Namibie et visa nomade numérique : conditions d'éligibilité
La nouvelle est tombée le 11 octobre. Dans une circulaire, le gouvernement namibien annonce le lancement de son visa nomade numérique. Le principe reste le même : proposer un visa taillé pour les travailleurs indépendants ou en télétravail.
Le Conseil de promotion et de développement des investissements en Namibie (NIPDB), en charge du projet, détaille les conditions d'obtention du visa. Les candidats doivent prouver qu'ils touchent au moins 2000 dollars de revenus mensuels et posséder leur propre assurance santé ou assurance voyage ; leur assurance doit pouvoir les couvrir durant tout leur séjour en Namibie. Le pays se place en concurrence avec Antigua-et-Barbuda (à partir de 1500 euros mensuels), la Géorgie et la Barbade (2000 dollars mensuels), la Croatie (2200 dollars mensuels) ou le Costa Rica (2500 dollars mensuels). Le visa coûtera environ 62 dollars et durera 6 mois. Tous les étrangers pourront y prétendre, pourvu qu'ils répondent aux deux conditions éligibilité (revenus et assurance santé).
Booster la croissance grâce au visa nomade numérique
En créant son visa nomade digital, la Namibie devient le 4e État africain à s'ouvrir aux nouveaux travailleurs. L'île Maurice, les Seychelles et le Cap Vert ont déjà leur visa. L'Afrique du Sud, voisin de la Namibie, parle de créer le sien depuis le début de l'année. En lançant son visa nomade digital, le gouvernement namibien entend dynamiser son économie. C'est le principal objectif des États. Brésil, Portugal, Espagne… Tous veulent profiter du boom du nomadisme numérique (mis en avant depuis la crise sanitaire) pour attirer de nouveaux types de touristes. Pour la Namibie, c'est une question de survie. Le tourisme est un pilier économique. Cette année, il représente plus de 50 % du PIB namibien. Booster la croissance, tout en garantissant un vivier d'emplois pour les Namibiens : voilà ce que précise Nangula Uaandja, présidente du NIPDB.
Pour attirer les étrangers, le pays mise sur ses bons chiffres. Il est le 6e pays d'Afrique en termes de numérisation des services publics (HEGDI – indice de développement d'e-gouvernement élevé). Il a augmenté la vitesse de connexion de +42,3 % en 2021. Le gouvernement multiplie les investissements pour augmenter également le taux de pénétration d'Internet, et pour faire baisser les coûts. Le prix moyen d'un gigaoctet (1GB) est d'environ 10$. Il n'est que de 0,87$ à l'île Maurice. Les Seychelles sont au bas du tableau, avec en moyenne 12,66$ pour 1GB (chiffres Cable.co.uk). Le gouvernement namibien sait qu'il est indispensable d'accélérer la transition numérique, non seulement pour attirer les nomades numériques, mais aussi pour répondre aux demandes des Namibiens. Plus d'Internet à meilleur tarif, c'est plus d'échanges économiques efficaces, et plus de croissance.
Déjà connue des touristes pour la beauté de ses paysages, la Namibie veut désormais se faire connaître comme une nouvelle destination phare pour les nomades numériques.
