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Boostez votre carrière avant vos 30 ans grâce à une expérience internationale

jeune femme en entretien
Shutterstock.com
Écrit parAmeerah Arjaneele 21 Mars 2025

De nombreux jeunes de moins de 30 ans se retrouvent aujourd'hui dans une situation d'entre-deux : ni en études, ni en emploi, ni en formation. Cette période transitoire, qui peut toucher tout le monde, est parfois difficile à vivre. Certains se sentent bloqués, notamment lorsqu'ils n'ont pas encore eu l'occasion d'acquérir l'expérience ou les compétences recherchées sur le marché du travail. Une expérience professionnelle à l'étranger pourrait leur permettre de découvrir de nouveaux horizons et de développer leur potentiel.

Un phénomène qui touche un jeune sur cinq dans le monde

L'Organisation internationale du Travail (OIT) a récemment publié son rapport « Tendances mondiales de l'emploi des jeunes 2024 ». Ce rapport, basé sur les données de 2023, révèle une amélioration encourageante : le taux de chômage des jeunes dans le monde est descendu à 13 %, l'un des niveaux les plus bas de ce siècle. Seules trois régions, les États du Golfe, l'Asie de l'Est et l'Asie du Sud-Est, ont connu une légère hausse (moins de 5 %).

Mais, un constat plus nuancé s'impose : 20 % des jeunes dans le monde ne sont actuellement ni en formation ni en emploi. Cette situation reflète des inégalités plus larges, tant économiques que liées au genre. Elle touche particulièrement les jeunes femmes et les jeunes des pays en développement. Dans les pays industrialisés (Amérique du Nord, Europe et certaines régions d'Asie-Pacifique comme l'Australie et le Japon), environ 10,4 % des moins de 30 ans sont concernés. Ce chiffre atteint 28,6 % dans les pays à faible revenu et 23,1 % dans les pays à revenu intermédiaire (comme l'Inde ou l'Égypte). À l'échelle mondiale, 30 % des jeunes femmes se trouvent dans cette situation, beaucoup d'entre elles occupant des emplois peu rémunérés ou non déclarés.

Le rapport met en lumière plusieurs défis majeurs :

  • Le manque d'emplois stables et correctement rémunérés dans de nombreux pays ;
  • Un décalage entre la formation reçue et les besoins du marché du travail, particulièrement visible dans les pays développés où beaucoup de jeunes sont surqualifiés pour les postes disponibles ;
  • Une inquiétude croissante des moins de 30 ans concernant leur avenir professionnel ;
  • Une situation particulièrement préoccupante en Afrique, qui comptera la plus importante population de jeunes au monde d'ici 2050, avec 76 millions de personnes de moins de 30 ans. Face aux opportunités limitées sur place, beaucoup envisagent déjà de partir travailler dans des pays confrontés au vieillissement de leur population, comme on peut déjà l'observer au Nigeria.

Les atouts d'une expérience à l'étranger : compétences, résilience et confiance en soi

Acquérir de nouvelles compétences ou valoriser ses talents sur un nouveau marché

Le fait de pouvoir travailler à l'étranger permet aux jeunes peu qualifiés d'acquérir des compétences recherchées sur le marché du travail. Au-delà des compétences techniques propres au métier exercé (comme les techniques culinaires pour ceux qui travaillent en cuisine), l'expérience acquis pendant le séjour à l'étranger développe des compétences transversales précieuses : la maîtrise des langues étrangères, la conscience culturelle, la communication interculturelle, la capacité d'adaptation et la gestion du temps, entre autres. De retour au pays, ces compétences leur permettront de se démarquer des autres candidats n'ayant jamais travaillé à l'étranger.

Les jeunes sans emploi ni formation ont souvent du mal à trouver leur voie professionnelle dans leur pays d'origine, ce qui peut engendrer un sentiment de désorientation et une perte de motivation. Un nouveau travail à l'étranger peut leur faire découvrir une passion inattendue, par exemple pour l'enseignement en donnant des cours d'anglais langue étrangère ou pour l'agriculture en travaillant dans une exploitation agricole. Ce nouveau cadre et cette expérience peuvent même faire naître une vocation d'entrepreneur.

Il arrive aussi que ces jeunes possèdent déjà des compétences, mais dans des domaines saturés sur leur marché national. C'est le cas en Inde, où il y a un surplus d'ingénieurs. Selon le Times of India, même parmi les diplômés du prestigieux Institut indien de technologie (IIT), seuls 60 % ont trouvé un emploi en 2024. La même année, à peine 10 % des nouveaux diplômés ont décroché un poste d'ingénieur dans l'année suivant l'obtention de leur diplôme. En revanche, d'autres pays comme les Pays-Bas et l'Australie, manquent cruellement d'ingénieurs. Les ingénieurs indiens qui ne trouvent pas de travail chez eux pourraient donc s'expatrier dans ces pays pour acquérir de l'expérience professionnelle. Là où ils risquent de rester sans emploi dans leur pays, leurs compétences peuvent être valorisées ailleurs.

Développer son réseau au-delà des frontières

L'isolement social est souvent l'un des aspects les plus difficiles à vivre lorsqu'on se retrouve sans activité professionnelle ou formation. Or, le réseau professionnel est la clé de la recherche d'emploi : certains experts estiment que jusqu'à 80 % des opportunités professionnelles se trouvent grâce aux contacts. Cette réalité est d'autant plus marquée pour les jeunes issus de zones rurales ou de quartiers défavorisés, qui ont moins facilement accès aux réseaux professionnels.

Travailler à l'étranger offre naturellement des occasions de créer de nouveaux contacts. Même un emploi apparemment simple, comme serveur sur un bateau de croisière, permet de rencontrer des personnes de tous horizons. Dans les grandes villes cosmopolites, ces rencontres peuvent déboucher sur des opportunités professionnelles inattendues. On se constitue progressivement un réseau international qui aurait été difficile à construire en restant chez soi.

Reprendre confiance en soi

Une période prolongée sans activité peut affecter l'estime de soi. Le sentiment de dépendre financièrement de sa famille ou des aides sociales, l'impression de stagner pendant que d'autres avancent... tout cela peut créer un cercle vicieux où la démotivation rend encore plus difficile la recherche d'opportunités. Une étude britannique de 2022, menée par le Learning and Work Institute et The Prince's Trust, a d'ailleurs mis en évidence l'impact négatif de cette situation sur la santé mentale des jeunes concernés.

Partir travailler à l'étranger peut justement aider à briser ce cercle vicieux. C'est l'occasion d'un nouveau départ, loin des regards parfois pesants de l'entourage. Chaque petit défi relevé, que ce soit la maîtrise d'une nouvelle langue, l'adaptation à un nouvel environnement de travail ou simplement la gestion de son quotidien dans un pays étranger, devient une victoire qui renforce la confiance en soi. L'autonomie acquise à l'étranger devient un tremplin pour l'avenir.

Des solutions accessibles pour partir travailler à l'étranger

Cela peut sembler intimidant de se lancer dans une expérience à l'étranger, surtout sur le plan financier. Les frais initiaux (billet d'avion, caution pour le logement, premiers mois sur place...) représentent souvent un obstacle majeur. Les jeunes des pays développés ont parfois un avantage grâce à la force de leur monnaie, mais tous ne disposent pas d'économies suffisantes.

L'expérience PVT

Les programmes Vacances-Travail (PVT), bien que très enrichissants, ne sont pas accessibles à tous. Ces programmes, qui permettent de vivre et travailler à l'étranger pendant plusieurs mois, imposent des critères financiers stricts. Prenons l'exemple du PVT australien : en plus des frais de demande, il faut prouver que l'on dispose d'au moins 5 000 dollars australiens, soit environ 3 100 euros, pour subvenir à ses besoins sur place. 

Quid des jeunes des pays en développement ou ceux issus de milieux modestes dans les pays industrialisés, qui n'ont pas d'économies ? Il existe des alternatives permettant de partir avec un budget minimal, voire nul. Voici plusieurs pistes concrètes :

Les navires de croisière : une première expérience internationale

Le secteur des croisières offre des opportunités intéressantes pour une première expérience à l'international. Les critères de recrutement sont souvent plus souples : selon la plateforme All Cruise Job, il suffit généralement d'avoir 21 ans, de parler anglais, d'avoir un passeport valide et de passer une visite médicale. La formation à la sécurité est généralement assurée par l'employeur. La maîtrise d'autres langues, même si ce n'est que sa langue maternelle, constitue un atout appréciable.

À bord, les postes sont variés : service en restauration, entretien des cabines, assistance aux passagers... Bien que le rythme de travail soit soutenu et que la vie en mer demande une certaine adaptation, cette expérience permet de gagner un premier salaire en dollars (environ 23 000 dollars annuels pour un poste débutant, plus les pourboires), découvrir de nombreuses destinations lors des escales, travailler dans un environnement international, se constituer une première expérience professionnelle valorisante.

Devenir au pair : une immersion culturelle enrichissante

Le programme au pair offre une belle opportunité de vivre à l'étranger. Le principe est simple : vous êtes hébergé(e) dans une famille d'accueil pendant 6 à 12 mois, en échange de quoi vous vous occupez des enfants et participez aux tâches ménagères courantes. La famille vous verse également de l'argent de poche et une compensation pour votre travail. C'est une excellente façon de découvrir une culture et d'apprendre une langue étrangère, compétence qui pourra s'avérer précieuse professionnellement.

Ce type de séjour est particulièrement accessible aux jeunes sans qualification particulière. Les principaux prérequis sont le baccalauréat et des bases en anglais. Les frais se limitent généralement au visa et au billet d'avion. L'âge requis se situe entre 18 et 30 ans, bien que certaines familles privilégient les candidats de moins de 25-27 ans. Quelques familles acceptent aussi les mineurs de 16-17 ans avec autorisation parentale. Les agences au pair dispensent une formation à la garde d'enfants avant le départ. Il est fortement conseillé de passer par des organismes reconnus pour trouver une famille d'accueil. Même si certaines plateformes comme Au Pair World sont fiables, une agence spécialisée offre davantage de garanties.

Les États-Unis proposent un programme spécifique, BridgeUSA, accessible aux 18-26 ans du monde entier. La particularité est l'obligation de suivre des cours universitaires pendant le séjour, équivalant à deux modules semestriels. Ce programme attire des participants tant des pays développés que des pays émergents, notamment d'Amérique du Sud comme la Colombie et le Brésil.

Le programme ALMA : une initiative européenne prometteuse

ALMA (Aim, Learn, Master, Achieve) est un programme de l'Union européenne spécialement conçu pour les jeunes ni en emploi, ni en formation. Il comprend une formation adaptée dans le pays d'origine, un stage professionnel de 2 à 6 mois dans un autre pays de l'UE, un accompagnement personnalisé par un mentor ainsi qu'un suivi au retour pour valoriser l'expérience acquise.

L'avantage majeur est que tous les frais sont pris en charge par l'Union européenne : transport, logement, assurance santé... Pour y participer, il faut contacter une organisation locale travaillant avec le Fonds Social Européen Plus (FSE+), organisme de l'UE responsable du financement de l'ALMA. Les personnes intéressées peuvent obtenir plus d'informations en écrivant à EMPL-ALMA@ec.europa.eu.

Les forces armées : une voie moins connue

Saviez-vous que certains pays autorisent les étrangers à s'engager dans leur armée ? Pour les jeunes en bonne condition physique qui envisagent une carrière militaire, c'est une voie intéressante pour travailler à l'étranger. Le service militaire permet souvent d'obtenir plus rapidement la résidence permanente ou la nationalité par rapport à d'autres voies d'immigration.

La Légion étrangère française accepte des recrues du monde entier, pas uniquement de l'Union européenne. Aucun diplôme n'est requis, pas même le baccalauréat et il n'est pas nécessaire de parler français. Les conditions sont simples : avoir entre 17 et 39 ans, savoir lire et écrire dans sa langue maternelle et posséder un passeport. Des cours de français sont dispensés pendant la formation militaire pour ceux qui ne parlent pas la langue. Après trois ans de service, le légionnaire peut demander la nationalité française.

Les Forces armées espagnoles recrutent des ressortissants de plusieurs pays anciennement sous domination espagnole. Les jeunes de 18 à 29 ans sans emploi ni formation, originaires d'Argentine, de Bolivie, du Costa Rica, de Colombie, du Chili, d'Équateur, du Salvador, de Guinée équatoriale, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Nicaragua, du Panama, du Paraguay, du Pérou, de République dominicaine, d'Uruguay et du Venezuela peuvent s'engager dans l'armée espagnole. Toutefois, certaines restrictions s'appliquent concernant les postes accessibles et la durée du service : il peut être difficile d'obtenir des contrats de plus de 6 ans.

Les armées irlandaise, belge et luxembourgeoise recrutent des soldats issus d'autres pays de l'UE ou de l'EEE. En Asie, les Forces armées indiennes acceptent de jeunes recrues du Népal et du Bhoutan.

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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

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