D'où venez-vous, Michèle et Thierry, et que faites-vous actuellement ?
Nous sommes un couple de retraités de la SNCF. Avant de venir au Maroc, nous travaillions et habitions Paris.
Pourquoi avez-vous choisi de vous expatrier au Maroc ?
Nous y avions pensé il y a quelques années, à la fois pour profiter d'un climat agréable, mais aussi pour bénéficier d'un niveau de vie plus confortable. Une fois en retraite, ça devenait réalisable. Des témoignages vus sur internet ou des reportages sur le sujet nous ont confortés dans notre idée.
Comment s'est passée votre installation ?
Très bien. Nous avons débarqué de l'avion avec, en tout et pour tout, nos quatre chats et chacun une valise, c'est tout ! Dès que nous sommes arrivés, nous avons re-découvert ce que nous connaissions de la ville. Puis, au fil des mois, les autres quartiers. Nous aimons beaucoup cette ville.
Qu'est-ce qui vous a attirés vers Agadir ?
Avant de nous connaître, nous étions venus plusieurs fois ici, en touristes. Nous étions aussi allés plusieurs fois à Marrakech. Thierry était aussi passé par les grandes villes du Nord. Une fois décidés de venir au Maroc, nous avons tout de suite été du même avis pour choisir Agadir plutôt que Marrakech, par exemple : c'est dans le sud, son climat nous convient très bien, la mer est là, le rythme de la ville (circulation, foule) nous plaît, et, si besoin, nous ne sommes qu'à 3 heures d'avion de Paris.
Depuis combien de temps y êtes-vous installés ?
Nous sommes arrivés en janvier 2014.
Quelles étaient les procédures à suivre pour que vous puissiez vous expatrier au Maroc ?
Pour des retraités bénéficiant de revenus d'une pension, c'est assez simple finalement. Avant la fin des 3 premiers mois de séjour, nous avons déposé chacun une demande de « CIN » (Carte d'Identification Nationale, appelée parfois « carte de séjour »), obtenue sans difficulté.
Avez-vous éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?
Non, il suffit de donner un dossier complet en suivant la liste des documents fournie par le service concerné, et tout se passe bien.
Comment vivez-vous votre retraite au Maroc ?
Très tranquillement !
Avez-vous eu des difficultés d'adaptation à votre nouvel environnement ?
Non, vraiment aucune. A tel point que lorsque nous disons « chez nous », nous parlons de notre maison ici, à Agadir. Sinon, nous disons « en France ».
Qu'est-ce qui vous a le plus surpris à votre arrivée à Agadir ?
Pas directement à l'arrivée, mais plutôt peu à peu en connaissant mieux les gens : c'est la place tellement importante que tient la religion dans la vie des Marocains, chez eux et à l'extérieur. C'est une référence incontournable.
Avez-vous eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles et accessibles aux expatriés ?
On y trouve vraiment toutes sortes de logements (appartements à l'européenne, maisons), même avec le critère principal pour nous : être au centre d'Agadir, ou au moins pouvoir accéder à pieds à la plage et aux commerces. Pour commencer, nous avons effectué des recherches sur internet sur les sites d'agences immobilières d'Agadir, puis contact téléphonique. Nous en avons alors sélectionné une qui nous semblait sérieuse.
Aux premiers jours de janvier 2014, Thierry est venu 4 jours sur place : l'agence a présenté plusieurs appartements, et dès le lendemain la signature du bail pour un appartement était faite, en respectant toutes les règles administratives. Retour de Thierry à Paris, et le 16 janvier 2014, nous arrivions à l'aéroport. Bien qu'il soit très correct, pour nous, ce n'était qu'un « logement d'attente ». Une fois sur place, nous avons cherché et fini par trouver, quelques mois plus tard, une maison, aménagée en riad, dans le quartier Talborjt.
Que pensez-vous du mode de vie des Marocains ?
Il est difficile de généraliser. D'abord, parce que nous connaissons bien la ville, mais très peu la campagne, et les modes de vie y sont, comme en France d'ailleurs, assez différents.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
Vraiment aucune. En fait, d'une part nous étions venus à plusieurs reprises au Maroc, mais surtout, nous évitons d'aller quelque part avec des à-priori. Quand nous découvrons de nouveaux lieux ou de nouveaux modes de vies, nous observons, et nous nous adaptons.
A quoi ressemble votre quotidien à Agadir ?
Très tranquille là aussi. Le temps se partage entre le petit tour du matin pour faire les courses et par la même occasion s'occuper des chats qui vivent sur le trajet entre la maison et les commerces. Nous avons le plaisir de faire la cuisine, ce qui a changé notre mode d'alimentation : finis les plats préparés industriels et les conserves !
Sinon, c'est lecture, tricot pour les petits-enfants, un petit tour sur Internet pour jouer en réseau et se tenir au courant de se qui se passe en France, par exemple.
Que faites-vous pendant votre temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?
Nous profitons de cette belle plage que nous avons la chance d'avoir ici, un tour au souk de temps en temps, et quand la famille vient, c'est l'occasion de visiter la région (Essaouira, une semaine en 4x4 vers Ouarzazate et Merzouga avec nuit dans le désert, par exemple). Côté culturel, l'Institut Français a une programmation intéressante. De plus, il dispose d'une médiathèque. Quant aux loisirs destinés aux expatriés, ceux qui le souhaitent peuvent profiter des activités proposés par deux associations : UFE et FDM-ADFE.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus à Agadir ?
Le climat bien sûr ! Mais nous aimons beaucoup aussi la gentillesse des gens de cette région, et particulièrement du quartier où nous vivons.
Qu'est-ce qui vous manque le plus par rapport à la France ?
Michèle : Voir moins souvent les enfants et la famille.
Thierry : Pareil, et en plus les voyages en train.
Vos spécialités culinaires locales préférées ?
Le tajine de calamar ! Un véritable régal !
Un événement particulier que vous avez vécu au Maroc et que vous voudriez partager ?
Plutôt une anecdote, mais qui illustre bien l'attention aux autres et la gentillesse des gens d'ici. Un matin, en s'occupant des chats de dehors, Thierry s'égratigne le front sur une branche. Rien de grave, mais à cet endroit-là, ça saigne beaucoup. Retour forcé à la maison, la main appuyant sur le mouchoir qui devient très vite rouge. Et bien, tout au long du (court) trajet, chaque personne qu'il connait et qui le voit ainsi propose de l'aide : le gardien de voiture, les commerçants, le menuisier, le laveur de voitures, un des mendiants du quartier, les voisins... Cela a pris beaucoup plus de temps que d'habitude pour rentrer, car il fallait expliquer à chacun ce qui s'était passé ! Mais une telle sollicitude, sincère, nous ne l'avions jamais rencontrée en ville en France.
Quel est votre avis sur le coût de la vie à Agadir ?
Comme dans toutes les villes importantes, certains prix (surtout l'immobilier) sont plus élevés que si nous étions dans une ville plus petite. Mais malgré cela, comparé à ce que nous dépensions à Paris, et bien sûr à condition d'acheter les produits locaux, tout y est moins cher : les fruits et légumes, le poisson, par exemple. Les services aussi : faire déplacer un électricien, un plombier ou un réparateur de parabole coûte beaucoup moins qu'en France. Et quand nous avons envie d'une petite sortie au restaurant, ceux du quartier ont des menus complets même moins cher que le prix d'un sandwich et d'une boisson en France.
Des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier au Maroc ?
Le conseil de base : toujours venir sur place plusieurs fois avant de décider d'aller vivre dans un autre pays. Bien observer, s'imprégner de l'ambiance des lieux, des modes de vie locaux. Il faut aussi se rappeler que la vie au quotidien est différente de ce que l'on ressent lorsque l'on est en vacances.
Vos projets d'avenir ?
Continuer à vivre heureux et en bonne santé tous les deux à Agadir, avec nos chats, et la famille qui vient nous voir, le plus longtemps possible.
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