Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je m'appelle Vanessa, j'ai 34 ans et je suis traductrice freelance depuis 2010. Je suis née dans un petit village en Argentine qui s'appelle Santa Fe.
Qu'est-ce qui vous a amenée à Rome puis Barcelone ? Depuis combien de temps y vivez-vous ?
En 2015, j'ai décidé de déménager en Italie, car mes grands-parents et mes ancêtres étant Italiens, je pouvais demander la nationalité italienne en Italie. En plus de cette raison, j'ai grandi dans un environnement très italien, mon père était bilingue, ma grand-mère me racontait des histoires sur ses parents et à quel point l'Italie lui manquait. J'ai décidé d'aller à Rome car c'est une ville que j'aimais beaucoup lorsque je l'ai visitée pour la première fois en 2013. En 2021, mon mari et moi avons décidé de déménager à Barcelone.
Barcelone a été la première ville que nous avons visitée ensemble et cela a eu un effet quelque peu magique sur nous. Après la pandémie, nous pensions qu'il était temps de changer de ville et Barcelone était la candidate idéale.
Pourquoi avez-vous choisi de quitter l'Argentine ?
Plusieurs raisons m'ont amené à décider de déménager en Italie. D'une part, le désir de renouer avec mes racines italiennes et de voir de mes propres yeux les villes où mes ancêtres avaient vécu. D'autre part, mon infinie curiosité pour les cultures et les langues, je parlais déjà l'italien mais je voulais l'améliorer.
Une autre raison était la situation économique en Argentine à cette époque, qui ne me permettait pas de développer mon activité professionnelle à 100%.
Vous avez ensuite quitté l'Italie pour suivre votre conjoint en Espagne. Parlez-nous de ce choix.
En 2021, mon mari et moi avons décidé de partir pour Barcelone, une ville plus petite que Rome mais qui nous a beaucoup fait rêver : des cultures diverses, une autre langue (le catalan), la mer... Je ne peux pas m'empêcher de reconnaître que quitter Rome a été difficile pour moi. Elle a été et sera ma ville de cœur, la ville où j'ai repris naissance et où j'ai découvert un autre monde, et où je me suis fait de merveilleux amis et où j'ai rencontré la personne avec qui je partage ma vie.
À quoi ressemble la vie d'une expat conjointe suiveuse en Espagne ?
Certes, j'ai décidé de suivre mon conjoint car à la base, c'est lui qui voulait vraiment vivre à Barcelone. De mon côté, au début même si la ville ne me déplaisait pas non plus. Le fait est que j'étais extrêmement liée à Rome et que j'ai eu beaucoup de mal à accepter de quitter cette ville sentimentalement. Mais finalement je suis très reconnaissante de cette décision. Pour un conjoint de nationalité européenne, il n'y a pas autant d'obstacles bureaucratiques que pour ceux qui ont une autre nationalité, comme c'est le cas pour mon mari, qui est Colombien. En gros, la procédure d'obtention du « numéro fiscal » a été beaucoup plus rapide pour moi que pour lui. En dehors de cela, la vie ici a un équilibre parfait entre tranquillité et plaisir, il y a une place pour tout le monde.
Qu'en est-il de votre vie sociale à Barcelone ? Avez-vous eu du mal à vous intégrer et à vous faire de nouveaux amis ?
Les six premiers mois ont été difficiles pour moi, car je travaillais à la maison et Rome et mes amis me manquaient tellement que je n'osais pas sortir seule. Après cette période, j'ai commencé à utiliser des applications qui m'ont beaucoup aidé à faire connaissance, comme VINA et la communauté entièrement féminine « Les Amis ». Grâce à ces canaux, j'ai pu connaître des gens sympas et je me suis déjà liée d'amitié avec quelques personnes, dont des Catalans ! Ce qui me rend heureuse parce que j'apprends aussi le catalan.
En parlant de Catalan, est-il vraiment indispensable de l'apprendre et est-ce une langue difficile à apprendre ?
La vérité est qu'à Barcelone, presque personne ne le parle. Pour ma part, je trouve cette langue facile et similaire à l'espagnol et l'italien. Mais il me semble important de m'intégrer parmi les locaux et de leur montrer que je ne suis pas là juste pour le travail ou pour faire la fête (comme c'est bien souvent le cas), mais que j'aimerais en savoir plus sur leur langue et leur culture. Il existe de nombreuses campagnes et publicités pour promouvoir l'apprentissage du catalan et il me semble beau et important de préserver la langue de la région.
Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'installer à Barcelone ?
Je crois que le meilleur conseil pour ceux qui veulent déménager à Barcelone est de chercher un appartement/une chambre/une maison à l'avance, étant donné que ces dernières années, de nombreuses personnes ont décidé de s'expatrier ici et qu'il est parfois difficile de trouver un logement à un prix raisonnable. Un autre point important est d'avoir beaucoup de patience pour faire le NIE (le numéro de sécurité sociale). Comme je l'ai dit précédemment, il y a beaucoup de demandes et très peu de possibilités de prendre rendez-vous.
Qu'en est-il de votre carrière ?
Comme nous travaillons tous les deux à distance, il n'a pas été difficile de continuer à faire notre travail d'enseignants de langues et de traducteurs, mais avant de commencer toute activité professionnelle, il faut d'abord obtenir le NIE, et c'est le seul obstacle qui nous a fait attendre un peu avant de pouvoir continuer dans notre activité professionnelle. De plus, je vois qu'il y a beaucoup d'opportunités ici, tant pour ceux qui ont un diplôme que pour ceux qui veulent démarrer une carrière spécifique.
Quels sont vos projets d'avenir ?
Concernant nos projets d'avenir... Après la pandémie, j'ai appris à être patiente, à savoir que tout peut changer d'une minute à l'autre, mais nous avons tous des idées et des rêves pour l'avenir. J'aimerais beaucoup voyager, découvrir encore plus de langues, plus de cultures et pourquoi pas, plus de plats à déguster !
Envisagez-vous un retour en Argentine avec votre conjoint un jour ?
Malheureusement, quand je suis partie, je savais que la possibilité de retourner vivre en Argentine était peu probable, et jusqu'à présent, ça continue sur cette voie. Même chose pour mon mari. J'espère et je souhaite que les politiciens se rangent du côté de leurs citoyens, que la santé et l'éducation deviennent une priorité, un droit et non un privilège uniquement pour quelques-uns. J'ai toute ma famille là-bas et je le souhaite pour eux mais aussi pour tous les citoyens du monde, car on ne peut pas choisir son lieu de naissance, mais la façon de vivre sa vie, oui.
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