courants d'air, réparer les fuites et isoler les murs pour garder votre logement au chaud sans avoir à utiliser le système de chauffage.
En ce qui concerne la consommation de matériaux, pensez aux trois R : réutiliser, réduire, recycler. L'alimentation est un aspect assez compliqué. Il a été prouvé que manger localement peut réduire vos émissions de CO2 puisque cela aide à contourner l'étape de transport. Il n'empêche que les émissions liées au transport ne représentent qu'une petite proportion des émissions totales. Le type de nourriture que vous consommez est un facteur encore plus important que la provenance de votre nourriture. Les aliments d'origine animale, y compris la viande et les produits laitiers, ont une empreinte carbone beaucoup plus élevée que les aliments d'origine végétale. Les procédés tels que l'application d'engrais et la production de méthane par le bétail, sans parler de la déforestation des terres à usage agricole, représentent 80% de l'empreinte produite par les industries alimentaires.
Par définition, les expatriés sont des voyageurs. Le transport aérien est l'un des principaux émetteurs de carbone. Au cœur de la pandémie, les voyages internationaux ont considérablement diminué, ce qui nous permet de réfléchir à la façon dont nous souhaitons voyager à l'ère post-COVID-19. Si la visioconférence n'est pas une option et que vous devez absolument voyager, privilégiez des vols sans escale, gardant en tête que l'atterrissage et le décollage nécessitent plus de carburant et produisent plus de dioxyde de carbone. Selon la Banque mondiale, les passagers en première et en classe affaires ont une empreinte carbone jusqu'à neuf fois plus élevée car ils ont droit à plus de bagages et sont peu distribués.
Enfin, vous pouvez compenser vos émissions de carbone pendant votre vol en payant le montant approprié à un projet qui contribue à la réduction des gaz à effet de serre. De nombreuses compagnies aériennes offrent la possibilité de régler ce montant directement avec elles lors de la réservation de votre billet d'avion.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le changement climatique et l'Accord de Paris, et découvrir la performance de votre pays d'expatriation ou de votre pays d'origine, les sources indiquées ci-dessous vous seront utiles.
Sources :