Zéro frais de déménagement pour les professionnels de la santé européens et non européens
La subvention du HSE garantit que les professionnels de la santé en provenance des pays de l'Union européenne ou d'ailleurs n'auront pas à débourser les frais de relocalisation. Ces frais comprennent les visas, les tests linguistiques tels que l'IELTS (International English Language Testing System), les examens médicaux, le billet d'avion pour l'Irlande, le premier mois de loyer (y compris une caution de 1 à 3 mois) ainsi que les frais d'inscription auprès des organismes de réglementation tels que le Medical Council, le Conseil médical.
Le forfait du HSE propose ainsi une somme de 250 euros pour un vol depuis un pays de l'Union européenne et 800 euros pour un vol depuis un pays hors de l'Union européenne. Quant au logement, 3 910 euros seront accordés à chaque candidat, quel que soit son pays d'origine, pour son premier mois de loyer. L'Irlande est notoirement connue pour avoir l'un des marchés immobiliers les plus chers d'Europe. Selon un rapport d'Eurostat, le prix des logements y est supérieur de 88,5 % à la moyenne européenne, notamment dans la capitale, Dublin. À Dublin, un appartement coûte entre 900 et 2 200 euros par mois. Dans une ville plus petite comme Galway, il faudra débourser environ 1 500 euros, tandis qu'à la campagne ou dans des villes comme Donegal, il coûtera environ 700 euros. La subvention du HSE est suffisamment élevée pour couvrir un ou plusieurs mois de loyer dans tous ces endroits.
D'autres dépenses, à l'instar des tests linguistiques et les frais d'inscription, seront examinées au cas par cas afin que la personne puisse bénéficier de paiements complémentaires. Comme le rapporte « The Independent », un porte-parole du HSE a déclaré que « le coût exact dépend de l'endroit d'où le candidat s'installera et de la spécialité du poste ».
Cette nouvelle est particulièrement réjouissante pour les expatriés provenant des pays en développement, qui doivent souvent faire face à des coûts de relocalisation exorbitants parce que la monnaie de leur pays d'origine vaut beaucoup moins que l'euro. En effet, le Royal College of Surgeons d'Irlande indique qu'un nombre croissant de médecins dans le pays sont issus de pays africains et asiatiques comme le Nigeria, le Soudan et le Pakistan. 2 000 euros pour un mois de loyer, par exemple, valent près d'un demi-million de roupies pakistanaises ! Les sites web consacrés aux salaires indiquent que la plupart des médecins pakistanais gagnent environ 30 000 à 70 000 roupies par mois. Avant de commencer à gagner des euros en Irlande, ces médecins doivent avoir des économies équivalentes à une année de travail à temps plein, juste pour pouvoir payer un mois de loyer ! Cela peut dissuader des médecins pakistanais hautement qualifiés de choisir l'Irlande, surtout s'ils n'ont pas déjà une offre d'emploi et une allocation de réinstallation dans le cadre de leur contrat. Les autorités irlandaises simplifient les choses en faisant de l'allocation de relocalisation une question d'intérêt national.
Il convient de préciser que l'Irlande n'est pas uniquement en quête de médecins (généralistes ou spécialistes). Le pays a également un besoin urgent d'autres professionnels de santé tels que des infirmiers, des sages-femmes, des pharmaciens, des psychologues, des radiographes, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des orthoptistes, des orthophonistes et des scientifiques médicaux. Vous pouvez consulter la liste des professions à compétences critiques sur le site web du ministère irlandais de l'Entreprise, du Commerce et de l'Emploi pour obtenir plus de détails sur ces emplois très recherchés.
Que fait l'Irlande de plus pour attirer les professionnels de la santé ?
Le forfait de relocalisation n'est pas le seul avantage que l'Irlande offre actuellement aux professionnels de la santé. Depuis fin septembre, les médecins originaires de pays hors de l'Union européenne et de l'EEE (Espace économique européen) qui se trouvent en Irlande depuis au moins 21 mois en vertu d'un permis de travail général, le General Employment Permit, peuvent désormais demander à travailler sans un nouveau permis.
Les autorités irlandaises ont également lancé un permis d'emploi pour compétences critiques, le Critical Skills Employment Permit, pour les emplois qui connaissent une pénurie de main-d'œuvre et qui figurent sur la liste susmentionnée des professions à compétences critiques. Bien que cette liste ne concerne pas exclusivement le secteur de la santé, elle comprend de nombreux emplois dans ce domaine. Les avantages de ce nouveau permis/visa sont nombreux : il est exempté du test des besoins du marché du travail, le Labour Markets Trends Test, (qui vise à établir si les postes ne peuvent pas trouver de candidats irlandais qualifiés avant d'être ouverts aux étrangers), il permet un regroupement familial rapide (et les membres de votre famille peuvent également travailler en Irlande !), il donne aux expatriés l'autorisation de commencer à travailler sans offre d'emploi après 2 ans (la durée du permis). Désormais, ajouté à cela, les expatriés titulaires d'un permis de travail pour compétences critiques bénéficieront également d'une subvention de relocalisation.
L'Irlande connaît une pénurie de main-d'œuvre dans l'ensemble de l'économie, mais cette pénurie est particulièrement prononcée dans le secteur de la santé. Après la pandémie, presque tous les pays ont besoin d'une main-d'œuvre plus importante dans les services de santé publique, et l'Irlande ne fait pas exception. Deuxièmement, l'Irlande a une population qui vieillit rapidement et qui dépendra davantage du HSE. Et troisièmement, de nombreux jeunes diplômés irlandais, y compris des professionnels de la santé, immigrent dans d'autres pays comme l'Australie et le Royaume-Uni. Le vide qu'ils laissent derrière eux doit être comblé par des immigrants hautement qualifiés. Les hôpitaux publics irlandais devront embaucher 15 000 travailleurs supplémentaires d'ici 2035 pour continuer à fonctionner correctement selon l'Economic and Social Research Institute !
Le HSE est toutefois conscient qu'il ne peut pas compter uniquement sur l'immigration et qu'il doit également offrir des opportunités aux locaux. C'est pourquoi il s'efforce d'augmenter de 50 % le nombre de places disponibles dans les formations liées aux soins de santé dans les collèges et universités irlandais au cours des trois prochaines années. Ces trois dernières années, le pays a été en mesure de former plus de 300 infirmières et sages-femmes supplémentaires pour répondre à la demande de main-d'œuvre. Le Conseil national de la jeunesse d'Irlande, le National Youth Council of Ireland, a également recommandé d'autres mesures pour décourager ces citoyens de quitter le pays après leur formation. Ces recommandations comprennent l'extension de la Youth Travel Card, la carte de voyage, à prix réduit pour les jeunes aux adultes ayant la vingtaine et l'augmentation de l'allocation accordée aux demandeurs d'emploi au chômage.
La concurrence mondiale pour le recrutement de professionnels de la santé est actuellement féroce, des demandes similaires existant dans le système de santé publique d'autres pays développés comme le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. L'Irlande semble déterminée à créer de nouvelles lois et conditions d'immigration attrayantes afin d'encourager les professionnels de la santé hautement qualifiés du monde entier à le choisir.