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Retraite à l'étranger : dépend-on uniquement de sa pension de retraite ?

homme retraite travaillant sur son ordinateur
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Écrit parHelena Delbecqle 31 Juillet 2024

De nombreux retraités choisissent de s'expatrier dans un pays où le coût de vie est plus modéré que dans leur pays d'origine. Le montant des pensions de retraite n'est en effet pas toujours à la hauteur des espérances, ce qui pousse certains à poursuivre en parallèle une activité professionnelle, par nécessité, mais aussi par goût dans certains cas. Attention, en résidant à l'étranger, des règles bien spécifiques s'appliquent à certains types de visa qui ne laissent pas toujours carte blanche pour développer une activité en accompagnement de la retraite. Le point sur la question.

Les « visas de retraite » compatibles avec une activité professionnelle

À moins d'être ressortissant de l'Union européenne (UE) et de bénéficier de la libre circulation dans la même zone, vous avez en principe besoin d'un visa et d'un permis de séjour pour entrer et résider à l'étranger pour votre retraite. Le nom exact diffère selon les pays, mais une trentaine d'entre eux proposent spécifiquement un visa retraite : la Grèce, l'Italie, le Portugal, l'Espagne, le Costa Rica, le Mexique, l'Argentine, Le Brésil, la Malaisie, la Thaïlande, Dubaï, Maurice, pour n'en citer que quelques-uns.

Parmi les conditions pour obtenir le précieux sésame, figurent la nécessité de disposer de suffisamment de revenus (seuil fixé par les différents États), de posséder une assurance santé et, pour la plupart des visas de retraite, de ne pas exercer d'activité professionnelle dans le pays ! Il est en effet considéré comme plus avantageux d'accueillir des retraités apportant des ressources sans pour autant peser sur le marché du travail local. Comment faire, dès lors, si vous souhaitez poursuivre une activité pour un complément de revenus ?

Une solution possible est d'effectuer les démarches pour obtenir un permis de résidence permanent, après quelques années d'installation dans le pays. Le visa de retraite du Costa Rica, par exemple, peut être converti après 3 ans en un permis de séjour permanent qui vous laisse la possibilité de travailler. Les conditions exactes sont variables en fonction des pays. Ces dernières ne sont pas forcément idéales puisqu'elles imposent une période de quelques années, en général, avant que vous puissiez changer de permis de résidence, période pendant laquelle vous ne pourrez vraisemblablement pas exercer d'activité professionnelle.

D'autres solutions existent : opter pour un autre type d'autorisation de séjour que le visa retraite. Vous souhaitez lancer un business ou contribuer à l'économie du pays d'accueil ? Pourquoi ne pas choisir le « Investor visa » ? Parfois appelé aussi « Golden visa », il permet à un étranger de plus de 18 ans (pas d'autre conditions d'âge en général) d'obtenir un permis de résidence et même parfois la nationalité, moyennant un investissement dans le pays cible. Il peut s'agir de l'achat d'un bien immobilier, d'une propriété commerciale, d'un investissement dans des actions sur le marché boursier local ou dans des obligations d'État, dans une entreprise, etc.

Prenons l'exemple du visa investisseur en Espagne et de ses conditions spécifiques lorsqu'on veut créer une entreprise par ce biais : il s'agit de permettre la création d'emplois et d'avoir un impact socio-économique sur le pays ou bien encore de fournir, par cette entreprise, une contribution à la science et à la technologie.

Vous ne souhaitez pas investir dans le pays, mais poursuivre une activité professionnelle plus « classique », en tant que consultant, par exemple ? Pensez aux visas de travail à distance ou nomade numérique s'ils s'adaptent à votre type de travail. Voici quelques pays parmi d'autres qui les proposent : l'Estonie, le Panama, l'Espagne, la Thaïlande, le Mexique, le Costa Rica. Pour le cas concret de l'Estonie, le visa de nomade numérique est fait pour vous si vous avez une entreprise indépendante du lieu où vous résidez et que vos activités se réalisent à distance. Autre condition : vos clients doivent être principalement hors d'Estonie et vous devez prouver un revenu de 3 504 € par mois (avant impôts) au cours des 6 derniers mois.

Comme on peut le voir, toutes les conditions sont à vérifier précisément. D'une manière générale, il sera plus aisé d'obtenir une autorisation de travail pour une activité à distance, ne pesant pas sur le marché du travail (prise d'un poste en local), à moins que vous n'apportiez directement une valeur à l'économie par la création d'emplois grâce à votre entreprise. Pour un travail où vous seriez salarié d'un employeur local, il faudra vraisemblablement attendre d'avoir un permis de résidence sur le long terme. Il existe, cela dit, autant de spécificités qu'il y a d'États et encore bien d'autres solutions. Nous vous recommandons de vous rendre sur le site officiel de l'immigration du pays cible et d'y étudier les conditions en détail ou de vous faire conseiller par un spécialiste en matière de visa et de permis de séjour.

Autres astuces pour optimiser sa retraite à l'étranger

Si continuer de mener une activité professionnelle paraît trop compliqué, tentez de tirer parti de votre situation de retraité au niveau fiscal.

Il est tout d'abord recommandé de passer votre retraite dans un pays où il existe des conventions fiscales avec votre pays d'origine. Ces dernières permettent d'éviter des risques de double imposition : par le pays où vous touchez votre pension de retraite (et peut-être d'autres revenus) et par celui où vous avez choisi de résider. Pour vérifier la liste des conventions fiscales, rendez-vous sur le site des impôts de votre pays d'origine. Un onglet « Conventions fiscales internationales » devrait être présent et vous fournir les informations nécessaires.

Soyez précisément au fait de la fiscalité dans votre nouveau pays de résidence et ne partez pas sans savoir où vous paierez vos impôts ni de quelle manière. Tout dépend des conditions imposées par les États et, précisément, des conventions fiscales établies entre deux États donnés. Certains pays tels que Maurice (pour le visa retraite) ne vous imposent pas sur les fonds transférés vers l'île. Vous devrez en revanche déclarer vos sources de revenus, notamment la pension de retraite, dans votre pays d'origine.

D'autres, au contraire, vous imposeront sur vos revenus provenant de l'étranger. À vrai dire, il peut être avantageux de payer ses impôts dans le pays où vous passez votre retraite, certains États ayant des taux d'imposition plus avantageux que ceux de votre pays d'origine ou n'appliquant pas d'imposition sur la fortune. À vous de déterminer précisément la situation en fonction de la destination et des réglementations en vigueur.

À noter que le montant de votre pension de retraite peut être revalorisé dans certains cas si vous payez vos impôts à l'étranger. En France, par exemple, vous ne serez plus redevable des prélèvements sociaux appliqués à votre pension de retraite : la Contribution sociale généralisée (CSG), la Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et la Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa). Le montant net de votre pension de retraite sera donc plus élevé que ce que vous toucheriez en payant vos impôts en France.

Autre point d'attention : étudiez la question des transferts de fonds d'une monnaie vers une autre, le cas échéant. Le taux de change peut considérablement varier et il serait sans doute dommage de voir la valeur de votre pension de retraite dévalorisée. Pouvez-vous avoir recours aux services d'une banque internationale disposant d'une succursale dans votre pays d'origine ou d'expatriation ? Cela permettrait de faciliter les transferts de fonds et de réduire les frais de change. Avez-vous la possibilité d'ouvrir un compte multidevises ? Là aussi, cela aiderait à gérer efficacement les différentes monnaies et à minimiser les frais de conversion.

Nous faisons de notre mieux pour que les informations fournies dans nos guides soient précises et à jour. Si vous avez toutefois relevé des inexactitudes dans cet article, n'hésitez pas à nous le signaler en laissant un commentaire ci-dessous et nous y apporterons les modifications nécessaires.

A propos de

Titulaire de l'Education nationale et d'un Master II en Politiques linguistiques, j'ai eu l'opportunité de vivre au Japon et en Chine et suis actuellement basée en Allemagne. Mes activités se déclinent autour de la rédaction et de l'enseignement.

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