Laura est une jeune femme espagnole qui a décidé de quitter son pays natal pour partir à la recherche d'une meilleure qualité de vie. Elle a vécu en Écosse et aux Pays-Bas, deux pays qui lui ont permis de découvrir de nouvelles cultures et de s'épanouir professionnellement. Dans cette interview, Laura nous raconte son parcours d'expatriée, ses motivations, ses réussites et ses défis.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je m'appelle Laura, je viens de Madrid en Espagne. J'ai fait un Master en Psychologie et, après avoir obtenu mon diplôme, j'ai travaillé pendant environ un an à Madrid dans le recrutement. Après cela, j'ai déménagé en Écosse.
À Madrid je vivais toujours chez mes parents avec mes frères et sœurs et j'allais à l'université très près de chez moi donc j'allais toujours de chez moi à l'université et je revenais ensuite. Donc je ne m'éloignais pas beaucoup. Et c'est seulement quand j'ai déménagé à l'étranger, au moment où j'ai rencontré des gens qui étudiaient à l'étranger et vivaient avec d'autres étudiants, que j'ai pensé que j'aurais pu faire ça avant. Mais en Espagne, ce n'était pas quelque chose de courant, donc ce ne sont pas d'autres personnes de mon âge qui auraient pu m'en parler et me faire penser à l'envisager moi-même, parce que tout le monde vivait simplement avec ses parents. Je pense que si je pouvais tout recommencer, j'irais probablement dans une université ailleurs pour pouvoir faire cette expérience de vivre dans des résidences étudiantes et des choses comme ça.
J'ai donc quitté Madrid pour l'Écosse et j'ai vécu à Édimbourg. Ça a été une réelle aventure, car je suis partie sans connaître personne ni avoir vraiment vécu à l'étranger avant. Je n'avais pas de logement, pas de travail. Je suis arrivée avec ma valise dans un hôtel que j'avais réservé pour 3 nuits, pensant naïvement que ce serait suffisant pour trouver un logement sur place, ce qui n'a pas été le cas évidemment. Mais je ne sais pas pourquoi, je pense que tout était censé arriver, car les choses ont commencé à s'enchaîner très facilement et en trois semaines, j'avais déjà trouvé un logement en coloc avec trois Irlandaises. J'ai aussi trouvé un travail dans un magasin de souvenirs où je vendais des objets comme des dessous de verre, des porte-clés et tout ce genre de choses. Six mois après, j'ai trouvé un travail dans une entreprise comme recruteuse, c'est pourquoi je suis restée là-bas pendant trois ans finalement.
Qu'est-ce qui vous a amenée en expatriation ?
A la base, je voulais juste faire une expérience internationale, comme je l'ai indiqué plus haut, quelque chose que je n'ai jamais fait pendant mes études, comme un Erasmus, par exemple. C'est vrai que pendant l'été, mes parents m'ont envoyé à l'étranger, notamment à Londres et à New York, pour étudier l'anglais. C'est d'ailleurs en étant là-bas que j'ai réalisé à quel point j'aimais être à l'étranger et rencontrer des gens de différents pays, donc après avoir obtenu mon diplôme, j'avais toujours cette envie en moi de vivre cette expérience. C'est pourquoi j'ai dit :« D'accord, je vais aller en Écosse pendant six mois. » C'était un peu comme me débarrasser de ce sentiment qui me poussait à partir, pensant qu'ensuite, je pourrais toujours revenir et continuer ma vie normale à Madrid.
Mais en vrai, je suis tombée amoureuse de la vie d'expatrié, donc 9 ans plus tard, me voilà toujours à l'étranger, et ma mère continue de me demander quand je compte rentrer !
Quel est votre parcours professionnel et comment a-t-il évolué entre l'Écosse et les Pays-Bas ?
Après mes études, j'ai travaillé dans le recrutement à Madrid, puis à Édimbourg pendant trois ans. Et puis à Amsterdam, j'ai rejoint une entreprise de mode également en tant que recruteuse, puis j'ai changé de travail dans une autre entreprise et maintenant je suis Head of Talent Acquisition. Je suis vraiment reconnaissante pour toutes les opportunités que j'ai eues dans mon parcours depuis que j'ai quitté Madrid. Mes expériences m'ont vraiment permis d'évoluer dans ma carrière et d'être là où je suis aujourd'hui.
Parlez-nous de votre vie en Écosse, puis aux Pays-Bas. Qu'est ce qui vous a amené à changer de pays ?
Cette question est amusante, car quand je vivais en Écosse, j'ai rencontré mon ex-copain qui avait obtenu un emploi aux Pays-Bas, donc c'est la raison qui m'a amené ici : je l'ai suivi. J'ai changé de pays par amour.
Au début, ça a été assez difficile de laisser l'Écosse derrière moi, car j'aimais vraiment ma vie là-bas et surtout les gens que j'avais rencontrés. Édimbourg est une ville vraiment super, les gens sont adorables et c'est un pays magnifique. J'avais des sentiments contradictoires dans ce changement de pays, car les seules choses que je connaissais d'Amsterdam étaient ce que j'avais vu en tant que touriste quand j'ai visité la ville pendant un week-end : l'herbe, le quartier rouge et ce genre de chose bien touristique, ce qui m'a un peu fait peur. Mais bien sûr, quand j'ai vraiment découvert ce qu'était la vie à Amsterdam, je suis aussi tombée amoureuse de la ville et j'ai pu voir que c'est bien plus que tous ces stéréotypes que les touristes voient.
Je suis heureuse de l'avoir fait, car ça fait maintenant six ans que j'y suis et je pense que la qualité de vie ici est vraiment meilleure qu'à Édimbourg. Je pense que les deux villes sont très bien pour y vivre, mais quand il s'agit d'avoir un travail avec un bon salaire et une meilleure qualité de vie, c'est aux Pays-Bas qu'il faut être.
Quelles sont les différences entre Édimbourg et Amsterdam ?
Je pense qu'Édimbourg et Amsterdam sont deux villes internationales, mais je pense qu'il est plus facile de s'intégrer à Édimbourg. Les gens sont plus ouverts, tandis qu'ici, aux Pays-Bas, j'ai mis plus de temps pour rencontrer du monde et m'intégrer. Mais au final, je pense maintenant qu'ici les gens sont aussi très accueillants.
Une autre différence est peut-être la météo. Ici à Amsterdam, on a au moins des étés ! A Édimbourg, c'était très pluvieux en été et toute l'année en fait. Édimbourg est plus petit qu'Amsterdam, mais les deux villes sont parfaites pour se déplacer facilement en vélo et se promener à pied. Par contre, Amsterdam offre plus de choses à faire et les opportunités d'emploi y sont nettement meilleures et plus nombreuses. À Édimbourg, les loyers sont très élevés et les salaires très bas, tandis qu'à Amsterdam, les loyers sont aussi élevés, mais les salaires également, ce qui rend la qualité de vie bien meilleure. Ça fait une grande différence pour moi.
Qu'est-ce que vous aimez le plus et le moins à Amsterdam ?
Ce que j'aime le plus à Amsterdam, c'est à quel point elle est accueillante, internationale et conviviale pour les expatriés, mais c'est aussi une ville très sûre au niveau de la sécurité. Je pense que c'est l'une des villes les plus sûres que je connaisse. Je m'y sens très à l'aise pour me promener seule à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Et aussi, comme je le disais plus tôt, la qualité de vie est excellente. Je peux vivre assez confortablement en étant très en sécurité et en me sentant très bien accueilli par tout le monde dans ce pays. En revanche, ce que j'aime le moins à Amsterdam, c'est probablement la météo. J'aimerais vraiment moins de jours de pluie et un peu plus de soleil, mais je suppose qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie !
Qu'en est-il de votre vie sociale aux Pays-Bas ? Avez-vous eu du mal à vous intégrer et à vous faire de nouveaux amis ?
Comme je le disais, ça a été un peu plus difficile au début, mais ensuite, quand j'ai rejoint l'entreprise de mode où j'ai travaillé, comme c'était un lieu très international ; j'ai pu rencontrer des gens des quatre coins du monde. J'ai rencontré beaucoup de mes amis actuels qui viennent de Finlande, d'Italie, d'Espagne et d'Irlande. Je pense qu'aux Pays-Bas, pouvoir travailler dans un environnement international offre l'opportunité de rencontrer d'autres expats et, finalement, il est plus facile de se faire des amis comme ça.
Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'installer en Écosse ou aux Pays-Bas ?
Mon conseil est qu'ils devraient vraiment le faire ! Je recommande absolument à tous de voyager, de partir ailleurs, de s'ouvrir l'esprit, de connaître des gens de différentes nationalités. Édimbourg est recommandé à 100 %. C'est beau, accueillant et, bien sûr, je pense qu'il y a des opportunités intéressantes. Je pense que si je devais choisir, maintenant que j'ai vécu dans les deux, j'aimerais Édimbourg pour la visiter et ensuite Amsterdam pour y vivre vraiment. Mais je recommanderais les deux parce que je pense que les deux villes sont super et qu'on peut y avoir une belle vie. C'est certainement quelque chose que je recommencerais encore et encore.
Quels sont vos projets d'avenir ?
En juin, je vais voyager en Europe avec mon copain et mes deux chiens. Nous allons passer trois mois en Italie, trois mois au Portugal, trois mois en Espagne et peut-être trois mois en Grèce. L'idée est de continuer à visiter de nouveaux endroits et continuer à explorer le monde. Et nous verrons bien ce qui se passe après. L'idée est de revenir à Amsterdam, mais on ne sait jamais ! Je pense qu'une année entière de voyages vous mène à penser différemment. Mais pour l'instant, nous voulons juste explorer d'autres pays pendant un an, puis revenir à Amsterdam. Je continuerai à travailler à distance dans la même entreprise, donc je suis également très reconnaissante d'avoir cette opportunité.
Envisagez-vous de rentrer à Madrid un jour ?
Je ne pense pas. Je retournerai peut-être en Espagne, mais je ne pense pas rentrer à Madrid, qui est trop grand et chaotique. Surtout pas après avoir vécu à Édimbourg et Amsterdam, qui sont des villes assez petites et mieux organisées. Je ne pense pas que ce soit encore un endroit pour moi. Je pense que si je rentrais en Espagne un jour, j'irais dans un endroit plus petit où je pourrais me déplacer partout à pied ou à vélo, près de la nature. Je chercherais toutes les petites choses que j'ai aimées à Édimbourg et Amsterdam, tout en essayant de trouver un endroit avec une meilleure météo. Je ne sais pas si c'est possible ou non, mais ce serait la situation parfaite.
