Pourquoi as-tu choisi de t'installer à Dubaï?
Notre installation à Dubaï est la continuation logique de notre première expatriation qui fut Singapour. L'envie de voyager et de voir du pays au sens propre du terme conjuguée à des opportunités professionnelles intéressantes pour mon mari nous ont permis de poser nos valises en Asie puis aujourd'hui au Moyen-Orient. Dans notre cas, c'est avant tout la perspective d'un poste intéressant qui a motivé le choix géographique, le fait que Dubaï soit renommée pour sa qualité de vie a bien sûr joué en faveur de cette ville!
Comment s'est passée ton installation?
Nous avons appris en janvier 2013 que nous partions. Bien que mon mari ait débuté dans son poste à Dubaï dès mars 2013, les enfants et moi sommes restés à Singapour et avons fini l'année scolaire de façon normale. Les délais nous ont permis de considérer avec sérénité le point le plus important pour la famille : les inscriptions à l'école française à Dubaï! Cela a également permis à mon mari de préparer le terrain pour notre arrivée sur le plan pratique (réception du container, achat électroménager, voiture etc...). Nous nous sommes officiellement installés en famille mi-août 2013 sous les températures torrides de l'été dubaiote.
Quelles ont été les formalités à accomplir pour pouvoir vous installer en famille aux Émirats Arabes Unis?
Nous avons eu la chance que l'entreprise de mon mari nous accompagne dans ces démarches et tout s'est déroulé relativement rapidement. Dubaï est une ville où les expatriés sont nombreux et les procédures d'immigration sont donc bien rodées! Mon mari étant salarié d'une entreprise installée à Dubaï, celle-ci doit le « sponsoriser » ce qui lui permet ainsi d'avoir un visa de travail et donc de résidence. Ce « sponsorship » s'étend ensuite à la famille, elle-même sponsorisée par le conjoint titulaire du poste.
As-tu eu des difficultés d'adaptation (barrière de la langue, coutumes)?
Bien que la langue officielle soit l'arabe, l'anglais reste la langue de communication partagée par tous les habitants ce qui simplifie la vie au quotidien. Qui plus est, la communauté francophone est très importante avec évidemment de nombreux Français mais aussi des Belges, des Suisses et de nombreuses personnes originaires du Maghreb ou du Liban et qui parlent donc aussi le français. Du fait de la forte représentation des expatriés, le mode de vie n'est pas foncièrement différent de celui que nous connaissions en Occident et la proximité avec l'Europe fait que l'on trouve quasiment tous les produits alimentaires (la nourriture c'est important pour une Française!) que nous avions l'habitude d'utiliser auxquels nous ajoutons désormais des produits locaux comme le labneh ou le hoummous.
Comment tes enfants se sont-ils adaptés à leur nouvel environnement?
Les enfants sont toujours les plus adaptables! Passée la contrariété d'avoir laissé les copains à Singapour, ils se sont bien intégrés et se sont rapidement fait de nouveaux amis à l'école. Évidemment, la perspective de passer le week-end à la plage quand on ne sait pas quoi faire d'autre est bien sûr un gros plus!
Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à Dubaï?
- Le contraste frappant entre le désert et la ville : à quelques kilomètres à peine des grands et magnifiques buildings de verre et d'acier, des autoroutes et des voitures, le sable est là et si l'on n'y prend pas garde, il s'infiltre partout dans la ville. En moins d'une trentaine de km, le paysage change du tout au tout et la vision urbaine de Dubaï s'efface. Dubaï est, d'ailleurs à mes yeux néophytes, une merveille d'architecture urbaine et je ne me lasse pas d'admirer la skyline ou d'emmener les visiteurs sur la marina entourée par des buildings tous plus impressionnants les uns que les autres.
- La chaleur extrême des mois d'été : ce fut une désagréable surprise. J'avais été prévenue pourtant mais pensais qu'après 3 ans de vie équatoriale, ce serait supportable... Eh bien non! La chaleur est absolument écrasante (entre 35 et 45°C) et empêche toute activité extérieure, même les plus anodines comme par exemple marcher quelques mètres dans la rue! La vie bascule alors à l'intérieur et la climatisation n'est pas un luxe mais une question de survie!
- La démesure : j'ai d'ailleurs écrit un billet à ce sujet sur mon blog. La plus haute tour du monde (Burj Khalifa), le plus grand Aquarium du monde, le plus grand feu d'artifice au monde pour le Nouvel An (une pure merveille) et la liste est longue... Dubaï se donne les moyens d'avoir des superlatifs et laisse souvent le spectateur ébaudi!
Les Emiratis sont-ils accueillants? Est-il facile de s'intégrer et de faire de nouvelles connaissances?
Les Emiratis ne constituent que 15% de la population ce qui, en terme de probabilité, ne facilite pas les rencontres. Par simple soustraction, on en déduit qu'il y a 85% d'étrangers et donc d'expatriés au sens large, autant de personnes qui ont au moins un point commun, celui d'être loin de leur terre d'origine, de leur famille et de leurs amis. Il est donc très courant de proposer à des personnes à peine rencontrées une rencontre, un repas ou un pique-nique pour faire connaissance en toute simplicité car la majorité des gens est encline à élargir son cercle social. Il est donc assez facile, même si cela prend un peu de temps, de s'intégrer soit sa propre communauté celle-ci étant par défaut la plus accessible soit dans d'autres communautés par le biais du travail ou d'autres activités sportives ou culturelles.
Peux-tu partager avec nous un trait caractéristique de Dubaï qui te plaît particulièrement ainsi qu'un aspect négatif?
Si l'été (de mai à octobre environ) est vraiment un moment difficile, le climat de Dubaï pendant les autres saisons est absolument idyllique. Il fait beau (presque tout le temps) et doux (voire même frais en janvier), le ciel est bleu, la mer turquoise nous tend les bras, les bougainvillées fleurissent les jardins aux murs blancs. Le cadre est donc vraiment plaisant. Vivre à Dubaï, c'est avoir la possibilité de se sentir dans une atmosphère de vacances dès que l'on se donne la peine ou le temps d'apprécier les extérieurs. Pour certains dont je ne suis pas, Dubaï serait la destination rêvée pour le shopping mais encore faut-il avoir le portefeuille adéquat!
Avoir une voiture à Dubaï est une quasi-nécessité car les distances sont assez importantes mais la conduite ici est un peu « sportive » et de nombreux conducteurs se caractérisent par, en utilisant un euphémisme, une certaine incivilité ce qui rend, de mon point de vue, la prise du volant dangereuse. La vigilance est de mise et, pour ma part, j'évite autant que possible les très grands axes comme la Sheikh Zayed Rd et ses 6 voies!
Une idée reçue sur les Émirats qui s'est avérée totalement fausse:
Qu'il n'y pleuvait jamais ou presque ! Depuis notre arrivée, nous avons essuyé plusieurs jours de pluie et même de vraies averses qui ont inondé certaines rues... Trève de plaisanterie, nous sommes bien loin du climat breton quand même!
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine?
Le vert de la végétation ! Malgré tous les efforts consentis par les UAE et Dubaï, le pays est et restera une zone au climat aride et la végétation n'arrive qu'apportée, à grands frais énergétiques et d'eau, par l'homme. Oubliées la balades en forêts ou en montagne. Nous nous rabattons sur les nombreux parcs de la ville pour prendre notre dose de chlorophylle et essayons de faire le plein de vert pendant les vacances!
A quoi ressemble ton quotidien à Dubaï?
Il commence très tôt avec le départ des enfants à 7h00 pour l'école. Selon les jours, je suis les cours d'arabe auxquels je me suis inscrite, alimente mon blog, conduis quelques projets d'écriture et gère la vie de la maisonnée. Le plus jeune de mes enfants rentre vers 14h30 et je me consacre à lui puis me mets à la disposition des grands qui arrivent vers 16h30 et font en général leurs devoirs en autonomie. Le ballet-taxi commence ensuite pour permettre à chaque enfant de faire des activités extra-scolaires. En semaine, tout le monde essaie de se coucher pas trop tard mais le week-end nous peaufinons notre stratégie sociale, nous sortons avec des amis en famille, allons au restaurant ou recevons à la maison.
Pourquoi as-tu choisi de créer ton blog, Mots d'ici et d'ailleurs?
Ce blog est la continuation d'un premier blog Beginners in Asia débuté et écrit à Singapour. Si donner des nouvelles à la famille et aux amis est toujours un objectif du blog, c'est aussi un mélange entre le journal de bord de notre vie et un éclairage sur la vie et la culture dubaiote. Par goût, j'essaie de varier les articles, les sujets et de produite aussi bien des articles explicatifs que des chroniques avec si possible un peu d'humour. C'est une gymnastique intellectuelle bi-hebdomadaire que j'aime, même lorsque parfois elle devient contraignante par manque de temps ou que l'inspiration n'est pas au rendez-vous.
Quels conseils peux-tu donner à ceux qui veulent s'installer à Dubaï?
Je commencerai par une mise en garde car, au travers des demandes d'information que je reçois, il m'apparaît que certaines personnes voient Dubaï comme un Eldorado de l'emploi. Or ce qui fut vrai il y a quelques années ne l'est plus autant et il convient de préparer consciencieusement son projet d'installation et de recherche d'emploi en amont en intégrant dans la balance le coût de la vie qui est assez élevé notamment du fait des prix des logements, des frais de scolarité et de santé. Ces précautions étant prises, la vie à Dubaï est très agréable et facile. Écoles, médecins, commerces, restaurants ou activités extra-professionnelles, on trouve en général de quoi faire son bonheur sous le chaud soleil de la Péninsule Arabique!
Que t'ont apportés tes années d'expatriation?
L'ouverture!
L'ouverture d'esprit d'abord : découvrir un pays étranger, c'est être confronté à de nouvelles cultures, des modes de vie, des mentalités ou des comportements différents. Il s'agit donc d'une sorte de challenge permanent que de s'acclimater en intégrant ce qui ne se fait pas « comme à la maison ». Cela peut être aussi trivial que d'apprendre à cuisiner les légumes locaux plutôt que les courgettes importées hors de prix ou aussi sérieux que de comprendre le système politique du pays. Je pense que l'adaptation ne peut se faire qu'au prix de la compréhension et de l'acceptation de ces différences en gardant en tête que nous ne sommes que des « invités » ici et qu'il y a de fortes chances que nous soyons amenés à repartir dans quelques années.
L'ouverture à autrui ensuite : reconstruire un nouveau cercle d'amis est un élément incontournable et absolument essentiel de chaque expatriation. Il faut recommencer à chaque fois, braver sa timidité et ne jamais hésiter à proposer à quelqu'un son amitié. Personne ne s'en offusquera de toute façon. Là encore, nous ne sommes pas là pour très longtemps, il faut agir vite pour être efficace et voir le bon côté des choses!
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