Le monde du travail marche-t-il au pas du nomadisme numérique ? Si de nombreux secteurs ont conservé une organisation du travail traditionnelle (impossible de tout digitaliser) d'autres font le choix du travail 100 % à distance. Qu'ils travaillent à leur compte ou pour une entreprise, les nomades numériques redéfinissent la conception même du travail. C'est notamment vrai pour le bureau, qui s'exporte avec le travailleur. Où poser ses valises ? Tour d'horizon des avantages des destinations discount pour travailler à distance.
Les avantages de s'expatrier dans une région abordable
Les principaux avantages se trouvent bien entendu côté tarifs. Tout d'abord, le visa nomade numérique a un coût parfois non négligeable. Il faut compter 2000 dollars pour un visa de douze mois à Auguilla, contre à peine 100 dollars pour un visa de 3 ans maximum en Allemagne. Le visa nomade numérique est encore moins cher au Cap Vert (60 dollars), mais ne permet de rester que 6 mois. Les États ont bien compris l'intérêt d'attirer ces nouveaux travailleurs et se mettent progressivement à l'heure nomade numérique, à grand renfort de campagnes de communication, comme au Brésil.
Mais le coût du visa s'accompagne d'une autre dépense indispensable : l'assurance. La grande majorité des États exige que l'expatrié souscrive à une assurance maladie ou voyage. Charge à l'étranger de trouver l'assurance la plus compétitive en fonction de sa situation. À ce stade, on pourrait donc choisir les destinations proposant le visa le moins cher, comme la Géorgie (35 dollars), le Mexique (35 dollars), les Seychelles (50 dollars), l'Islande (60 dollars), Sainte-Lucie (70 dollars), ou la Grèce (90 dollars). Prudence cependant concernant la durée du visa. La plupart des visas nomades numériques durent un an, renouvelable ou non. C'est le cas pour la Géorgie, le Mexique, les Seychelles et Sainte-Lucie. En revanche, le visa islandais n'offre que 6 mois de résidence.
On appréciera les durées de séjour selon le projet professionnel. Un visa plus cher, mais permettant de rester plus longtemps peut être plus rentable. Par exemple, le visa nomade numérique norvégien coûte 630 dollars, mais dure 48 mois.
Travail à distance : le coût de la vie dans le pays étranger
À ces frais de départ s'ajoutent tous ceux nécessaires à la vie sur place, à commencer par le logement, les transports et l'indispensable connexion Internet. Une étude de la néobanque néerlandaise Bunq a justement comparé plusieurs capitales européennes en retenant 5 types de frais : le loyer, les transports, l'électricité, Internet, et la location d'espaces de travail. Soit, les principaux types de dépense du nomade numérique. Bucarest se classe ville la moins chère pour travailler à distance. Selon l'étude, il est en effet possible de vivre dans la capitale roumaine pour 804 euros par mois (environ 860 dollars). C'est moins cher qu'en Grèce (1042 euros mensuels/ environ 113 dollars) et encore moins cher qu'à Londres (3013 euros mensuels/environ 3220 dollars).
Mais les nomades numériques ne passent pas leur temps à vadrouiller entre deux logements ou espaces coworking. Il ne faut pas oublier le coût de l'alimentation et des loisirs sur place. Consommer local fait baisser la facture. Inversement, ne miser que sur des produits importés plombera d'autant le budget.
Il convient également de prendre en compte d'autres variables, qui ne sont pas toujours directement mesurables, mais qui impactent le budget. Car l'endroit le moins cher côté nourriture ne le sera pas forcément côté transports ou côté logement. Le quartier le moins cher nécessitera peut-être d'effectuer de longs trajets pour se rendre au lieu voulu. L'endroit le moins cher pourra aussi ne pas convenir à l'expatrié.
Nomades numériques : quelle destination choisir ?
Si l'on comprend aisément la nécessité de faire des économies, on rappelle que les prix ne devraient pas être l'unique source de comparaison. C'est d'ailleurs pour cette raison que les destinations réputées les moins chères ne sont pas forcément prises d'assaut par les expatriés. De même, les destinations plus onéreuses ne sont pas plus désertées par les expats., l'étude de Bunq révèle que malgré leur coût de la vie relativement élevé, Dublin, Luxembourg Ville et Copenhague font partie des capitales les plus prisées des nomades numériques.
Quel est le métier exercé ? À quelle vie de nomade numérique aspire-t-on ? Pour combien de temps ? Voilà toutes des questions tout aussi importantes que le coût de la destination, voire plus importantes. Ce sont en effet elles qui vont orienter le choix du pays d'expatriation. C'est la raison pour laquelle des pays réputés chers attirent néanmoins les expatriés. Il faut aussi prendre en compte le cadre et le mode de vie que l'on souhaite avoir à l'étranger. Vie de campagne contre vie citadine, nomadisme numérique « posé » dans un même endroit ou multiples escales au sein de la région ou du pays… Voilà d'autres aspects à prendre en considération avant d'envisager l'aventure nomade numérique.
