Ce qui change aux etats-Unis avec la crise de COVID-19
Compte tenu de l'évolution de la pandémie de coronavirus, il est actuellement déconseillé de se rendre aux États-Unis, même si certaines catégories de voyageurs sont autorisés à y entrer. Si vous avez tout de même prévu de vous installer aux États-Unis après la crise, voici ce que vous devez savoir sur les changements en cours et ceux à venir, notamment en termes de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, d'immobilier, de coût de la vie, de mode de vie, entre autres.
Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer aux États-Unis ?
A ce jour, les ressortissants étrangers ayant séjourné dans l'un des pays de l'espace Schengen, notamment en Allemagne, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Estonie, en Finlande, en France, en Grèce, en Hongrie, en Islande, en Italie, au Liechtenstein, en Lituanie, au Luxembourg, à Malte, à Monaco, en Norvège, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, en République tchèque, à Saint Marin, en Slovaquie, en Slovénie, en Suisse, en Suède et au Vatican, ainsi que ceux ayant séjourné en Irlande, au Brésil, au Royaume-Uni et en Chine pendant les 14 jours précédant leur voyage ne sont pas autorisés à entrer aux États-Unis. Il existe toutefois des exceptions pour les citoyens américains, les résidents permanents, ainsi que certains membres de leur famille, et d'autres catégories spécifiques de voyageurs, comme des diplomates et des officiels américains, ayant séjourné dans l'un des pays listés. Ces derniers sont tenus d'entrer dans le pays en passant par l'un des 15 aéroports désignés. Sachez que les conditions d'entrée pour eux restent les mêmes que celles observées avant la crise de COVID-19. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de la Maison Blanche. A l'arrivée, les voyageurs sont soumis à un contrôle de température et doivent indiquer leur historique médical. Ils doivent également fournir leurs contacts aux autorités de la santé pour qu'ils puissent être retracés en cas de besoin. Toute personne entrant aux États-Unis est tenue de s'auto-isoler pendant une période de 14 jours suivant son arrivée. Pour toute information sur les précautions à prendre une fois que vous êtes arrivé aux États-Unis, rendez-vous sur le site du Centres for Disease Control and Prevention ou celui du département de la Sécurité d'État.
Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?
Même si le gouvernement américain est revenu à de meilleurs sentiments par rapport à certaines catégories de visas, il faut tout de même s'attendre à des changements importants. A titre d'exemple, aucune carte de résidence permanente, qu'il s'agisse d'une nouvelle demande ou d'un renouvellement, ne sera accordée au moins jusqu'au 31 décembre 2020. Cependant, la validité des cartes vertes existantes est nullement affectée. Autre fait notable : les nouvelles demandes ainsi que les demandes de renouvellement des visas type H1-B, H2-B, J et L ne seront pas traitées jusqu'au 31 décembre 2020. Comme c'est le cas des permis de résidence permanente, ces visas restent valides. Ainsi, les détenteurs de ces types de visas qui se trouvent actuellement à l'étranger sont autorisés à rentrer aux États-Unis, à condition que le visa n'ait pas expiré et qu'ils aient obtenu une National Interest Exemption (NIE). Aussi, les étudiants étrangers détenteurs de visas F-1 ou M-1 n'ont pas à demander une autorisation d'exception pour voyager aux États-Unis. Qui plus est, les conjoints et enfants de citoyens américains peuvent présenter leurs demandes de visas normalement. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de l'ambassade américaine dans votre pays d'origine ou sur celui du Bureau des Affaires consulaires.
Sera-t-il difficile de trouver un emploi aux États-Unis après la crise ?
Le marché du travail américain connaît l'un des pires moments de son histoire. En effet, la crise de COVID-19 a entraîné une vague de licenciements massifs, amenant le taux de chômage de 3,8% en février, soit juste avant que la pandémie prenne de l'ampleur dans le pays, à 10,2% en juillet, selon le Pew Research Centre. D'ailleurs, le taux de chômage avait atteint les 14,4% en avril pour passer à 13,0% en mai. Le nombre de chômeurs aux États-Unis passe ainsi de 1,4 millions à 16,3 millions en juillet 2020, ce qui est une situation alarmante. L'hospitalité et les loisirs, les services de l'emploi, ainsi que le transport sont les secteurs les plus affectés par la crise. Il n'empêche qu'une reprise timide a été constatée au niveau de différentes industries. En effet, au cours des derniers mois, près de 6 millions de nouveaux postes ont été crées, notamment dans les secteurs de la vente au détail, de l'hospitalité et du loisir et celui de la santé. Aujourd'hui, les restaurants, les bars et les commerces commencent à recruter à nouveau, mais il est encore tôt pour déterminer s'il s'agira de postes permanents. Le gouvernement américain reconnaît d'ailleurs que cette légère amélioration ne signifie pas que le marché du travail américain a repris son souffle. Loin de là ! Si vous avez donc prévu de rechercher un emploi aux États-Unis après la crise de COVID-19, il faudra prendre votre mal en patience.
Comment le système de santé américain a-t-il réagi face à la crise ?
La pandémie de coronavirus a relevé de nombreuses failles au niveau du système de santé américain. Même si le pays possède l'un des systèmes de santé le plus développé au monde, il est clair qu'il n'était pas prêt à faire face à une crise d'une telle envergure. Rappelons que les États-Unis ont enregistré un nombre record de cas positifs de COVID-19, soit plus de 5,79 millions, avec plus de 170 000 décès. Dès le début de la crise, le pays a fait face à une pénurie d'équipements de protection, de respirateurs artificiels et de tests de dépistage fiables. Qui plus est, il ne disposait que de 925 000 lits d'hôpitaux et 160 000 respirateurs artificiels pour une population de 328 millions d'habitants. Ajoutons à cela le manque de professionnels de la santé. On compte ainsi 1 005 295 médecins pour 6 146 hôpitaux dont 5 198 sont des établissements de santé communautaires. Une situation qui a contraint le gouvernement américain à débloquer une somme de 50 milliards de dollars pour combattre le virus par tous les moyens. Des partenariats ont également été mis en place avec des laboratoires privés pour évaluer les tests de dépistage de COVID-19. Aujourd'hui, plus de 25 000 tests de dépistage sont réalisés au quotidien, ce qui permet un meilleur contrôle de la propagation du virus. Qui plus est, le gouvernement américain est en train de recruter des médecins et infirmiers étrangers en assouplissant les conditions des visas qui leurs sont destinés. Autre élément à prendre en compte : le coût exorbitant du traitement de la COVID-19 pour les patients qui ne sont pas couverts par une assurance santé. En effet, dans certains États, ces coûts vont de 39 927 $ à 73 000 $ tandis qu'une personne bénéficiant d'une couverture santé débourse entre 9 000 et 20 000 $. Il n'empêche que le pays compte quelque 27 millions de personnes qui ne sont pas assurés. Vous l'avez compris : il y a un prix fort à payer pour se faire soigner aux États-Unis. Compte tenu des licenciements massifs et de la baisse de revenu, de nombreux Américains n'ont pas pu avoir recours aux soins de santé dans les délais appropriés. Dans de nombreux États, en revanche, des tests de dépistage ont été mis à la disposition de la population gratuitement depuis quelque temps.
Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?
De nombreuses écoles aux États-Unis ont rouvert leurs portes dans le respect des réglementations mises en place par le gouvernement alors que la crise reste hors de contrôle. Depuis, un nombre important d'enseignants et d'élèves ont été testés positifs à la COVID-19. Les classes se déroulent en présentiel en observant la distanciation sociale. Le port du masque est fortement recommandé. Cependant, certaines écoles ont choisi l'enseignement à temps partiel tandis que d'autres ont opté pour l'enseignement hybride, c'est-a-dire, en partie à distance. La méthode d'enseignement reste ainsi à la discrétion des directeurs d'écoles, prenant en compte l'évolution de la situation. Par ailleurs, certains États ont préféré repousser la rentrée scolaire au 14 septembre afin de permettre aux élèves et aux enseignants de mieux se préparer pour les classes en présentiel conformément aux réglementations en cours. En ce qu'il s'agit des universités américaines, elles ont rouvert leurs portes en août. Plus d'une centaine d'entre elles ont également opté pour l'enseignement hybride tandis que quelques-unes offrent essentiellement des cours à distance jusqu'à nouvel ordre. Il est intéressant de noter que certaines universités ont émis un communiqué à l'intention de leurs étudiants et leur personnel, indiquant que ces derniers ne sont pas obligés de s'exposer aux risques de contagion s'il leur est possible d'étudier ou de travailler à distance. Quant aux universités qui opèrent en mode présentiel, elles ont établi un protocole axé sur le respect de la distanciation sociale, l'obligation du port du masque, ainsi que la réduction de la capacité des dortoirs étudiants. Certaines d'entre elles ont également rendu obligatoire le test de dépistage de COVID-19 et ont mis en place une stratégie de retracement et d'isolement pour les cas suspects.
Comment se porte actuellement le marché immobilier américain ?
Le marché immobilier américain est mondialement connu pour sa cherté. Il n'empêche qu'il a été secoué par la crise de COVID-19, affichant des fluctuations de prix variant d'un État à l'autre. Selon une étude réalisée par le cabinet OJO Labs, près de 80% des potentiels acheteurs ont renoncé à leur projet d'acquisition immobilière au cours des derniers mois. Il n'empêche que les recherches se poursuivent et que les agences immobilières sont en train de proposer des visites virtuelles. La National Association of Realtors (NAR) fait état d'une baisse de 16% des transactions immobilières réalisées par les ressortissants étrangers en mars 2020 par rapport à 2019. En effet, 154 000 propriétés seulement ont été achetés par des étrangers, y compris des résidents permanents et des personnes qui vivent à l'étranger. Ce qui représente un manque à gagner de l'ordre de plus de 3 milliards de dollars américains par rapport à 2019. Il est intéressant de noter que les Chinois, les Canadiens, les Mexicains, les Indiens et les Colombiens sont les nationalités qui investissent le plus dans l'immobilier aux États-Unis, notamment en Floride, en Californie, au Texas, à New York et à New Jersey. Le rapport de la NAR fait également ressortir que les Chinois sont la nationalité qui ont investi le moins dans l'immobilier au cours de l'année écoulée. Il n'empêche que les ventes immobilières ont grimpé de 20,7% de mai à juin 2020, ce qui est plutôt surprenant, compte tenu de l'évolution de la crise, même si cela représente une baisse de 11,3% par rapport à la même période en 2019. Bien qu'il soit difficile, pour l'heure, de se prononcer sur la tendance du marché immobilier américain, il semble que les acheteurs potentiels sont en train de profiter de la baisse historique des taux hypothécaires. Alors si vous vous trouvez actuellement aux États-Unis et que vous avez toujours rêvé de devenir propriétaire d'un bien immobilier dans le pays, ce serait peut-être le moment de vous lancer.
La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie aux États-Unis ?
Le coût de la vie aux États-Unis est en hausse depuis le début de la crise, même si les prix de certains produits et services ont baissé. A titre d'exemple, les hôtels et hébergements ont été contraints à réduire leurs prix par 7,7% entre février et mars tandis que ceux des billets d'avion ont baissé par 12,6%. Le prix du carburant a également chuté de 10,5% et celui de l'huile lourde de 13,7%, le taux le plus bas depuis la crise de 2008. Avec l'annulation des évènements sportifs, les prix des équipements sportifs ont également chuté de 2%. Il n'empêche que les prix des denrées alimentaires sont en hausse depuis les quelques derniers mois. De manière générale, les aliments, ainsi que les boissons comme le vin et la bière coûtent plus cher aujourd'hui.
Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?
Comme indiqué plus haut, la situation aux États-Unis reste hors de contrôle, même si les entreprises, les commerces, de même que les écoles et universités, sont à nouveau opérationnels. La crise de COVID-19 a profondément transformé la société américaine qui, aujourd'hui, vit dans la peur. La plupart d'entre eux évitent d'ailleurs de sortir quand ce n'est pas nécessaire, surtout pour éviter les rassemblements. La distanciation sociale est recommandée et le port du masque est obligatoire dans les endroits publics, y compris les magasins. Il semble que les gestes barrière font, à présent, une partie intégrante de la vie des Américains et des milliers d'étrangers vivant dans le pays. De moins en moins de personnes sortent manger au restaurant ou prendre un café. Aussi, on réfléchit à deux fois avant de rendre visite à ses amis et à ses proches, selon des expatriés qui sont sur place. En ce qu'il s'agit des commerces et services, la plupart d'entre elles ont mis en place un protocole favorisant les réservations en ligne, le paiement sans contact, ainsi que la désinfection régulière des lieux. Le Centres for Disease Control and Prevention détaillé, sur son site, les gestes à adopter en tant que nouvel arrivant aux États-Unis.