S'installer au Royaume-Uni : qu'est-ce qui change ?

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  • Londres, Royaume-Uni
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Écrit par Asaël Häzaq le 25 octobre, 2021
Tout a changé depuis le 1er janvier 2021, date de mise en vigueur du Brexit. Si certains ont renoncé à leurs projets d'expatriation, refroidis par la nouvelle procédure administrative, d'autres les maintiennent. Comment s'installer au Royaume-Uni dorénavant ? Expat.com fait le point.

La nouvelle politique britannique tient en deux mots : « immigration sélective ». Immigrer au Royaume-Uni, oui, mais pour apporter un savoir, une qualification particulière. En pratique, cela se traduit par une nouvelle procédure que doivent suivre les candidats à l'expatriation. 

Visa obligatoire

Il n'y a désormais plus de différences entre les Européens et les non-Européens. Les Européens, autrefois privilégiés du fait de la présence du Royaume-Uni dans l'UE, sont désormais traités comme des non-Européens. Le nouveau principe s'applique à tous : obtenir un visa correspondant à sa situation. Il existe 4 principaux types de visas.

Visa de travailleur qualifié (Skilled worker visa)

Bienvenue au visa à points. Au nombre de 70, ces points sont, pour le gouvernement britannique, l'instrument le plus fiable qui soit, car se reposant uniquement sur les compétences du candidat. Les nouveaux arrivants doivent avant tout disposer des qualités nécessaires, et répondre à une demande. 

Autre nouveauté : le coût. La procédure de visa est payante ; elle comprend des frais de demande de visa, et une « surtaxe de santé à l'immigration » (Immigration Health Surcharge). Ces cotisations sociales permettront à l'expatrié d'accéder aux services de soins de la NHS (National Hospital Service), qu'il soit salarié ou indépendant. En pratique, on estime le coût de ces cotisations à environ 624£ par an et par personne ; 470£ pour les enfants et étudiants. Seules les dépenses de santé effectuées dans les établissements publics seront prises en charge. Les étrangers professionnels de santé sont exemptés de cotisations.

En pratique, le candidat à l'expatriation doit remplir trois conditions obligatoires :

  • une promesse d'embauche correspondant au niveau de compétence validée par le Home office (Bureau chargé de la politique intérieure). 
  • justifier d'une rémunération d'au moins 25 600 £ - sous réserves des conditions particulières de l'emploi visé. 
  • parler anglais (niveau intermédiaire -B1- minimum exigé).

Chacune de ces conditions délivre des points : 20 pour la promesse d'embauche, 20 si l'emploi correspond au niveau de qualification du futur expatrié, 10 pour la maîtrise de l'anglais. 50 points obligatoires à obtenir au total, donc. Le reste des points se gagne en remplissant d'autres critères, dits complémentaires. Ainsi, justifier d'un salaire supérieur à 25 600 £ peut faire gagner 10 à 20 points. Travailler dans un secteur sur tension ou dans les milieux de la santé ou de l'éducation rapporte 20 points. 20 points également si l'on est primo-entrant sur le marché du travail.

Visa de travailleur du secteur de la santé (Health and care visa)

Déjà sous tension avant la Covid-19, le NHS manque de main-d'œuvre. Conscient de l'urgence de la situation, le gouvernement britannique accélère la procédure des candidats remplissant les critères d'admission : travailler dans un secteur de la santé éligible au visa, recevoir une offre d'emploi de la part du NHS, et justifier d'un niveau d'anglais (B1 minimum, comme pour les travailleurs qualifiés). Les autorités s'engagent également à baisser les frais de demande de visa, et permettre au postulant d'immigrer avec toute sa famille.  

Visa des talents à l'échelle mondiale (Global Talent)

Sont ici concernés les employés qualifiés, mais qui n'ont aucune promesse d'embauche de la part d'une entreprise britannique. Les métiers de la recherche, de l'ingénierie, des arts, des sciences, des nouvelles technologiques, etc., sont directement concernés par ce type de visa. Des visas « Start-up et Innovateurs » ont également été crées dans la même mouvance.

Et les études ?

Si la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne compromet sérieusement les échanges universitaires internationaux, étudier sur le territoire britannique reste possible. 

Les postulants doivent obtenir un visa étudiant. Visa soumis à conditions : inscription agréée par un établissement d'enseignement lui-même validé par le Home Office ; maîtrise de l'anglais (lu, écrit, parlé); sécurité financière (l'étudiant doit pouvoir subvenir à ses besoins et soutenir sa scolarité). La dernière condition est un contrat moral : l'étudiant s'engage à étudier sérieusement au Royaume-Uni.

À noter qu'il existe une procédure réservée aux demandes de visas pour les enfants et adolescents (4-17 ans). Les diplômés bénéficient également de leur visa (Graduate visa). Disponible dès l'obtention d'un diplôme de premier cycle (Bachelor, équivalent de la Licence, préparé en 3 ou 4 ans), ce visa permet de travailler sur le territoire durant 2 ans. Cette période est de 3 ans pour les étudiants en doctorat. Là encore, il faut être sponsorisé par le Home Office.

Lourdeur et lenteur de la procédure, complications administratives, coût financier… Certains candidats à l'expatriation sont refroidis par le nouveau visage du Royaume-Uni. D'autres persévèrent. Une vie au Royaume-Uni est toujours possible, même après le Brexit. Le gouvernement, lui, s'est lancé dans une course à l'échelle mondiale, et entend bien attirer les talents étrangers sur son territoire.

A propos de Asaël Häzaq

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.