Entrepreneuriat Social et Solidaire
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Bonjour, je suis un étudiant français, passionné par les philippines ( j'y suis allé deux semaine en tourisme et deux mois en humanitaire avec GK).
Lors de mon projet humanitaire, j'ai pu découvrir entrepreneuriat Social et Solidaire dans l'Enchanted Farm de Gawad Kalinga ( GK) à Bulacan.
J'aimerais savoir si ce type entrepreneuriat commence à se développer dans tout le pays ( si vous avez des nom d'entreprises se serait top !!) ou si c'est ce mouvement sociale et solidaire est principale dû à GK ?
Merci d'avance pour vos réponses.
Je ne peux pas répondre à ta question car je me méfie de "l'humanitaire" et de tout ce qui y ressemble comme de la peste. Ces pompes à pognon destinées à syphonner de l'argent chez les pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres qui châpeautent l'humanitaire me scandalisent; de même que me scandalise le comportement de ceux qui viennent faire du tourisme humanitaire pour se déculpabiliser et faire tourner la machine à sous...
Je sais cependant que l'entrepreunariat solidaire est un peu moins touché; mais ça ne saurait tarder...
Bref, je suis cependant ancien responsable des services de la DAS de Polynésie (aide sociale et protection de l'enfance) et suis trés sensibilisé sur la question.
A Manille, je vois un gigantsque problème de logement pour les plus pauvres. Des familles entières sont obligées de dormir dans la rue car le moindre taudis est à 3000 ou 5000p de loyer par mois (des piéces de 6m2 sans fenêtre ni aération, avec CR (wc) communs).
Comme j'ai aussi un pied dans l'immobilier, je rêve de pouvoir faire avancer cette question: proposer des logements décents aux familles dont les revenus n'excèdent pas 12.000p par mois.
Je pense qu'on devrait pouvoir créer quelque chose d'utile et générateur de richesses dans ce domaine...Mais je suis bien seul à penser ça; localement, tout le monde s'en fout!
J'aime beaucoup ce que fait GK, excellent boulot. J'avais juste l'impression que l'Enchanted Farm de Gawad Kalinga ( GK) à Bulacan, lorsque je l'avais visitee il y a quelques annees, etait une secte Avec le guru et les disciples qui etaient formes, en partie, d'etudiants francais d'ecole de commerce ca m'avait bien amuse je dois dire. Autrefois nos etudiants allaient dans le Larzac, de nos jours ils vont a Bulacan, c'est plus exotique
Makai, si j'ai bien compris votre message, vous dites que les "vrais" Philippins s'en fiche de l'entrepreneuriat social et c'est plus les étrangers qui s'y intéressent ?
@tetedubdub
Non, je ne dis pas qu'ils s'en fichent; du reste je ne connais pas vraiment ce domaine; j'ai plutôt approché le domaine nauséabond de "l'Humanitaire".
Ce que je dis, c'est que je constate un gigantesque problème de logement, dans les grandes villes et en particulier Manille, où des millions de gens sont obligés de payer des loyers élevés pour des taudis ignobles, quand ils ne vivent pas tout simplement dans la rue...
De ce fait, je pense qu'il y aurait quelque chose à faire qui releverait de "l'immobilier social", ou solidaire...C'est un truc qui m'intéresse, car j'ai une expérience professionnelle à la fois en matière sociale en pays tropical et en matière immobilière...
Mais sur ce domaine, j'en ai parlé à différentes personnes et là, franchement, tout le monde s'en fiche, Philippins comme expatriés...
@Makai
d'accord !! Merci de votre précision
"L'immobilier social", c'est un peu se que Gawad Kalinga fait en construisant des villages de 30 à 80 maisons pour les plus démunis.
Ce sont les plus demunis qui construisent leurs maisons avec les materiaux apportes par GK sur des terrains achetes par GK. Je vois mal les plus demunis construire leurs immeubles en ville ! Donc pour le probleme du logement social a Manille, si il n'y a pas une volonte du gouvernement d'en construire... rien ne se fera. Pour le secteur prive c'est pas rentable du tout. Dans les zones de resettlement par exemple, l'Etat n'arrive pas a se faire payer les faibles sommes que doivent payer les foyers avant de devenir proprietaries. Je ne vois pas comment le secteur prive et/ou des expats pourraient faire leurs marges la dessus. Par ailleurs le Philippin n'aime pas etre dans un immeuble... il a besoin de son jardin et ses coqs et canards. Donc c'est complique
C'est justement parce que c'est compliqué que c'est intéressant et qu'il y aurait un défi à relever en faisant de l'habitat urbain a taille humaine, avec éventuellement jardins en terrasses (je vois déjà dans certains "slums" comment on arrive à faire pousser des aubergines, des chayottes et autres dans un bidon en plastique, comment les cages à coqs peuvent être installées un peu n'importe où)...
La rentabilité pour le secteur privé est au second degré: en logeant les gens correctement, on obtient des employés plus heureux, plus performants, de meilleurs résultats scolaires, de meilleures qualifications, moins de délinquance, moins d'insécurité, moins de dépenses de police privée ou publique, un aspect mois miséreux de certains quartiers qui font peur aux touristes et aux investisseurs...Bref, ce n'est certes pas pour le privé du cash, avec 10% de rentabilité immédiate, mais quelque chose de beaucoup plus subtil, trés rentable à moyen terme ( 15 ans, une génération)
Exact, sur le long terme bien sur. Les effets benefiques pour les autres secteurs de l'economie pas pour le secteur prive de l'immobilier qui se lancerait dans ce programme. Ou alors, avec un fort soutien financier de la Banque Asiatique du Developpement et autres institutions internationales. Les programmes de relocalisation actuels sont en echec... Les gens revendent leurs maisons et retournent dans un bidonville... Par ailleurs, des habitants masculins de bidonvilles que j'ai interroge m'ont explique que pour rien au monde ils ne quitteraient leurs bidonvilles car ils ont leurs amis, il n'est pas question de les lacher. Les femmes, par contre, aimeraient bien quitter leurs bidonvilles meme si c'est en quittant leurs amis. Mais les deux groupes sont sur d'une chose, ne jamais aller dans un immeuble. Ca pas question !
Dans le domaine de l'habitat comme dans bien d'autres domaines des secteurs de l'action sociale et solidaire, il ne faut pas vouloir faire le bonheur des gens malgré eux ni leur imposer nos solutions.
Les habitants doivent être les acteurs du projet et le penser eux mêmes.
C'est pourquoi, ignorant ces principes, bien des "humanitaires" se cassent la figure; il suffit de voir les yeux effarés des gens pauvres quand on leur propose de s'adresser au DSWD (DAS locale) ou aux ONG et la difficulté qu'ils ont à accepter les règles de ces organismes: les enfants placés dans leurs centres en fuguent généralement très vite et préfèrent retourner dans la rue!
Il est certain que la misère profite à beaucoup (entre autre aux ONG qui en font leur fond de commerce!) et que pas mal de ceux qui sont installés dans les bidonvilles y trouvent leur compte, en matière d'activités illégales notemment.
Il est évident aussi que ceux qui n'ont jamais rien connu d'autre n'imaginent pas vivre autrement...
Certaines de mes connaissances qui vivent dans des taudis ou dans la rue m'ont aussi avoué que ce mode de vie n'impliquant ni factures à payer, ni horaires à respecter, ni patron à supporter, ni règles, était leur choix et ne se déclaraient pas très chaud pour en changer...
Mais tu soulèves un point intéressant en disant que les femmes seraient plus "prêtes" à sauter le pas que les hommes.
C'est tout à fait vrai(le constat est universel) et c'est pour ça qu'il faut s'appuyer sur les femmes, les filles et les jeunes générations pour faire bouger les choses.
Une fille éduquée correctement, sera une mère qui éduquera correctement ses enfants et qui les conduira vers un mieux être social...
Exact. Il faut aussi savoir que dans une meme famille Philippine, il y a des situations tres diverses. Certains membres de la famille s'en sortent tres bien et sont proprietaires de leur maison/condo ou vont le devenir a terme. D'autres, de la meme famille, se sont plantes, et se retrouvent dans des taudis. Il n'y a pas de separation entre riches et pauvres aux Philippines comme on peut le voir au Bresil par exemple. Bien sur j'enleve les super riches qui sont dans un autre monde et s'etonnent presque lorsque l'on parle de pauvrete dans le pays.
Cela veut dire qu'il y a un continuum et donc des ponts solides entre les membres d'une meme famille de condition sociale differente. J'ai donc vu regulierement des gens qui vivaient dans des taudis se retrouver dans des lotissements (subdivision) de bon niveau grace au soutien familial. Malheureusement il n'y a pas encore assez de nouveaux riches pour aider les plus defavorises, mais ca va venir.
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