Préparer financièrement sa retraite à l'étranger : guide complet

Faire le point sur le montant de sa pension de retraite

Indépendamment d'un départ à l'étranger, il est recommandé de s'enquérir du montant de sa future pension de retraite et d'y apporter les révisions nécessaires, le cas échéant.

En effet, dans un rapport récent, la Cour des comptes pointe des erreurs encore régulières dans l'estimation des pensions de retraite par les services compétents en la matière – informations manquantes sur votre relevé de carrière, non-prise en compte de certains trimestres ; il peut y avoir plusieurs inexactitudes.

Vérifiez donc précisément tous les éléments de votre relevé de situation. Contactez votre caisse de retraite afin de faire le point. Une mauvaise estimation du montant de votre pension de retraite pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur votre qualité de vie, notamment en tant qu'expatrié.

Évaluer financièrement ses besoins en matière de santé

Les frais de santé, surtout à l'étranger, constituent une source de préoccupation pour nombre de personnes à la retraite.

Votre futur pays d'accueil est-il doté d'un bon système de santé ? Quelle assurance choisir et à quelle hauteur pourrai-je être remboursé ? Autant de questions légitimes qui ont un impact certain sur la prévision de votre budget financier pour la retraite.

Effectuer un bilan de santé

Grâce à un examen médical complet, vous aurez une indication fiable de votre état et des frais à prévoir en conséquence. Effectuez un examen médical approfondi. Prenez en compte en particulier le besoin d'une éventuelle intervention chirurgicale, les coûts associés, ainsi que vos besoins en médicaments.

S'informer sur le système de santé de son pays de résidence

Le choix de votre assurance de santé et de ses prestations dépendra de vos besoins et des taux de remboursements auxquels vous aurez droit si vous êtes pris en charge pour le régime de la sécurité sociale locale.

Si vous n'êtes pas suffisamment couvert ou si les taux de remboursement sont trop bas, vous devrez peut-être opter pour une assurance santé privée dont il vous faudra estimer les frais.

Pour un point détaillé sur le budget à prévoir pour une assurance santé pendant une expatriation, référez-vous à notre article sur le sujet. Voici, pour rappel ci-dessous, les différentes couvertures médicales possibles.

Les différentes assurances santé

• L'assurance maladie par le système de santé local

Si la France a signé une convention en matière de sécurité sociale avec le pays où vous résidez en expatriation, vous serez pris en charge et obtiendrez vos remboursements de frais sur la base de ce qui aura été défini dans cette convention. Référez-vous au site officiel de l'assurance maladie qui a réalisé un dossier sur la prise en charge des soins médicaux à l'étranger. Consultez également le détail des conventions de sécurité sociale entre la France et les autres pays.

• L'assurance santé de la Caisse des Français de l'étranger (CFE)

La CFE est un organisme privé de sécurité sociale. Elle propose des formules selon que vous soyez actif, étudiant ou à la retraite. L'offre convient particulièrement aux expatriés qui souhaitent une protection sociale « à la française ». La prise en charge et les taux de remboursement s'effectuent en effet sur la base de ce qui est pratiqué en France, hors mutuelle.

• L'assurance santé internationale

C'est une assurance privée, un duo entre couverture maladie de base et mutuelle. Il existe une variété de formules possibles en fonction des garanties et des soins que vous souhaitez privilégier. Le montant de vos cotisations prend en compte votre âge et votre état de santé.

Prendre en compte le coût de la vie et ses dépenses à l'étranger

Pour préparer financièrement sa retraite à l'étranger, il est également utile d'évaluer le coût de la vie dans le pays choisi.

Évaluer le coût de la vie sur place

Son estimation vous permettra de bien préparer financièrement le budget de votre retraite dans un pays donné à l'étranger.

Plusieurs organismes officiels tels que l'Organisation de coopération et de développement (OCDE), la Banque mondiale, et le Fonds monétaire international (FMI) permettent de fournir des données précises, par pays, sur la question. À titre d'exemple, les pays régulièrement classés premiers pour un coût de la vie élevé sont la Suisse, les Bermudes, les îles Caïmans, Bahamas, la Norvège, entre autres.

Intéressez-vous particulièrement à votre pouvoir d'achat potentiel grâce à l'indice des prix à la consommation.

Évaluer les dépenses en fonction de votre mode de vie

Le coût de la vie est une chose. Pour évaluer votre budget précisément, il convient bien évidemment de vous poser la question du mode de vie que vous souhaitez adopter pendant votre retraite.

Prévoyez-vous de nombreux allers–retours vers la France ? Si oui, quel est en moyenne le budget à consacrer à ces déplacements ?

Qu'en est-il du tourisme local et de vos envies dans le domaine ? Les prix sont-ils abordables ? Quel est le budget moyen pour un circuit touristique ?

Pensez-vous consommer plutôt local ou vos habitudes alimentaires impliquent-elles des produits importés d'autres pays, et donc plus onéreux ?

Quelles sont les différentes activités que vous prévoyez sur place ? Activités sportives, culturelles, artistiques : pouvez-vous évaluer le budget de ces activités ?

Projetez-vous dans votre nouveau pays d'accueil. Prenez en considération l'ensemble de ces éléments pour avoir une idée précise des dépenses qui seront les vôtres pendant la retraite, une fois installé sur place.

Avoir les idées claires en matière de fiscalité

Afin de préparer efficacement sa retraite à l'étranger sur le plan financier, il convient de connaître la fiscalité qui va s'appliquer à sa situation.

Se renseigner sur la politique fiscale du pays quand on est étranger

Certains pays tels que le Portugal mettent en place des mesures fiscales avantageuses (sous certaines conditions) pour les étrangers demeurant sur leur territoire. Référez-vous à notre article concernant les pays qui mettent en place des visas spéciaux pour les expatriés retraités.

Renseignez-vous précisément sur la question, en fonction du pays où vous envisagez de passer votre retraite.

Déterminer son statut fiscal

Votre futur pays d'expatriation n'applique pas de mesures fiscales particulières pour les résidents étrangers. Quelle sera votre résidence fiscale ? Il est important de la définir afin de savoir où vous serez imposé et à quel taux.

La règle veut que l'on soit résident fiscal d'un pays donné à partir du moment où l'on y réside au moins 183 jours dans l'année. Cependant, vous pouvez demeurer résident fiscal français si vous détenez dans le pays des intérêts économiques (biens immobiliers, par exemple) et ce, même si vous demeurez pendant votre retraite plus de la moitié de l'année dans un autre pays.

Vous devez impérativement vous renseigner sur la nature de l'accord fiscal passé entre la France et votre pays d'accueil. Cet accord dictera les règles de fonctionnement qui s'appliquent à votre situation en termes de fiscalité. Consultez la liste des conventions sur le site officiel des impôts.

Attention : si vous résidez dans un pays qui n'a pas signé de convention fiscale avec la France, vous risquez d'être doublement imposé. Mieux vaut donc vérifier ce point en amont, avant toute prise de décision.

Préparer financièrement sa retraite à l'étranger par des produits d'épargne et d'investissement

Les différents placements pour la retraite

Il existe différents produits d'épargne pour préparer financièrement sa retraite et se constituer un complément de revenus :

• L'assurance vie

Il s'agit d'un produit d'épargne à moyen ou long terme. En contrepartie des versements que vous aurez effectués, vous disposerez d'un capital ou de rentes correspondant aux sommes investies, augmentées des gains éventuels (en fonction des conditions de votre contrat).

• Le PER (plan d'épargne retraite individuel)

Le PER est également un produit d'épargne au moyen duquel vous économisez durant votre vie active afin d'obtenir un capital pour votre retraite. Contrairement à l'assurance vie dont l'épargne est disponible à tous moments, vous disposez de celui de votre PER au moment de votre retraite.

• Le PEA (plan d'épargne en actions)

Il s'agit d'un produit d'épargne destiné à être investi en bourse. Il permet d'investir dans des actions d'entreprises françaises ou européennes.

L'investissement immobilier dans le pays d'accueil

Un achat immobilier fait partie des placements que l'on peut souhaiter réaliser pour son épargne en vue de la retraite.

Plusieurs expatriés choisissent des pays avec un marché immobilier attractif, leur permettant de réaliser un achat qui n'aurait pas forcément été possible en France avec le même budget.

En cas de volonté d'achat, prenez garde de bien comprendre l'ensemble des exigences juridiques et administratives qui s'appliquent à votre situation. Vérifiez précisément les différentes clauses pour devenir propriétaire dans le pays cible, quand on est étranger. En cas de doute, faites appel à des professionnels du droit.

Comme mentionné précédemment, assurez-vous des règles de fiscalité en vigueur par rapport à votre situation. Où devrez-vous déclarer votre achat et à quelle hauteur serez-vous imposé ? Ces informations peuvent être utiles avant d'entreprendre un investissement immobilier à l'étranger.

Penser à effectuer les démarches pour toucher sa retraite à l'étranger

Fournir à sa caisse de retraite un justificatif de domicile à l'étranger

Il vous faudra contacter la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) si vous dépendez d'elle ou toutes autres caisses de retraite, en fonction de votre statut.

Vous devrez y déclarer votre situation de résidence à l'étranger et en fournir un justificatif (facture, abonnement, etc.).

Il vous faudra également transmettre vos nouvelles coordonnées bancaires si vous souhaitez toucher votre retraite sur un compte dans votre pays d'accueil.

Retourner votre certificat de vie

Il s'agit d'un certificat attestant le fait que vous êtes toujours vivant, à l'étranger. Vous devez le faire valider par les autorités compétentes de votre pays d'accueil (le Consulat de France, par exemple) et le retourner tous les ans à votre caisse de retraite.

Vous trouverez ce certificat sur le site de votre caisse de retraite.