Je suis Kantu, un pur produit suisse exporté dans le Sud de la France. Je viens d une petite ville appelée Neuchâtel, un endroit magnifique entre vignes et lac situé dans la partie francophone du pays. Attention, cela fait de moi une «Suisse-romande» et pas une «Suisse-française».
Je suis Kantu, un pur produit suisse exporté dans le Sud de la France. Je viens d'une petite ville appelée Neuchâtel, un endroit magnifique entre vignes et lac situé dans la partie francophone du pays. Attention, cela fait de moi une « Suisse-romande » et pas une « Suisse-française » ! Dans la vraie vie, je suis journaliste. J'ai eu envie de lancer mon blog d'expat « Y'a pas le feu au lac ! » pour raconter les différences entre la Suisse et la France.
Comment t'est venue l'idée de t'installer à Montpellier?
Mon mec, un Avignonnais égaré en Suisse, a vu son contrat dans l'horlogerie se terminer. Il m'a proposé de partir avec lui à Montpellier. Je n'y avais jamais mis les pieds et d'ailleurs, je n'étais pas tellement attirée par la France. Après un tour dans cette jolie ville : j'ai dit oui ! Et je suis tombée amoureuse de la région.
Depuis combien de temps es-tu partie?
Cela fait deux ans.
Est-ce la première fois que tu vis loin de chez toi?
Oui ! Et j'en avais très envie. En commençant l'université, j'avais décidé d'aller vivre à l'étranger dès mon master de journalisme en poche.
Comment s'est passée l'installation?
Les doigts dans le nez ! Heureusement, je connaissais des Français qui m'ont aidé à comprendre les différentes démarches ! Sinon, à cause de mes réflexes suisses, j'ai voulu bien faire les choses et m'inscrire au registre des habitants dès mon arrivée… Or cela n'existe pas en France, et à la mairie, ils m'ont regardé avec de gros yeux. Je raconte ces mésaventures avec l'administration sur le blog...
Les Français sont-ils accueillants?
Tous les Français qui m'ont été présentés sont adorables ! Par contre, difficile d'entrer en contact avec des inconnus à Montpellier, si tu leur parles, cela les surprend ! Ils se méfient… Dommage. Étant assez extravertie, j'ai dû apprendre à ne pas aborder les gens n'importe comment : je ne suis plus dans ma petite ville ! J'ai aussi compris pourquoi : si quelqu'un s'approche de toi dans les rues de Montpellier, c'est forcément qu'il veut te vendre quelque chose, mendier ou qu'il est très bizarre. Mes amis suisses venant me rendre visite me surprennent, car ils ont gardé cette habitude d'entrer facilement en contact… C'est rafraîchissant !
Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à Montpellier / en France?
J'ai été surprise d'être surprise ! Je ne pensais pas qu'il y avait tant de différences entre nos deux pays. Cela va du clavier d'ordinateur aux trois verrous réglementaires sur les portes, à la ponctualité, la gastronomie, l'accent… Je ne m'attendais pas du tout à être dépaysée!
Quelles sont les différences les plus marquantes avec la Suisse, ton pays d'origine?
Le nombre de « mots interdits » ! C'est ainsi que j'appelle les helvétismes. Je n'aurais jamais imaginé qu'autant de mes expressions seraient incomprises en France ! On parle la même langue, et pourtant…
Le pire, c'est le terme « thé froid », pourtant limpide. Les serveurs, qui ne parlent paradoxalement pas un mot d'anglais, ne comprennent pas si on ne dit pas le mot « français » « ICE TEA ». Cela ne vous semble pas absurde ?
Du coup, je surveille de près mon « Dictionnaire du Suisse-romand » pour éviter les quiproquos.
Quel est ton meilleur souvenir?
J'en ai mille ! Compter les flamants roses en traversant les étangs de Petite-Camargue, les balades en hiver sur la plage déserte, prendre un thé en T-shirt sur ma terrasse en plein mois de novembre…
Est-ce qu'il y a des choses qui te manquent depuis que tu es installée à Montpellier?
Oui : quelques fromages et chocolats, car je suis une gourmande.
La vie d'une expat à Montpellier, ça ressemble à quoi ?
On profite des nombreuses terrasses, même en automne car le temps est clément dans le Sud, on se balade en admirant le street art qui apparaît dans les jolies ruelles de l'Écusson, le centre-ville piéton. L'été, on file de temps en temps à la plage, à seulement un quart d'heure en voiture. Et bien sûr, il y a les apéros, avec le pastis, les olives et la charcuterie !
Qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire ce blog?
Le choc culturel inattendu ! Plus sérieusement : je ne m'attendais pas à toutes ces différences. Entre Romands et Français, on a une culture très proche et à la fois, on cultive des spécificités - souvent sans le savoir… Je souhaite les montrer à mes lecteurs des deux côtés de la frontière.
As-tu déjà rencontré du monde grâce à ton blog?
C'est super, car il m'a permis d'entrer en contact avec d'autres blogueurs et expats, notamment des Français installés en Suisse. J'adore lire les commentaires: mes lecteurs laissent leurs propres anecdotes hilarantes, et je me sens moins seule ! J'aimerais bien par contre rencontrer d'autres blogueurs montpelliérains, « In Real Life ».
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles et ceux qui souhaiteraient aller vivre à Montpellier/en France?
De se méfier des frais d'agence en France, et d'avoir un boulot avant de partir, car la situation ici n'est pas évidente. Et s'ils sont suisses, de ne pas hésiter, la plupart des Français ne collent pas aux clichés qu'on s'en fait : oui, c'est vrai, ils conduisent mal, mais par contre ils n'ont pas tous une grande gueule !