Le gouvernement qatari a annoncé, ce lundi, l'abolition de la « Kafala » et l'introduction d'un système contractuel visant à améliorer les conditions des travailleurs étrangers non-qualifiés dans l'émirat. Expat.com vous explique les grandes lignes de cette loi.
Dorénavant, les ressortissants étrangers souhaitant travailler au Qatar n'auront plus besoin d'être parrainés. Le gouvernement du Qatar a annoncé, ce lundi 12 décembre, l'abolition de la « Kafala », un système de parrainage pour les travailleurs non-qualifiés, hautement controversé depuis de nombreuses années. Cette nouvelle mesure prend effet à compter de ce mardi 13 décembre 2016.
Il s'agit d'une réforme du travail longuement annoncée par le gouvernement qatari et dont l'objectif est d'accorder davantage de protection aux travailleurs étrangers. A ce jour, le Qatar compte plus de 2,1 millions de travailleurs étrangers, dont des Indiens, des Bangladais, des Népalais et des Philippins.
La « Kafala » exigeait que tous les travailleurs étrangers, notamment ceux du secteur de la construction, ainsi que les domestiques, soient parrainés par une entreprise ou un individu qui serait responsable de leur visa et de leur statut légal dans le pays. Si ces travailleurs souhaitaient changer d'emploi ou quitter le pays, ils devaient également obtenir l'autorisation de leur parrain.
La « Kafala » a donc été remplacée par un nouveau mécanisme contractuel moderne afin d'améliorer les conditions d'emploi des travailleurs étrangers. Les contrats de travail devraient ainsi garantir la liberté et la flexibilité des travailleurs étrangers au sein du marché de l'emploi. Ce mécanisme prévoit également l'abolition du visa de sortie appliqué sous l'ancien système. Néanmoins, tout travailleur étranger devra informer son employeur de son intention de quitter le territoire qatari.
Selon les médias internationaux, une commission d'appel a été mise en place dès ce mardi en vue d'aider les travailleurs étrangers dont les droits seraient bafoués par leurs employeurs. Ces travailleurs pourront ainsi faire appel de la décision de leur employeur dans les 3 jours suivant son refus. De plus, les parrains qui tenteraient d'empêcher leurs employés de quitter le pays en confisquant leurs passeports seront contraints à payer une amende revue à 25 000 rials, soit l'équivalent de 6 400 euros.
D'autres pays du golfe, à savoir, le Bahreïn et les Émirats Arabes Unis ont déjà aboli cette loi il y a quelques années. La « Kafala » existe, notamment, au Liban, en Irak, en Arabie Saoudite, en Jordanie, au Koweït et à Oman.