Envoyer ses candidatures trop tôt
C'est une erreur fréquente, y compris lorsqu'on cherche un emploi dans son pays. À priori, il semble naturel de commencer sa recherche d'emploi par l'envoi de candidatures : on cherche une entreprise, on envoie son CV et sa lettre de motivation. Mais agir ainsi empêche de se concentrer sur le premier objectif de la recherche d'emploi : décrypter le marché. Pour postuler efficacement et éviter d'envoyer des milliers de CV « dans le vide », prenez le temps d'analyser le marché. C'est encore plus vrai pour un emploi à l'étranger. Avant de candidater, renseignez-vous sur le pays, sa culture.
Méconnaître la culture du pays d'accueil
Quel est l'état de la conjoncture de votre pays d'expatriation ? Comment l'État influe-t-il sur le marché économique, le marché du travail ? Le droit des salariés est-il respecté ? Quelles avancées sur les droits des femmes ? La recherche d'emploi a tendance à isoler : on se concentre sur la stricte recherche de travail en oubliant que cet emploi s'inscrit dans le cadre plus large de l'expatriation. Même si le travail est l'élément déclencheur de votre projet de vie à l'étranger, il est capital de se renseigner sur la culture du pays d'accueil. Est-elle proche ou éloignée de la vôtre ? Recherchez-vous le dépaysement total ou pas ? Comment postule-t-on ? Ne négligez pas la culture du pays d'accueil, au risque de ne pas savoir comment se présenter, comment postuler.
Penser que tous les CV se valent
C'est encore une erreur très répandue : de nombreux candidats estiment que tous les CV se valent. Ils fixent leur attention sur l'intitulé du poste, et envoient le même CV à des dizaines d'entreprises, sans aucune retouche. Même chose avec la lettre de motivation ; c'est à peine s'ils prennent le temps de changer le nom de l'entreprise. Les candidats à l'expatriation pensent à tort que l'entreprise ne verra rien. Or, un CV dupliqué se remarque très vite. Le contenu est creux. Les phrases sont impersonnelles. Elles montrent, non pas le désir d'intégrer une entreprise en particulier, mais le désir de travailler, quelle que soit l'entreprise. C'est tout ce qu'il ne faut pas faire. Au contraire, travaillez chaque CV et lettre de motivation en fonction des éléments obtenus sur l'entreprise.
Oublier les formules de politesse de base
Les recruteurs tombent de haut en lisant certaines candidatures. Les formules de politesse ont disparu derrière quelques phrases sèches. Tous les pays ont des formules de politesse qu'il convient d'apprendre et de bien utiliser. Des candidats à l'expatriation objectent qu'il n'est pas toujours évident de maîtriser les formules de politesse d'un pays. Les tracasseries commencent dès le « bonjour » : faut-il l'écrire dans l'e-mail de présentation ou non ? Les avis divergent. Dans certains pays, on attendra le « bonjour ». Dans d'autres, on privilégiera le « Madame, Monsieur ». Des pays acceptent les deux propositions : « Bonjour, Madame, Monsieur… ». Les choses se compliquent encore au niveau des entreprises, qui peuvent toutes avoir leur avis sur la question. Comment bien respecter l'étiquette du pays ? En cas de doute, prenez la solution qui vous semble la plus répandue dans le pays d'accueil. Votre mail et votre lettre de motivation doivent montrer votre politesse.
N'envoyer aucune candidature spontanée
On trouve encore trop de candidats à l'expatriation qui se contentent de répondre à des offres (et des offres de grands groupes). Or, les offres publiées sur Internet et d'autres canaux ne constituent qu'une partie des offres d'emploi effectivement disponibles. Attendre qu'une entreprise publie une offre d'emploi est l'un des meilleurs moyens de limiter ses chances d'être recruté à l'étranger. Au lieu d'attendre, soyez force de proposition. Associez vos réponses aux offres à vos candidatures spontanées.
Ne postuler qu'auprès des entreprises internationales
Vous pensez qu'un expatrié ne peut travailler qu'au sein d'une entreprise internationale ? C'est oublier tous les expatriés détenteurs d'un contrat local (et ils sont nombreux). Là encore, penser ainsi vous prive d'un grand nombre d'offres d'emploi. Car sans surprise, les entreprises locales seront bien plus nombreuses dans le pays d'accueil. En ne concentrant vos efforts que sur les entreprises internationales, vous perdrez beaucoup d'énergie pour peu de résultats.
Ne chercher un emploi que sur les sites internationaux
Dans le même sens, on trouve des candidats à l'expatriation qui ne cherchent un emploi que sur les sites généralistes internationaux (généralement en anglais). Là encore, ils se privent d'un grand nombre d'offres d'emploi écrites dans la langue du pays d'accueil. Or, c'est sur le marché local du travail qu'ils trouveront le plus d'offres. De plus, se limiter aux sites internationaux empêche d'accéder aux autres canaux de diffusion d'offres d'emploi : la presse écrite spécialisée, les évènements dédiés à la recherche d'emploi, en ligne et sur place...
Surestimer ses compétences techniques
Vous pensez être le meilleur et ne comptez que sur vos compétences techniques. Vous oubliez qu'il existe des milliers d'expatriés dans votre cas, et encore plus de talents locaux. Les qualités et défauts transparaissent sans avoir besoin d'être nommés. Une recherche d'emploi à l'étranger ne doit pas uniquement se baser sur vos compétences techniques, mais doit anticiper ce qu'implique l'expatriation. D'ailleurs, il ne faut pas faire l'impasse sur cette question essentielle : pourquoi le recruteur étranger vous choisirait-il ?
Ne parler que de vous, ne parler que de salaire
Vous avez trouvé une offre d'emploi intéressante, mais qui ne mentionne pas le salaire. Vous postulez, et, dans votre message, ne posez que des questions sur la rémunération. Vous en profitez pour détailler, en trois paragraphes de trente lignes chacun, vos qualités et succès. Soyez certain de ne pas être retenu par l'employeur étranger. Au lieu de lire vos mémoires, le recruteur étranger devrait plutôt voir votre motivation et votre intérêt, non seulement pour le poste, mais aussi pour ce qu'il implique : vivre à l'étranger, entreprendre un nouveau projet de vie.
Être désespéré, ne parler que du visa
De nombreux recruteurs étrangers se retrouvent avec un stock de candidatures plus ou moins désespérées. Les chercheurs d'emploi sont prêts à tout ou presque pour obtenir le précieux visa de travail. Ils postulent dans des secteurs à l'opposé de leur domaine de compétence, mais montrent une motivation sans faille. Attention à ne pas trop en faire. Quelle que soit l'urgence de votre situation, vous aurez peu de chance d'être recruté sur la base de l'émotion. Restez professionnel. Postuler uniquement pour le visa montre votre désintérêt pour l'entreprise. Mais si vous ne vous intéressez pas à elle, pourquoi s'intéresserait-elle à vous ?
Avoir une vision surannée du travailleur expatrié
Le golden expat au salaire mirobolant, c'est fini. Seuls les directeurs peuvent encore espérer bénéficier des juteux contrats d'expatriation. Vous pensiez mener la belle vie à l'étranger avec le gros salaire, la voiture de fonction et les autres avantages en nature ? Avant de penser à l'expatriation, faites une mise à jour. La majorité des travailleurs étrangers traverse des situations similaires à celles rencontrées par les locaux : il existe des expats aux revenus modestes, aux fins de mois difficiles, au salaire plus confortable, etc. Renseignez-vous sur votre pays d'accueil pour en avoir une vision juste, et avoir une vision correcte de l'expatriation.
Se sentir supérieur aux locaux
C'est une erreur encore trop fréquemment répandue. De nombreux expatriés pensent qu'aucun travailleur local ne peut effectuer leurs tâches. Ils sous-estiment les travailleurs locaux. Pour eux, les nationaux ne sont aptes qu'à exécuter des missions. Ces expatriés peuvent d'ailleurs se voir uniquement à des postes de direction. Cette méprise tire ses racines d'une vision « coloniale » de l'immigration (on rappelle que l'expat quitte son pays pour immigrer dans un autre pays). Or, être condescendant avec les travailleurs locaux montre une méconnaissance des réalités et de ses propres limites. Les talents étrangers ne sont pas supérieurs aux talents locaux. Chacun a à apprendre de l'autre : dans un premier temps, et à plusieurs moments de leur expérience, ce sont même les travailleurs étrangers qui auront le plus à apprendre des locaux.
Refuser d'apprendre la langue du pays d'accueil
On ne cessera jamais d'insister sur l'importance d'apprendre la langue de son pays d'accueil. Le conseil vaut pour une expatriation longue comme pour un séjour de quelques mois à l'étranger. On comprendra cependant que l'investissement soit moindre en cas de très courte expatriation. Dans les deux cas, il ne s'agit pas de partir avec une maîtrise totale de la langue du pays d'accueil, mais d'en savoir le plus possible pour faciliter l'intégration. Le reste sera appris et consolidé dans le pays d'accueil. Ne commettez pas l'erreur de négliger la langue sous prétexte que vous recherchez un poste dans une entreprise internationale. Car vous ne serez pas toujours dans l'entreprise : vous aurez une vie en dehors d'elle. Pour comprendre et mieux vous faire comprendre, apprenez la langue de votre futur pays. Vous postulez dans plusieurs pays différents, aux langues différentes ? Relevez le défi et commencez l'apprentissage de plusieurs langues !
Refuser de se remettre en question, de se faire aider
Il est difficile de décrocher l'emploi de ses rêves du premier coup. Les chances peuvent être encore plus minces avec un projet d'expatriation. Essayez d'avoir un retour après une décision de refus. Parfois, votre profil correspond, mais l'entreprise étrangère n'a pas les moyens de vous recruter. Les diverses réformes migratoires freinent aussi les entreprises. Pour multiplier vos chances d'être recruté, n'hésitez pas à vous faire aider. Faites-vous accompagner par des coachs experts en expatriation et des agences de recrutement international.
Chercher un travail à l'étranger : les bons conseils
Pourquoi voulez-vous travailler à l'étranger ? Prenez d'abord le temps de penser votre expatriation. Rien n'est morcelé. Votre projet est un projet de vie : votre futur travail fait partie de ce projet de vie. Les expatriés post-Covid l'ont bien compris. Le travail leur sert pour vivre, mais ils ne sont pas au service de leur travail. Ils recherchent une qualité de vie, un bien-être, un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Pensez votre recherche d'emploi à l'étranger sur un temps long : le temps de découverte du pays, de la recherche d'emploi, de la recherche sur les visas et les autres formalités administratives… Ce sont tous ces éléments qui forment votre projet d'expatriation.