Partir en expatriation n'est pas toujours de tout repos. Mais le retour d'expatriation non plus ! Organisation, déménagement, travail et scolarité, beaucoup de choses auxquelles penser. Parfois, la bureaucratie peut mettre pas mal de bâtons dans les roues. Beaucoup d'aspects sont donc à prendre en compte, dépendant de votre situation. Et puis, s'acclimater de nouveau à la France n'est pas toujours simple pour tout le monde. Retrouver la culture française et ses proches comporte des enjeux mais peut aussi porter à quelques déconvenues. Quand on s'habitue à une culture pendant plusieurs années, il n'est pas facile de retourner à la nôtre en un claquement de doigts.
Comment se passe le retour d'expatriation avant et après ?
Céline, Française qui a été expatriée au Japon, plus précisément à Yokohama, nous parle de son organisation avant son retour aux sources avec son conjoint et ses enfants. Elle explique qu'il faut savoir anticiper et planifier et raconte comment ça s'est passé pour elle avant de retourner en France : « Il faut penser à l'endroit où vous allez vivre (la ville/la banlieue/la campagne) et au pourquoi vous devez vivre à cet endroit-là, ainsi qu'au type de logement recherché. On devra également se renseigner sur le marché de l'immobilier si c'est pour un achat ou les conditions à remplir pour louer un bien. »
Elle estime que le déménagement est aussi un gros sujet : « Nous avions loué une maison meublée dans notre pays d'expatriation (le Japon) donc nous n'avons pas eu de meubles à ramener en France. Nous n'avons pas eu à faire appel à un déménageur. Mais on avait beaucoup de bagages hors format lors du départ. D'autres expatriés font appel à un déménageur et se procurent l'attestation de changement de résidence auprès du consulat. »
Comme Céline avait aussi un chat, elle s'est renseignée sur les formalités pour le transporter (auprès du service fret de la compagnie aérienne) et les conditions d'entrée en France car il venait d'un pays hors UE. En fait, les conditions d'entrée en France varient si l'animal provient de l'UE ou d'un pays appliquant la réglementation européenne (comme la Suisse, la Norvège...) ou d'un autre pays.
Côté scolarité des enfants, Céline explique qu'ils ne fréquentent pas des établissements scolaires français (faisant partie du réseau AEFE ou homologués), donc leur langue d'enseignement n'était pas le français. « Il a fallu trouver une école internationale, qui est souvent rare et chère, ou un établissement scolaire ayant des sections internationales. Nous avons opté pour ce dernier. C'est un groupe scolaire privé et il a fallu inscrire l'enfant 1 an avant la rentrée car il y avait une liste d'attente. Il fallait donc se renseigner 1 an à l'avance en envoyant un e-mail au chef de l'établissement (car on ne pouvait pas aller à la journée Portes Ouvertes). Un certificat de radiation du dernier établissement scolaire fréquenté, avoir les livrets scolaires et les cahiers d'activité (pour le primaire) ainsi que le dossier médical seront à demander. »
Qu'en est-il côté carrière ? Voici ce que conseille Céline : « Il faudra penser à l'emploi, ce que vous (et/ou votre moitié) allez faire en France. Nous n'avons pas eu de souci à ce niveau-là car mon conjoint et moi avons toujours travaillé pour la même boîte. »
En revanche, le retour d'expatriation n'aura pas été aussi simple pour Céline et sa famille, particulièrement en termes de formalités. « Il faut se baigner dans la bureaucratie lourde à la française ! Et surtout : l'impôt (outre les infos en ligne, on obtient des infos fiables auprès d'un centre de finance publique), l'assurance maladie, la mairie (pour l'inscription à la liste électorale). Concernant notre chat, il était obligatoire de l'inscrire à l'ICAD (Identification des Carnivores Domestiques) dans les 8 jours suivant notre arrivée en France. Pour cela, il faut aller chez le vétérinaire qui établit un certificat provisoire d'identification lors d'importations. »
Que faut-il prendre en compte lors du retour en France ?
Un retour d'expatriation nécessite une planification minutieuse, ainsi qu'une bonne préparation mentale, comme dans le cas d'une expatriation. Le contre-choc culturel, similaire au choc culturel que l'on rencontre souvent lorsque l'on s'installe dans un nouveau pays, est un aspect à ne pas négliger. « Il y a toujours eu une espèce de choc culturel. On se sent comme un "étranger" dans notre propre pays après six années d'absence, que ce soit personnellement, administrativement ou professionnellement. Il y a surtout un décalage entre la mentalité des gens du pays d'expatriation et celle de sa patrie. On s'est inscrits dans des clubs de sport pour s'adapter. On a évité de parler de notre pays d'expatriation pour ne pas agacer les gens car, au début, on a toujours tendance à comparer les deux pays. »
Céline estime qu'il faut être mentalement fort et prêt à affronter ce choc culturel. « Si vous avez des enfants, préparez-les aussi mentalement. Quitter une vie pour une autre n'est jamais simple, même si on l'a choisi et que l'on est tout à fait prêt à le faire. » Le contre-choc culturel peut être de taille, surtout dans un changement entre deux continents, comme Céline l'a vécu. Il est donc important de ne rien prendre à la légère, et d'être prêt à toute éventualité.
La question administrative n'a pas été simple non plus pour Céline: « Pour la sécurité sociale, c'était un peu long avec la bureaucratie à la française. Ça a pris 3 mois et demi. »
Quelques conseils en plus
Selon Céline, il est important, lors d'une expatriation, de toujours garder le contact avec la France, notamment en lisant la presse en ligne ou les articles sur les réseaux socioprofessionnels ou les conversations des gens sur des forums spécialisés pour savoir ce qui se passe ici (la politique, l'emploi, l'économie...). Il est également important d'être au courant du marché de l'emploi à tous les niveaux (local - régional - national) et de se demander si l'on a besoin de se reconvertir professionnellement ou pas. Ne négligez pas les souhaits et besoins de votre conjoint. « Des fois, les expériences à l'étranger ne sont pas forcément reconnues par certaines entreprises françaises, car certains métiers demandent la connaissance d'un bassin emploi donné ou bien d'une clientèle particulière (par exemple, un directeur marketing qui connaît l'habitude de consommation des ménages français) ou d'un ERP spécifique franco-français (ça existe dans les métiers de la Paie). »
Dernier petit conseil de Céline pour mieux vivre son retour d'expatriation sur le plan professionnel : « Certaines personnes qui reviennent d'expatriation se considèrent au-dessus de leurs collègues de travail pensant tout savoir. Ne faites pas ça, restez humbles ! »