Bonjour Mélina, peux-tu te présenter brièvement et nous parler de ton parcours ?
Je viens de Toulouse en France. J'ai fais mes premiers pas en Corée du Sud lors d'un voyage d'un mois et demi en sac-à-dos avec une amie. J'ai ensuite fait une licence LEA Anglais-Coréen pendant laquelle j'ai pu faire un programme d'échange universitaire. Après avoir décroché mon diplôme, je suis retournée pendant un an en Corée du Sud dans le cadre d'un visa vacances-travail, puis j'ai repris mes études en Master Management et Commerce International pendant lesquelles j'ai fait deux stages de 4 à 6 mois en Corée du Sud.
Qu'est-ce qui t'as attirée vers la Corée du Sud ?
J'ai fait mon premier voyage en Corée du Sud par pure curiosité. Ayant des origines asiatiques, partir à la découverte de cette partie du monde était une évidence. Suite à ce voyage, impossible de faire marche arrière : ce pays m'attirait de plus en plus. Comptant plusieurs petits allers-retours en France, cela fait maintenant 3 ans que je vis en Corée du Sud.
Parles-nous de ce que tu aimes le plus et le moins en Corée du Sud.
En Corée du Sud, j'aime la simplicité des services donnés aux consommateurs, les villes vivantes et agréables jour et nuit, la nourriture, les différences présentes dans un même pays en fonction du lieu où l'on se trouve, les gens...
Ce que j'aime le moins, en revanche, c'est la pollution dans ces dites « villes agréables », certaines personnes qui sont encore très fermées d'esprit et malpolies, le monde du travail qui ne donne pas encore tous les droits et privilèges que nous pouvons avoir en France.
Peux-tu nous décrire la Corée du Sud en une phrase ?
Le pays aux multiples facettes.
Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à ton arrivée en Corée du Sud ?
Lors de mon tout premier voyage qui était essentiellement dédié au tourisme, ce qui m'a surpris en premier lieu a été la propreté des lieux (métro et toilettes publiques essentiellement), la gentillesse et le calme des gens, le prix ridicule des trajets en taxi, sans oublier cette fusion entre la tradition et la modernité. Pour le calme, mon avis a bien changé bizarrement : le Coréen très vivant, cet Espagnol de l'Asie !
Est-il difficile de trouver un logement à Séoul ? Quels sont les types de logements disponibles pour les expatriés ?
Trouver un logement à Séoul n'est pas toujours facile. Louer un appartement demande souvent une caution très élevée (entre 1 500 et 5 000 euros pour un studio). Il y a, cependant, plusieurs possibilités : beaucoup d'expatriés se regroupent en colocation pour réduire les frais. Pour éviter les studios, il y a aussi ce que l'on appelle les goshiwons qui se rapprochent d'une chambre étudiante avec cuisine et souvent une salle de bain communes. Cette dernière option évite les cautions astronomiques mais est difficilement vivable sur une longue durée (c'est un petit espace, desfois sans fenêtre).
Quels sont les festivals les plus populaires et les principaux codes culturels en Corée du Sud ?
Les festivals sont tellement nombreux ici qu'il est difficile de les énumérer. Mais si vous voulez parler des mouvements culturels, nous pouvons noter la naissance de Bouddha en mai où les temples sont illuminés d'innombrables lanternes, la fête de la mousson, chuseok, en septembre où les familles profitent de quelques jours de repos pour se retrouver et faire des offrandes à leurs ancêtres tout comme lors du nouvel an asiatique ici appelé Seollal.
Quels sont les moyens de transport disponibles à Séoul ? Comment te déplaces-tu ?
Les moyens de transport à Séoul sont très simples et efficaces. Je me déplace le plus souvent en bus, en métro ou même à pied. Les taxis sont aussi peu chers et très utiles !
As-tu eu des difficultés à t'adapter à ton nouvel environnement et à la société coréenne ?
Il n'a pas été facile de s'adapter à la société coréenne, au niveau du monde du travail essentiellement. La hiérarchie étant très forte, le système interne aux entreprises est très différent de ce que l'on peut connaître et cela a été vraiment déstabilisant au début (et ça l'est toujours maintenant, de temps à autre).
A quoi ressemble ton quotidien d'expatriée à Séoul ?
Mon quotidien d'expatriée n'est pas très différent de celui de n'importe qui : métro-boulot-dodo. La différence c'est que je me rends au bureau à pied ! Mon travail me prenant énormément de temps, mon temps libre est très restreint.
Et que fais-tu de ton temps libre ?
Quand j'ai la chance d'avoir mon week-end de libre, j'essaie de me balader le plus possible aux alentours de Séoul pour un pique-nique ou une virée camping avec mon compagnon et/ou des amis. Si le temps, les économies ou le travail ne me permettent pas de faire tout ça, un peu de lèche-vitrine, une séance cinéma, un petit café ou une journée cocooning à la maison sont mes passe-temps principaux.
Y a-t-il en Corée du Sud des activités nocturnes pour les fêtards ?
Je n'ai jamais visité de pays où les activités nocturnes sont aussi nombreuses. Il est impossible de s'ennuyer, et ce, du soir au petit matin. Il est tout à fait possible de faire la fête jusqu'à 9h du matin si vous en avez la force !
La Corée est réputée pour être un pays sûr (quoi que, de moins en moins) mais comme toujours, faites attention à votre consommation. Et les filles, évitez de vous séparer de vos compagnons de fête !
Quelles nouvelles habitudes as-tu adoptées en Corée du Sud ? Quelles vieilles habitudes as-tu abandonnées ?
L'habitude que j'ai prise en arrivant ici est sûrement de boire du café en l'achetant à emporter pour le boire dans la rue ou l'emmener au travail. Je mange aussi bien plus au restaurant ou en commandant des repas livrés à la maison, le tout étant bien moins cher qu'en France.
Les vieilles habitudes françaises que j'ai pu perdre sont sûrement dire « bonjour » et « au revoir » au chauffeur de bus (à mon plus grand regret) ou bien inviter des amis chez moi (le loyer est bien plus cher à Séoul qu'à Toulouse et il est donc difficile d'avoir suffisamment d'espace pour des soirées à la maison).
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Séoul ? Combien coûtent un trajet en bus, une bière, ou encore, un bon pain ?
Comme je disais précédemment, tout dépend de votre budget. Certaines choses, comme le restaurant, les vêtements, le taxi, entre autres, sont moins cher qu'en France, mais les fruits, la viande en grande surface ou le loyer sont bien plus chers. Un trajet en bus coûte dans les 95 centimes, une bière (du pays et non importée) dans les 2,30 euros et une bonne baguette (qui ne sera pas facile à trouver) environ 4,50 euros.
Y a-t-il quelque chose que tu voudrais faire en Corée du Sud mais dont tu n'as pas encore eu l'occasion ?
J'aimerais bien aller faire du ski ! Les stations de ski et les pistes ne sont vraiment pas grandes paraît-il, mais ayant eu l'habitude de faire beaucoup de ski avec mes parents étant plus jeune, j'aimerais bien aller voir comment ça se passe en Corée du Sud.
Quel est ton meilleur souvenir de la Corée du Sud ?
L'un de mes meilleurs souvenirs, parmi tant d'autres, est un voyage sur l'île de Bijindo. C'est une toute petite île où l'on ne trouve ni école, ni banque, ni magasin mis à part une toute petite épicerie qui a plus de matériel pour la pêche que de nourriture ou d'autres fournitures de la vie quotidienne.
Si tu pouvais repartir à zéro en Corée du Sud, que ferais-tu différemment ?
Je ne pense pas que je ferais quoi que ce soit de différent. Je suis plutôt satisfaite des choix que j'ai pu faire ici et je ne vois pour l'instant que les choix que j'ai pour le futur.
Que penses-tu de la cuisine locale ? Quelles sont tes spécialités préférées ?
Pour moi, la cuisine coréenne est parfaite ! Il est difficile de trouver des choses que je n'aime pas. Mes préférences sont les Jjigae (kimchi jjigae, budae jjigae, doenjjang jjigae, etc.) qui sont un genre de soupe, la viande marinée comme le bulgogi, ou encore le bœuf cru avec un œuf et des morceaux de poire, et bien d'autres encore. Le choix est trop vaste.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à ton pays d'origine ?
Ce qui me manque de la France sont, bien sûr, mes amis et ma famille, et le chocolat aussi ! Pour le reste, je peux très bien m'en passer.
Es-tu déjà arrivée à un point de vouloir quitter la Corée du Sud? Comment as-tu surmonté cette épreuve ?
Oui et pas qu'une fois ! Ne pas avoir de situation stable m'a posé beaucoup d'obstacles et les soucis administratifs, de même. Mais étant très soutenue par mon ami, ma famille et mes amis, le sentiment de vouloir quitter la Corée a été vécu par passades seulement.
Quels conseils donnerais-tu aux futurs expatriés en Corée du Sud ?
Au niveau du travail : lisez bien votre contrat ! Les abus ne sont pas rares, alors lisez tout et n'hésitez pas à négocier (plus dans les petites entreprises que dans les grandes qui ont un système bien particulier). Pour le reste, restez ouvert aux différences de culture et de comportements, mais cela vaut pour tous les pays !
Quelles seraient, selon toi, les choses à emmener dans sa valise en Corée du Sud ?
Il est facile de trouver un peu de tout en Corée mais les choses qui me manque sont surtout liées à l'hygiène : si vous utilisez du déodorant, vous ne trouverez qu'une seule marque ici. Si vous utilisez de la pierre d'Alun, prenez-en avec vous. Et bien que ce ne soit pas très glamour, les filles qui utilisent de la cire pour s'épiler : prenez votre stock ! Pour le reste, vous trouverez de tout ici.
Tes projets d'avenir ?
Mon projet pour l'avenir proche est de trouver en travail stable d'ici septembre et m'installer enfin pour de bon. Pour le reste, on va improviser. L'on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve.
Y a-t-il une chose que tu souhaiterais ramener avec toi en quittant la Corée du Sud ?
En quittant la Corée du Sud, si je ne devais ramener qu'une seule chose avec moi, ce serait mon ami bien sûr !
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