Vivre dans un pays et travailler dans un autre, c'est le cas des travailleurs frontaliers. Lorsque l'on vit près d'une frontière, on peut être amené, pour différentes raisons (opportunités professionnelles, cadre de travail et salaire plus attractifs…), à travailler dans le pays voisin. En France, par exemple, c'est le cas de 400 000 personnes qui traversent chaque jour les frontières pour aller travailler en Suisse, au Luxembourg, en Belgique, en Suisse, en Italie ou encore en Espagne. Un système bien rodé donc sauf quand une pandémie mondiale vient tout chambouler….
Quand la fermeture des frontières sème la zizanie
Une des premières et principales conséquences de la pandémie a été la fermeture des frontières. Pour beaucoup de frontaliers en période de confinement (en dehors du secteur médical et autres secteurs bénéficiant d'un laissez-passer), traverser la frontière n'est plus légalement envisageable et travailler à l'étranger devient donc impossible. Dur donc pour ceux qui vivent de cette économie mais tous les frontaliers n'ont pas été logés à la même enseigne.
Il y a donc ceux qui ont pu continuer à travailler quoi qu'il arrive parce que leur travail est jugé de première nécessité.
Il y a eu ceux qui travaillent dans la production et doivent être absolument présents sur place pour continuer à travailler et qui ont dû être mis au chômage technique lors des périodes de confinement.
Enfin, il y a tous ceux qui ont dû se réinventer pendant cette période hors norme et travailler à distance.
Augmentation du télétravail
Pour tous les frontaliers pouvant faire leur métier devant un ordinateur ou un téléphone, la même solution que pour les travailleurs classiques s'est imposée : le télétravail. Ce mode de travail a donc connu une augmentation sans précédent et voilà comment ceux que l'on appelle les frontaliers ont fini par travailler et vivre (temporairement) dans le même pays. Mais quand on est officiellement rattaché à un autre pays pour ses impôts et ses cotisations sociales cela complique tout.
Maintien des droits à la protection sociale et au système de taxation
Les frontaliers sont soumis à un régime spécial qui régule leur temps de travail à l'étranger. Ne travaillant plus à l'étranger, tout est remis en cause. Mais des solutions ont été trouvées pour protéger ces travailleurs frontaliers et les empêcher, notamment, de perdre leurs droits à la protection sociale et maladie. En Europe, par exemple, une politique de non-impact du COVID a été votée et appliquée pour ne pas remettre en cause leurs droits sociaux et maladie. Il en va de même pour le système de taxation avec des accords qui visent à préserver les frontaliers qui bénéficient de régimes spécifiques d'imposition.
Et quand les frontières rouvrent enfin
La réouverture tant attendue des frontières a permis à de nombreux travailleurs de reprendre la route de leur travail mais sans se confronter à certaines difficultés. À commencer par des temps de trajets parfois très importants liés aux contrôles aux frontières pour montrer patte blanche (test, passe sanitaire…). Notons qu'à ce jour, encore de nombreux pays exigent ces preuves pour rentrer sur leur territoire. Une autre difficulté rencontrée par les travailleurs durant cette période est l'hétérogénéité des décisions et des règles dans chaque pays. Si l'on travaille dans un pays qui a une politique plus souple concernant ses règles d'entrée sur le territoire mais que l'on doit rentrer dormir dans son pays qui est plus restrictif de nouvelles problématiques peuvent se poser. D'où l'importance de pouvoir trouver avec l'employeur une solution adaptée au cas par cas.
Baisse du nombre de travailleurs frontaliers
Dans l'ensemble et pour toutes les raisons expliquées plus haut, le nombre de transfrontaliers a baissé depuis ces dernières décennies mais, finalement, lorsque l'on regarde de plus près la situation dans les différents pays, la baisse n'est pas si significative et les travailleurs frontaliers restent très présents même en ces temps de COVID.