Outre le contrôle de la température auquel sont déjà soumis tous les passagers, ceux en provenance de Chine ou qui y ont transité feront l’objet d’un suivi pendant les premiers jours de leur séjour à Maurice. « Il n’y aura aucune restriction sur l’arrivée des passagers. Il n’y aura qu’une surveillance de quelques jours », confirme le Dr Ashwamed Dinassing, directeur des services de santé.
Les autorités chinoises totalement dépassées par les événements, le 7 décembre ont finalement reconnu la faillite de leur politique zéro Covid en y renonçant officiellement.
Depuis, la vague n’a cessé de prendre de l’ampleur et les personnes âgées étant mal vaccinées, les hospitalisations et les décès se sont multipliées. Les seuls chiffres officiels avancent 25 décès pour toute la Chine depuis le 7 décembre, de qui se moque-t-on !
Ces chiffres sont assurément faux, puisque l’on entend des rapports convergents, de sources croisées, d’hôpitaux saturés et de longues files d’attente pour les morgues et les crématoriums.
L’OMS se rattrape après avoir été très complaisante à l’égard de la Chine. Et de fait, le PCC dissimule la gravité des faits. Après la politique « zéro Covid », c’est la politique zéro mort qui est annoncée. Rien de très nouveau sous les latitudes chinoises : le régime a toujours falsifié ses données chiffrées. Mais comme je le soutiens depuis longtemps, cette levée totale des restrictions va paradoxalement hisser Xi Jinping au rang d’humaniste pour une partie non négligeable de la population car le confinement, bien qu’insupportable, protégeait de facto le plus grand nombre. Cependant, l’état de l’économie est tel que la reprise généralisée du travail s’imposait. Le quoi qu’il en coûte n’est plus tenable et ce sont les plus vulnérables que la grande faucheuse est en train d’éliminer.
Est-il possible que, derrière les motifs officiels, la Chine ait d’autres raisons de laisser filer l’épidémie ?
La raison la plus objective c’est de relancer l’économie car la conjugaison des pressions américaines, de la guerre en Ukraine, de la crise immobilière et de la montée du chômage peuvent s’avérer périlleux. Il est donc urgent que le gouvernement chinois remette la population au travail car toute la chaîne d’approvisionnement, au niveau mondial, se trouve bloquée. Le confinement a créé par ailleurs des tensions si fortes que pour la première fois depuis des décennies, des manifestants à Shanghai, jeunes pour la plupart, fin novembre 2022, ont appelé à la démission de Xi Jinping. La levée du confinement montre que ce dernier a parfaitement compris que des mesures aussi radicales ne pouvaient pas aller plus loin. Il faut dire que cette génération était nourrie au pain et au cirque. Lui supprimer le droit de consommer, le droit de voyager revenait à se la mettre à dos. Ces derniers sont donc des soutiens utiles au régime et on ne saurait se les aliéner. En revanche, les seniors dont une majorité ne s’est pas vaccinée soit par défiance vis à vis des autorités soit parce qu’estimant avec raison que les vaccins chinois sont inefficaces, vont être cyniquement sacrifiés. Ils coûtent chers à la société qui reste archaïque à bien des égards : pas de système de sécurité sociale, un régime de retraites quasi inexistant. Les premiers par conséquent à subir les errements du gouvernement en matière de politique sanitaire sont les Chinois tout d’abord, et parmi eux les plus âgés, et dans les faits, beaucoup moins les Occidentaux.
La levée brutale de la politique sanitaire chinoise met-elle le monde en danger ? La Chine le fait-elle sciemment ?
Penser que la Chine aurait prémédité cette crise sanitaire serait porter plus de pouvoirs aux autorités qu’elles en ont. Les mesures de la politique zéro Covid n’ont pas été levées par le gouvernement de Pékin mais bien par le coronavirus. Ce qui est le plus surprenant c’est plutôt l’absence totale d’anticipation du phénomène qui se produit aujourd’hui. Les autorités chinoises n’ont visiblement jamais envisagé que leur politique zéro Covid pourrait d’elle-même s’effondrer, tel un château de cartes. Ils semblaient penser que leur politique allait perdurer aussi longtemps qu’elles le décideraient. Eh bien non, un sous-variant un peu plus transmissible que les précédents a eu raison, en très peu de temps, de près de trois années d’efforts incommensurables. Tout occupés qu’ils étaient par leur stratégie dévorante d’énergie et de ressources, le gouvernement chinois n’a même pas profité de la relative et précaire accalmie dont ils ont pu bénéficier en 2022 pour chercher à améliorer la couverture vaccinale des personnes âgées. Ils étaient concentrés sur leur seule priorité du moment qui consistait à consolider les digues du zéro Covid. Ces digues tendaient à fuir de partout, mais leur maintien zélé, envers et contre tout, était ordonné et conçu par le guide suprême de la nation, le Président Xi Jinping en personne. Un jour viendra peut-être où son peuple le sommera ainsi que ses relais, de rendre des comptes, car cette politique n’a pas été visionnaire depuis un an et risque de s’avérer désastreuse en termes de vies humaines et de souffrances, sans parler des conséquences socio-économiques.
Ce cynisme chinois pourrait-il nous plomber en 2023 ?
L’intérêt des Chinois est au développement des relations économiques. L’intérêt de tous est dans la vaccination du plus grand nombre car même avec les mesures de vigilance qui ont été prises par les pays de l’Union Européenne et l’imposition de tests PCR, nous ne pourrons pas indéfiniment laisser les frontières fermées.
Journalistes : Antoine Flahault et Emmanuel Lincot - Atlantico
Et Maurice, ne peut également laisser ses frontières fermées, surtout pendant une reprise qui s’avère efficace. Être vigilants, vérifier l’état de santé des arrivants et ne pas laisser filer le sous-variant BF.7* sans réagir promptement comme l’a fait malheureusement la Chine !
*Considéré comme responsable de la flambée des cas de COVID-19 en Chine, le sous-variant BF.7 ne cesse de faire parler de lui. Craignant la menace d’une résurgence de nouveaux cas, plusieurs pays dont la France ont instauré des restrictions vis-à-vis des passagers en provenance de Chine. Selon des études, le BF.7 est hautement contagieux. Il peut infecter entre 10 et 18 personnes, contre environ cinq pour les autres sous-variants d’Omicron, d’après les estimations. Si le BF.7 ne se présente pas comme étant plus virulent, c’est sa forte contagiosité qui inquiète. Sa période d’incubation plus courte que les autres suscite aussi des craintes.