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Attentats à Bruxelles

Nouvelle discussion

Philia1980

N’ayons pas peur de nous rassembler !

Je n’ai pour ma part, pas hésité de rejoindre de nombreux bruxellois, rassemblés place de la Bourse, mardi 22 mars, soir, pour marquer notre solidarité. Se rassembler pour ne pas céder à la peur et prouver que le monde ne se réduit pas à un théâtre sur lequel certains fous de dieu confectionnent des bombes avant de succomber emportés par la mort. C’est aussi, au milieu de ces singularités jetés sur scène de la folie et de l’imbécillité, de la naïveté et de la barbarie, naïveté de gagner un pseudo-paradis en tuant un maximum d’innocents, barbarie  d’un univers de feu et de sang : tant de sottise, si peu de noblesse, autant de cruauté, et la grandeur faisant tellement défaut ! Face à leur barbarie naturelle, il est urgent d’affirmer notre civilisation en créant des poches de résistance, en évitant de se faire la courroie de transmission de la négativité, en faisant savoir à autrui qu’il en va de même pour lui et qu’il peut lui aussi faire reculer les passions tristes ou l’immoralité…

Pourquoi participer à la minute de silence ?

J’entends dire d’ici de-là que ce qui est gênant, c’est que la minute de silence soit imposée. C’est pourtant l’occasion de faire un certain type d’expérience, comme la mise entre parenthèses du manque : c’est ce que j’appelle la plénitude. C’est le fait de ne plus rien désirer d’autre que ce qui est, le recueillement en l’occurrence. C’est faire l’expérience de la mise entre parenthèses du langage : le silence. Les mots ne sont plus 1à pour s’interposer entre le réel et nous. C’’est expérimenter la mise entre parenthèses de la dualité, de l’altérité, de la complexité. Ce que j’appelle la simplicité ou l’expérience de l’unité. Cette minute de silence nous fait sentir que nous sommes des êtres finis.

Le silence s’impose quand la rhétorique des mots semble perdue.
Le silence s’impose pour partager quelque chose, ne serait-ce que le chagrin.
Le silence s’impose pour entendre nos cœurs battre, et, dessous, l’absence de ces cœurs qui ne battront plus.
Le silence s’impose pour écouter la musique du spleen qui nous habite.
Le silence s’impose pour instaurer une pensée qui nous respecte tous, croyants ou incroyants.
Le silence s’impose pour créer entre nous une complicité, pour se sentir concerner, pour nous retrouver malgré tout dans un monde malheureux et blâmable de l’être.
Le silence s’impose pour constituer une même humanité.

Bref, la minute de silence, c’est le moment où le sort des autres m’importe plus que moi-même. Je deviens humain quand je m’abstrais de la considération de mon bien-être pour prendre le sort des victimes en considération et cette compassion doit s’exprimer indépendamment de ma nationalité, de ma culture, de ma communauté, de mon groupe d’appartenance. À côté de telles expériences, les activités prosaïques sont peu de chose !

Peut-on combattre, Daech avec des arguments, ou avec des bombes ?

Daech est un mouvement irrationnel. Daech est une idéologie haineuse, dont le choix relève du libre arbitre, et dont les partisans ont juré la destruction de l’Occident. Peut-on combattre, Daech avec des arguments, ou avec des bombes ? Je souhaiterais que les musulmans, les vrais, qui pratiquent en paix leur religion, et sont pris en otage par ceux qui ne savent parler que le langage de la mort violente, prennent leur distance avec ces barbares. Je sais que certains le font déjà, mais il faut toujours recommencer, nous n’avons pas le choix que de résister à cette lèpre. Je souhaiterais au fond, qu’ils soient nombreux à affirmer que le besoin d’une foi puissante n’est pas la preuve d’une foi puissante, c’est plutôt le contraire. Si mes frères musulmans font le constat que le problème du fanatisme et l’origine de sa violence, c’est son impiété. Alors, ils pourraient dire que les intégristes, ce sont d’abord les impies ! De toute évidence, l’’’état islamique’’, c’est la mort de dieu. En effet, pour Daech, l’islam tel que ces barbares le conçoivent, est une religion qui a besoin d’être secourue, c’est-à-dire de leur point de vue, une religion faible. On pourrait même dire, quand on analyse leurs faits, leurs revendications, que pour eux,  Allah est un dieu impuissant, un dieu d’impuissance, qui a besoin d’un coup de main pour conquérir son pouvoir. Il est donc parfaitement clair que non seulement les intégristes dénaturent l’islam, mais méprisent l’islam. Dire que Dieu a besoin de soldats, c’est parler de Dieu comme si Dieu n’était qu’un homme, c’est insulter Dieu, en parlant de Lui, comme d’un seigneur vaniteux, qui n’aurait pas les moyens de ses ambitions. Celui qui massacre au nom de Dieu, n’agit pas au nom de Dieu, mais à sa place, il se substitut à Dieu. Les soldats de Daech  sont des orgueilleux, ils célèbrent Dieu, tout en se prenant pour Lui, ce qui est contradictoire.

Bien cordialement,

Philia

sassyma

le plus terrible dans tout ça, c'est d'associer daech à l'islam, religion de paix, et les amalgames sont vite fait bien sur, sans exception, tous ceux qui se disent de daech ne portent l'islam que dans un pseudo drapeau de haine, aucune notion de nos valeurs, de nos croyances aussi bien spirituelles que matérielles, mais l'erreur vient aussi de nous qui n'arrivons pas à protéger notre religion de ces imposteurs.

Philia1980

@ sassyma et aux lectrices et lecteurs anonymes…

Il faut attendre un peu l’apaisement d’un silence assourdissant, pour qu’une petite musique se fasse entendre, parfois ; celle d’une lectrice que mon texte n’indiffère pas, celle qui fait qu’on continue à affirmer ses convictions, et qu’on se sent moins seul sur un trajet pourtant plutôt pourvoyeur de désert et de géographies arides. Merci chère lectrice, pour votre commentaire.

Je trouve symptomatique que nous soyons dans un moment où il est possible à quiconque se lève un peu tôt et réfléchit d’écrire exactement ce qu’il veut — et que ce soit précisément à ce moment là que tout se passe comme si cela n’était plus possible. On s’aperçoit ensuite que, même si cela est possible, ce ne sera pas lu.

Bien cordialement,

Philia

tonzatsh

j'ai perdu un ami ds ces actes atroces et injoignable. il vivait en Belgique depuis 7 ans. c'est tres triste

sassyma

je partage votre peine, paix aux âmes perdues ce jour là et à toutes les âmes volées à ce monde.

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