Le marché du travail japonais
Le marché du travail japonais a connu une reprise progressive depuis la pandémie. En 2023, la hausse des salaires a dépassé les prévisions. De plus, le taux de chômage au Japon est passé de 2,8 % en 2020 à environ 2,5 % en novembre 2023, d'après les données du ministère japonais de l'Intérieur. À première vue, le pays semble se trouver en situation de plein emploi. Néanmoins, derrière ces chiffres encourageants se cache une réalité plus complexe. L'augmentation des salaires est principalement liée à l'inflation galopante et non à une amélioration intrinsèque du marché du travail.
Travailleurs réguliers et non réguliers au Japon
D'après la Loi sur les normes du travail, tous les individus exerçant une activité salariée sont qualifiés de « travailleurs », indépendamment de leur statut d'emploi (à temps plein, contractuel, temporaire ou à temps partiel).
Afin d'optimiser vos chances de décrocher un emploi au Japon, il est conseillé de privilégier un poste régulier assorti d'un contrat permanent. Mais attention, le Japon, pays aux multiples contrastes, présente des particularités qu'il convient de prendre en compte.
Une fracture invisible sépare les employés permanents des travailleurs précaires, qu'ils soient liés par des contrats à court terme, occupent des emplois à temps partiel, effectuent du travail temporaire ou des petits boulots. Cette segmentation se retrouve également dans les disparités entre entreprises étrangères et japonaises, entre grandes et petites structures, et même entre les sexes.
L'emploi régulier au Japon
Bien que la notion d'« employé à temps plein » ne soit pas définie juridiquement de manière précise, une distinction usuelle est faite entre les « employés réguliers » et les autres travailleurs. Les « employés réguliers » occupent généralement des postes à temps plein, sans limitation de durée de contrat et leurs horaires de travail sont fixés par l'entreprise.
Les avantages d'être un salarié régulier sont les suivants :
- Possibilité d'effectuer des tâches qui exigent un niveau élevé de confiance et de responsabilité ;
- Un revenu mensuel stable et prévisible, avec des salaires plus élevés que ceux des employés non réguliers ;
- Un large éventail de prestations sociales ;
- Une plus grande facilité à obtenir des prêts bancaires et des cartes de crédit.
Les inconvénients de l'emploi à temps plein sont les suivants :
- Possibilité de transfert ou de déménagement, ce qui peut perturber la vie personnelle et familiale ;
- Heures supplémentaires ou travail pendant les vacances, ce qui réduit le temps libre et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée ;
- Flexibilité limitée en ce qui concerne les horaires de travail et les congés pour des engagements personnels ou des vacances ;
- Difficultés à planifier et à prendre de longues vacances en raison des engagements et des responsabilités professionnels.
L'emploi non régulier au Japon
Travailleurs contractuels (契約社員)
Les travailleurs contractuels, liés par des contrats de travail à durée déterminée (CDD), ne sont pas assimilés aux employés réguliers. Ils sont recrutés pour une période définie, précisée dans leur contrat. En règle générale, la durée maximale de leur contrat est de trois ans, avec des exceptions possibles dans certains cas particuliers.
Salariés réguliers à temps partiel (短時間正社員)
Les employés réguliers à temps partiel effectuent un nombre d'heures ou de jours de travail inférieur à celui des employés réguliers à temps plein. Ils bénéficient :
- D'un contrat de travail à durée indéterminée ;
- D'un salaire horaire de base et du calcul des primes, des allocations de retraite, etc., identiques à ceux des employés réguliers à temps plein au sein de la même entreprise.
Ce mode de travail, désigné par l'entreprise comme « système de l'employé régulier à temps partiel » dans son règlement intérieur, présente plusieurs avantages :
- Il permet d'attirer des talents de grande valeur ;
- Améliore les taux de rétention des employés ;
- Réduit les coûts de recrutement et de formation ;
- Accroît la motivation des employés ;
- Renforce l'image de l'entreprise auprès des parties prenantes externes.
Travailleurs détachés (派遣労働者)
Le détachement de travailleurs implique la signature d'un contrat de travail entre un salarié et une agence de recrutement, également appelée agence de détachement. Cette dernière met ensuite le travailleur à disposition d'une entreprise cliente avec laquelle elle a conclu un contrat de prestation. Au sein de l'entreprise cliente, le travailleur détaché est tenu de suivre les instructions et d'exécuter les ordres du client. La loi sur le détachement des travailleurs encadre précisément ce type de contrat de travail complexe.
Dans le cadre du détachement de travailleurs, l'agence de recrutement assume le rôle d'employeur légal. Elle est de ce fait responsable en premier lieu de la gestion de tout accident ou problème pouvant survenir. Il est néanmoins important de souligner que le client qui confie les missions partage également cette responsabilité, conformément aux dispositions de la loi sur le détachement de travailleurs.
Pour des informations plus détaillées, il est conseillé de se référer aux réglementations en vigueur.
Travailleurs à temps partiel (パートタイム労働者)
Les travailleurs à temps partiel effectuent un nombre d'heures de travail inférieur à celui des employés réguliers au sein de la même entreprise. Ils sont qualifiés de « travailleurs à temps partiel » conformément à la loi sur le travail à temps partiel. Bénéficiant d'un traitement équitable, les travailleurs à temps partiel ont la possibilité de basculer vers un statut d'employé à temps plein.
Les employeurs ont l'obligation de communiquer par écrit les modalités d'octroi des augmentations de salaire, des allocations de retraite et des primes, le cas échéant.
Personnes travaillant dans le cadre d'un accord de sous-traitance (contrat) (業務委託(請負)契約を結んで働く人)
Le droit du travail s'étend aux employés évoluant dans le cadre d'un contrat d'externalisation. Qu'ils soient employés réguliers, temporaires, contractuels, à temps partiel ou réguliers à court terme, tous ces individus sont considérés comme des « travailleurs » et bénéficient de la protection offerte par le droit du travail.
En revanche, les personnes exerçant leur activité dans le cadre de l'externalisation ou de la sous-traitance sont généralement assimilées à des « propriétaires d'entreprise » et ne profitent pas du même niveau de protection que les « travailleurs ». Il est cependant possible qu'un travailleur sous contrat de consignation ou de sous-traitance soit requalifié en « travailleur » en fonction de ses conditions réelles d'exercice, lui permettant ainsi de bénéficier des protections du droit du travail.
Travailleurs domestiques(家内労働者)
Un travailleur domestique est une personne engagée pour effectuer des tâches ménagères ou des travaux assimilés au sein d'un foyer privé. La relation entre le travailleur domestique et la personne qui l'emploie est de nature hiérarchique, comparable à celle d'un employé et de son employeur.
La loi sur le travail domestique vise à encadrer cette relation en protégeant les droits des travailleurs domestiques. La personne qui emploie un travailleur domestique est tenue de se conformer aux dispositions de cette loi, notamment en lui fournissant un contrat clair et précis et en lui versant au minimum le salaire légal.
Télétravailleurs indépendants (自営型テレワーカー)
Un télétravailleur indépendant effectue son activité professionnelle à distance, depuis son domicile ou tout autre lieu de son choix, en utilisant son propre matériel informatique. Il est mandaté par un donneur d'ordre pour réaliser des prestations intellectuelles ou fournir des services spécifiques. Le donneur d'ordre est tenu de respecter les « Lignes directrices pour une mise en œuvre correcte du télétravail indépendant » lorsqu'il confie des missions à des télétravailleurs indépendants.
Ces lignes directrices définissent un cadre de bonnes pratiques pour la collaboration entre les donneurs d'ordre, les intermédiaires et les télétravailleurs indépendants.
Types de contrats de travail au Japon
Au Japon, le contrat de travail offrant la plus grande sécurité d'emploi est le « seishain », qui est équivalent à un CDI (contrat à durée indéterminée). Ce type de contrat est également considéré comme le plus valorisé par la société japonaise. En effet, il offre de nombreux avantages concrets, tels que la facilitation de l'accès au crédit bancaire ou le soutien des agences immobilières lors de l'acquisition d'un bien immobilier.
Le Japon propose également plusieurs types de contrats de travail, dont la précarité est généralement plus élevée. Parmi les plus courants, on trouve le keiyakushain, comparable à un CDD (Contrat à Durée Déterminée). Sa durée peut varier de quelques mois à un an. Le hakenshain, quant à lui, est un travailleur temporaire. Vient ensuite le baito, un petit boulot souvent associé aux étudiants à l'origine, mais qui s'adresse aujourd'hui à une population beaucoup plus large. Il n'est pas rare de rencontrer des personnes âgées occupant des fonctions de baito (abréviation d'arubaito).
Le terme « freeter » est également utilisé pour désigner les travailleurs précaires au Japon. S'il dérive du mot anglais « free » (libre), suggérant une certaine flexibilité dans le choix des missions, la réalité est plus complexe. Les freeters sont en effet des travailleurs précaires dont le nombre ne cesse d'augmenter. Parmi eux, les jeunes diplômés sont particulièrement touchés et peuvent se voir contraints d'accepter des emplois précaires faute d'avoir trouvé un poste stable lors de la saison de recrutement annuelle, qui débute généralement au printemps.
Travailleurs à temps partiel et arubaito
Il n'y a pas de différence juridique entre un travailleur à temps partiel (パートタイム労働者) et un arubaito (アルバイト). En fonction du nombre d'heures travaillées et du type de contrat, un individu peut être classé comme l'un ou l'autre.
Comme indiqué ci-dessus, un « travailleur à temps partiel » est généralement une personne qui travaille moins d'heures par semaine qu'un employé régulier chez le même employeur.
La décision de classer un poste comme emploi à temps partiel (パートタイム) ou comme emploi arubaito incombe à l'entreprise. Les entreprises ont généralement tendance à associer les emplois à temps partiel aux femmes au foyer et les emplois arubaito aux étudiants et aux travailleurs indépendants.
Diversité des employés à temps plein au Japon
Face à la pénurie de main-d'œuvre engendrée par le déclin du taux de natalité et le vieillissement de la population, le gouvernement japonais a mis en place diverses initiatives, dont la création du concept d'« employés réguliers diversifiés ». Ces employés bénéficient d'une plus grande flexibilité quant à leurs tâches, leur lieu de travail et leurs horaires de travail sont limités.
L'objectif de ces mesures est de promouvoir un environnement de travail motivant pour les travailleurs à durée déterminée, de réduire les disparités entre les employés réguliers et non réguliers, et d'encourager une approche du travail diversifiée qui profite à la fois au personnel et à la direction.
Dans le but d'assurer une gestion efficace de la main-d'œuvre diversifiée, le ministère de la Santé, du Travail et de la Protection sociale a également élaboré des lignes directrices complètes couvrant l'ensemble du processus d'emploi, du recrutement à la retraite.
Afin de faciliter la mise en œuvre de ces mesures dans des secteurs spécifiques, des modèles de réglementation de l'emploi ont été élaborés. En 2024, une version multisectorielle du « Règlement type sur l'emploi et explications concernant les employés réguliers divers et les règles de changement permanent d'emploi » a été préparée. Pour plus d'informations sur le sujet, veuillez consulter le lien fourni à la fin de cet article.
Postuler à un emploi au Japon
Le processus de recrutement diffère considérablement entre les entreprises japonaises et les entreprises étrangères. Les entreprises étrangères adoptent généralement une approche moins formelle, permettant aux candidats de rédiger leur CV avec ou sans photo et de choisir librement leur tenue vestimentaire, à condition qu'elle soit appropriée au poste pourvu.
Au Japon, le CV est un formulaire standard avec photo d'identité obligatoire. Le code vestimentaire attendu lors des entretiens d'embauche est strict et uniforme pour tous les candidats : costume sombre et chemise blanche. Cette approche standardisée limite les opportunités pour les candidats de se démarquer et d'exprimer leur individualité, car les entreprises recherchent avant tout la conformité et l'intégration dans la culture d'entreprise.
Toutefois, les choses changent progressivement et certaines grandes entreprises japonaises acceptent des présentations plus originales.
Quels sont les secteurs les plus en vue au Japon ?
Le numérique et les nouvelles technologies
Les métiers du numérique et de la technologie sont en plein essor. Le plan économique « Kishidanomics », mis en place par le gouvernement Kishida, consacre un budget important à l'accélération de la transition numérique du Japon. Ce plan prévoit un investissement de 10 000 milliards de yens pour faire du pays « une nation scientifique et technologique de pointe ».
C'est une excellente nouvelle pour tous les actifs et futurs actifs, qu'il s'agisse d'étudiants ou d'employés internationaux. En plus de ce fonds (destiné à soutenir les universités), le Japon facilitera le développement des startups et mettra en place un autre fonds pour soutenir la recherche et le développement. Le gouvernement Kishida prévoit également d'accroître ses investissements dans le métavers.
Emplois pour les étrangers au Japon
Les métiers de l'informatique et du numérique englobent une multitude de spécialités, parmi lesquelles :
- L'intelligence artificielle (IA) : ingénieur IA, chef de projet IA, data scientist, etc.
- L'informatique : architecte réseau, administrateur de base de données, ingénieur système, développeur informatique, etc.
- Internet : architecte web, développeur web, community manager, web designer, etc.
- Le Big Data : architecte Big Data, data scientist, etc.
- Le jeu vidéo : animateur 3D, game designer, testeur, artiste conceptuel, etc.
Avec la numérisation croissante des échanges, ces métiers sont désormais présents dans tous les secteurs d'activité. Administration, construction, industrie, commerce, santé, conseil et même enseignement : tous ces domaines font appel aux nouvelles technologies.
Les étrangers diplômés dans ces domaines de pointe auront de réelles opportunités de travail au Japon, d'autant plus s'ils maîtrisent la langue japonaise. En effet, votre formation, votre perspective unique acquise au Japon et votre expérience précieuse constituent des atouts indéniables. La maîtrise du japonais vous permettra de vous démarquer et d'accroître encore votre attractivité sur le marché du travail. N'oubliez pas que, à l'ère numérique, les pays se livrent une concurrence féroce pour attirer les meilleurs talents mondiaux. Les entreprises japonaises sont particulièrement à la recherche de ces types de profils.
Autres domaines prometteurs au Japon
Si certains secteurs d'activité au Japon ont toujours été plus ouverts aux étrangers, c'est toujours le cas aujourd'hui. Parmi ceux-ci, on retrouve :
- Le tourisme, l'hôtellerie et la restauration ;
- La traduction ;
- L'enseignement (professeur de langue, assistant) ;
- La maintenance (technicien de surface) ;
- Le commerce de détail (vendeur, employé de rayon).
Le mode de calcul de la rémunération dépend du statut de l'emploi. Les emplois de type baito, souvent à temps partiel et précaires, proposent généralement un salaire proche du salaire minimum légal, qui varie selon les préfectures. Ce salaire minimum horaire au Japon se situe entre 890 et 1 115 yens, avec une majoration pour les heures de nuit.
S'agissant de l'enseignement au Japon, il convient de distinguer les postes dans les cafés d'échange des emplois permanents dans les écoles de langues privées, les établissements publics d'enseignement ou les centres de formation. Pour ces derniers, un diplôme, une expérience professionnelle ou une recommandation sont généralement exigés. Néanmoins, même les cafés d'échange, de plus en plus sélectifs, soumettent désormais les candidats étrangers à des tests de compétences linguistiques.
Salaires minimums au Japon
Le système de salaire minimum au Japon est un dispositif réglementaire instauré par le gouvernement. Il définit un salaire horaire minimum légal en vertu de la loi sur le salaire minimum. Les employeurs sont tenus de respecter ce salaire minimum légal fixé par les autorités. Ce salaire minimum peut être catégorisé en deux types : régional et spécifique.
Le salaire minimum régional s'applique à tous les travailleurs et employeurs d'une préfecture donnée, quel que soit leur secteur d'activité ou leur profession. En revanche, un salaire minimum spécifique vise les travailleurs essentiels et leurs employeurs dans des secteurs particuliers au sein de zones spécifiques. Si le salaire minimum régional et le salaire minimum spécifique coexistent, les employeurs doivent verser à leurs travailleurs le montant le plus élevé des deux.
Les travailleurs détachés au Japon sont soumis au salaire minimum en vigueur dans le lieu où ils sont affectés. Pour garantir le respect de cette disposition, les employeurs doivent convertir le salaire convenu en un taux horaire et le comparer au salaire minimum légal applicable. Le montant du salaire minimum est révisé annuellement en fonction de l'évolution des salaires et du coût de la vie. Le montant révisé est ensuite diffusé par divers canaux, tels que les médias, les bulletins d'information municipaux et les publications de différentes organisations.
Vous trouverez ci-dessous le salaire minimum horaire en yens, en vigueur depuis octobre 2023.
Préfectures |
Salaire horaire minimum (yen) |
Préfectures |
Salaire horaire minimum (yen) |
Préfectures |
Salaire horaire minimum (yen) |
Hokkaido |
960 |
Ishikawa |
933 |
Okayama |
932 |
Aomori |
898 |
Fukui |
931 |
Hiroshima |
970 |
Iwate |
893 |
Yamanashi |
938 |
Yamaguchi |
928 |
Miyagi |
923 |
Nagano |
948 |
Tokushima |
896 |
Akita |
897 |
Gifu |
950 |
Kagawa |
918 |
Yamagata |
900 |
Shizuoka |
984 |
Ehime |
897 |
Fukushima |
900 |
Aichi |
1027 |
Kochi |
897 |
Ibaraki |
953 |
Mie |
973 |
Fukuoka |
941 |
Tochigi |
954 |
Shiga |
967 |
Saga |
900 |
Gunma |
935 |
Kyoto |
1008 |
Nagasaki |
898 |
Saitama |
1028 |
Osaka |
1064 |
Kumamoto |
898 |
Chiba |
1026 |
Hyogo |
1001 |
Oita |
899 |
Tokyo |
1113 |
Nara |
936 |
Miyazaki |
897 |
Kanagawa |
1112 |
Wakayama |
929 |
Kagoshima |
897 |
Niigata |
931 |
Tottori |
900 |
Okinawa |
896 |
Toyama |
948 |
Shimane |
904 |
- |
- |
Source : Salaire minimum par région au Japon 2023.
Travailler au Japon en tant que femme
Les femmes japonaises subissaient des discriminations bien avant leur intégration au marché du travail. En effet, elles étaient traditionnellement moins encouragées à s'orienter vers des domaines scientifiques ou médicaux nécessitant une formation longue et exigeante. De ce fait, on les retrouve plus souvent dans des secteurs comme la petite enfance ou l'hôtellerie.
Pendant plusieurs années, l'illustre école de médecine privée Tokyo Medical College, à Tokyo, a délibérément abaissé les notes des candidates afin de limiter leur nombre. Cette pratique discriminatoire, qui aurait débuté bien avant 2011, visait à maintenir la proportion d'étudiantes à 30 %. Ce scandale, révélé en 2018, a mis en lumière des pratiques discriminatoires persistantes envers les femmes au sein de la communauté médicale japonaise.
Le scandale du Tokyo Medical College a eu un effet domino, incitant d'autres universités à confesser leurs propres pratiques discriminatoires. Ces établissements avouaient avoir truqué leurs examens d'entrée afin de limiter le nombre d'étudiantes. Suite à la révélation de ces agissements, les universités impliquées ont mis fin à ces pratiques illégales. Le taux de réussite des femmes aux examens d'entrée en médecine a alors connu une hausse significative, dépassant même celui des hommes.
En 2016, les femmes japonaises ne représentaient que 21 % de la main-d'œuvre médicale, un chiffre parmi les plus bas des pays de l'OCDE. À titre de comparaison, le Royaume-Uni affichait un taux de 47 %, suivi de l'Allemagne, de la France et du Canada.
D'après les projections, la main-d'œuvre féminine japonaise devait atteindre 30,96 millions en 2022, soit une augmentation de 160 000 personnes par rapport à l'année précédente.
La part des femmes dans la population active globale a également connu une légère augmentation, passant de 44,6 % à 44,9 %, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage. En revanche, le taux d'activité des hommes (71,4 %) restait supérieur à celui des femmes (54,2 %), bien qu'il ait diminué de 0,7 point de pourcentage par rapport à l'année précédente. Il est à noter que le taux d'activité des femmes a augmenté de 0,7 point de pourcentage par rapport à l'année précédente.
Le nombre de femmes salariées au Japon a atteint 27,65 millions en 2022, soit une augmentation de 260 000 par rapport à l'année précédente. Cette hausse s'est traduite par une légère augmentation de la proportion de femmes parmi l'ensemble des travailleurs, passant de 45,5 % à 45,8 %, soit une progression de 0,3 point de pourcentage.
Parallèlement, le nombre de femmes sans emploi a diminué de 50 000 par rapport à l'année précédente, pour atteindre 730 000. Cette baisse a contribué à un taux de chômage global de 2,4 %.
En 2023, la main-d'œuvre japonaise comptait en moyenne 67,47 millions de personnes, soit 240 000 de plus qu'en 2022. Cette augmentation était principalement due à la progression du nombre de femmes actives, qui a bondi de 270 000 pour atteindre 30,51 millions. En revanche, le nombre d'hommes actifs a diminué de 30 000, pour s'établir à 36,96 millions.
Le taux d'emploi, qui correspond à la proportion de la population âgée de 15 ans et plus ayant un emploi, a progressé de 0,3 point pour atteindre 61,2 % en 2023. Cette hausse s'est traduite par une augmentation du taux d'emploi des hommes (0,1 point) pour atteindre 69,5 %, tandis que le taux d'emploi des femmes a connu une augmentation plus importante (0,6 point) pour s'établir à 53,6 % (source : Japanese Labor Force Survey 2023).
Écart salarial entre les hommes et les femmes au Japon
D'après le rapport du Forum économique mondial publié le 20 juin 2023, le Japon a reculé de neuf places dans le classement mondial sur l'écart salarial entre les hommes et les femmes par rapport à l'année précédente. En se classant 125e sur 146 pays, le Japon atteint son plus mauvais rang depuis la création de cet indice en 2006.
Au Japon, les femmes gagnent en moyenne entre 20 et 26 % de moins que les hommes, et seulement 13,2 % d'entre elles occupent des postes à responsabilité. En mai 2022, le gouvernement japonais a envisagé de contraindre les entreprises de plus de 300 salariés à publier sur leur site Web l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Cette mesure concernerait environ 17 600 entreprises. De plus, 4 000 grandes entreprises devraient également publier le nombre de femmes occupant des postes de direction, ainsi que le pourcentage d'hommes prenant un congé de paternité.
Cette discrimination a des conséquences directes sur le marché du travail et la société japonaise. Tandis que les jeunes générations ne veulent plus avoir d'enfants, les femmes souffrent d'une situation beaucoup plus précaire que les hommes, surtout lorsqu'elles sont plus âgées.
Le code vestimentaire sur le lieu de travail japonais
Auparavant, les entreprises japonaises imposaient des codes vestimentaires distincts aux hommes et aux femmes. Les hommes étaient tenus de porter des costumes, tandis que les femmes devaient porter des uniformes. De plus, les entreprises appliquaient des règles strictes concernant les coiffures et les accessoires.
Ces dernières années, les styles vestimentaires au travail se sont diversifiés. De nombreuses entreprises abandonnent les uniformes et permettent désormais à leurs employés de s'habiller de manière plus décontractée. Cette évolution a entraîné une plus grande liberté dans le choix des vêtements. Toutefois, certains secteurs d'activité, notamment ceux liés au service à la clientèle, maintiennent des exigences strictes en matière de code vestimentaire.
Perspectives du marché du travail japonais en 2024
Le marché de l'emploi japonais devrait faire face à des défis persistants en 2024, marqués par une pénurie de main-d'œuvre et un marché du travail tendu. Les secteurs d'activité liés aux services d'information et à la demande de consommation intérieure devraient connaître de nouvelles évolutions en matière d'offre et de demande de main-d'œuvre. Cette situation requiert une attention particulière et des mesures proactives pour pallier la pénurie de travailleurs.
Trois groupes, les personnes âgées, les femmes et les travailleurs étrangers, sont susceptibles de constituer une main-d'œuvre supplémentaire pour remédier à la pénurie de main-d'œuvre. Parmi ces groupes, ce sont les personnes âgées qui présentent le plus fort potentiel d'augmentation de l'offre, et les demandeurs d'emploi de ce groupe démographique manifestent un intérêt significatif.
Par ailleurs, la volonté croissante de changement d'emploi des salariés accentue la fluidité du marché du travail. Les demandeurs d'emploi sont de plus en plus attirés par les profils seniors, les opportunités de télétravail, les rémunérations attractives et la diversité des métiers. Ces éléments renforcent la dynamique du marché du travail et doivent être pris en compte dans la planification des stratégies d'avenir.
Enfin, l'adoption de l'intelligence artificielle générative et d'autres technologies recèle le potentiel non seulement de créer de nouveaux emplois dans leur domaine de développement, mais aussi de remodeler profondément le marché du travail dans son ensemble.
Liens utiles :
Divers modèles d'emploi régulier
Salaires minimums par région au Japon 2023
La réalité des femmes actives au Japon 2022
Rapport mondial sur l'écart entre les hommes et les femmes 2023