Est-ce que je suis prêt.e à suivre mon conjoint.e à l'étranger ?

Partir à l'étranger en famille est un choix de vie des plus enthousiasmants lorsque conjoint et enfants sont partie prenante de l'aventure. Il est des cas où certains des membres de la famille peuvent éprouver une forme de crainte ou de réticence ; en particulier quand on est salarié et qu'on risque de se retrouver sans emploi pour suivre son conjoint, il est naturel de questionner ce départ à l'étranger. En tant que conjoint suiveur, quelles sont les questions à se poser pour y voir un peu plus clair et éviter d'avoir le sentiment de subir un départ en expatriation ?

L'expatriation, est-elle un projet commun avec votre conjoint ?

Il est évident qu'un départ en expatriation ne sera réussi que s'il s'agit véritablement d'un projet de vie commun. Vous considérez-vous uniquement comme suiveur ou vous sentez-vous intégré au processus de décision ? Avez-vous eu le temps de mûrir la décision en couple et avec les enfants si vous en avez, ou vous semble-t-elle imposée ?

Votre ressenti personnel sur ce point fera toute la différence dans la perception et le vécu de cette expérience de vie à l'étranger.

Quels sont vos objectifs de vie et vos aspirations personnelles pour ce départ à l'étranger ?

Existe-t-il pour vous – femme ou homme – des opportunités de croissance personnelle, d'apprentissage ou de réalisation de certains projets dans le lieu de votre nouvelle destination ?

Souhaitiez-vous par exemple réaliser une pause professionnelle ? Avoir plus de temps à passer avec les enfants ? Si oui, le départ à l'étranger peut être le moment idéal pour réaliser certains de vos projets personnels.

Quelles sont vos aspirations professionnelles ?

Si vous étiez salarié avant votre départ et comptez garder une continuité dans votre carrière professionnelle, réfléchissez à l'impact de ce séjour à l'étranger.

Entre démission et poursuite de votre activité à l'étranger

Quelles seront les conséquences de votre démission? Si vous souhaitez maintenir votre activité professionnelle et que vous travaillez dans une entreprise de dimension internationale, commencez par regarder les opportunités de mobilité en interne.

Existe-t-il d'autres opportunités pour vous de poursuivre votre carrière ou de la faire progresser avec ce nouveau statut d'expatrié ? Réfléchissez aux moyens de valoriser pour la suite votre expérience à l'international. Développement de vos compétences en interculturel, initiation à une autre langue, expérience de volontariat à l'étranger ou prise d'un nouveau poste ?

Le moment idéal pour un changement professionnel ?

Est-ce l'occasion au bout du compte de changer d'entreprise ou encore de secteur d'activité ?

Peut-être avez-vous des aspirations de reconversion ou d'entrepreneuriat ? Suivre son conjoint en expatriation peut alors être le moment idéal pour réaliser certains projets professionnels que le quotidien et votre statut précédent ne vous laissaient pas le temps d'entreprendre.

Renseignez-vous sur les conditions fournies par le contrat d'expatriation de votre conjoint. Certains prévoient un accompagnement professionnel pour le conjoint suiveur : heures de formation, coaching ou bilan de compétences.

Quel est l'impact financier de votre expatriation ?

Si vous êtes dans un premier temps sans emploi ou que vous le restez pendant toute la durée du séjour, il va sans dire qu'il est important d'évaluer l'impact financier de ce départ.

Le salaire de votre conjoint suffira-t-il à compenser la perte du vôtre ? Percevrez-vous dans un premier temps des allocations chômage ? Qu'en est-il de vos cotisations, notamment pour la retraite ?

Sachez qu'il est possible par le biais de la Caisse des Français à l'étranger (CFE) de continuer à cotiser pour votre retraite si vous êtes inactif, chargé de famille et avez été affilié à un régime obligatoire de Sécurité sociale français pendant au moins 6 mois avant votre expatriation. Pour bénéficier de cette possibilité, il convient également de ne pas avoir repris d'activité à l'étranger. Vous cotiserez alors comme en France et votre compte individuel retraite sera ainsi mis à jour. Pour plus de détails sur la question, d'autres informations sont disponibles en lecture ici.

Il faut également savoir que certains contrats d'expatriation incluent la prise en charge des cotisations retraite du conjoint suiveur resté sans activité. Cela peut être une clause très importante à négocier dans le contrat de départ car payer les cotisations retraite par soi-même est onéreux.

Quelles sont les conditions de visa pour le conjoint suiveur ?

Les exigences en matière d'immigration peuvent être complexes et varient selon les pays. De quel visa disposerez-vous en tant que conjoint suiveur ? Ce visa vous donne-t-il l'autorisation de travailler ? Prenez garde à certaines restrictions en la matière qui s'appliqueraient à votre statut.

Pour obtenir des informations précises sur les politiques d'autorisation de travail pour les conjoints dans un pays donné, consultez le site web officiel des autorités d'immigration de votre futur pays de résidence ou contactez l'ambassade et le consulat français dans le pays.

Comment considérez-vous le challenge de l'adaptation linguistique et culturelle ?

De quel œil appréhendez-vous l'adaptation linguistique et culturelle à laquelle vous devrez faire face à l'étranger, en Europe ou ailleurs ? Êtes-vous prêt à cet effort ? La langue et la culture du pays cible sont-elles sources d'intérêt pour vous ?

Beaucoup d'expatriés vivent très bien à l'étranger sans parler la langue du pays. Il est aujourd'hui possible par son téléphone d'accéder à des traductions en instantané, mais posez-vous la question de l'expérience que vous recherchez. Il va sans dire qu'une initiation à la langue et à la culture du pays donnera plus de profondeur à votre expatriation.

Encore une fois, pensez à vérifier s'il y a des dispositions à ce sujet dans le package d'expatriation de votre conjoint. Il n'est pas rare que des cours pour apprendre la langue locale soient financés par l'entreprise, pour le conjoint et les enfants.

Certains employeurs proposent également des sessions d'initiation à la culture du pays, pour l'employé et sa famille.