Ce qui change en Allemagne après la crise de COVID-19

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Allemagne ?

Depuis le 2 juillet 2020, les ressortissants de la plupart des pays sont autorisés à voyager en Allemagne sans aucune restriction. Il existe toutefois des exceptions, déterminées par l'absence d'un accord de réciprocité entre l'Allemagne et certains pays. A savoir que la liste des pays sûrs est mise à jour régulièrement, alors il vaut mieux la consulter avant de planifier votre séjour. Notez, toutefois, que l'admissibilité dépend non de la nationalité du voyageur mais du pays dans lequel il a séjourné avant de voyager en Allemagne. Par ailleurs, les ressortissants étrangers provenant de pays tiers qui ne sont pas listés parmi les pays sûrs sont autorisés à entrer en Allemagne sous certaines conditions, notamment s'ils sont en possession d'un permis de résidence valide, ou pour une visite ou une réunification familiale, ou s'ils n'ont pas la possibilité d'étudier en Allemagne depuis l'étranger. Les experts et professionnels étrangers hautement qualifiés dont la présence est indispensable pour l'économie allemande, les professionnels de la santé, ainsi que les demandeurs d'asile sont également autorisés à y entrer. Quoi qu'il en soit, tout nouvel arrivant en Allemagne ayant séjourné dans une région à risques durant les 14 derniers jours sont tenus de se rendre directement à leur destination et de s'auto-isoler après avoir été soumis à un test de dépistage de COVID-19. Ils doivent également se signaler par téléphone ou par courriel auprès des autorités compétentes. Retrouvez plus d'informations sur le site du Bureau fédéral des Affaires étrangères ou celui du ministère des Affaires intérieures. Le site du ministère de la Santé est une autre mine d'informations relatives à la COVID-19.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

A ce jour, il n'y a eu aucun changement en matière de visas ou de permis de résidence en Allemagne. Le pays se veut également rassurant envers les ressortissants étrangers qui y font un court séjour. A titre d'exemple, les détenteurs de visas nationaux de type D dont la date d'expiration approche peuvent demander une prolongation de visa au bureau de l'immigration le plus proche. Il leur est toutefois conseillé d'être en possession de leur visa expiré et de leurs pièces d'identité en tout temps jusqu'à ce que la décision quant à la prolongation de leur visa leur soit communiquée. Les ressortissants étrangers qui se trouvent à l'étranger au moment de l'expiration de leur permis de résidence et qui sont dans l'incapacité de rentrer en Allemagne peuvent présenter une demande de renouvellement par courriel au bureau de l'Immigration de plus proche. Si la demande a été faite avant l'expiration du permis, le visa reste valide jusqu'à ce qu'une décision finale soit prise. Dans le cas d'une ré-entrée, en revanche, il vous faudra un Fiktionsbescheinigung, c'est-à-dire, un certificat fictionnel qui sera généralement transmis à la mission diplomatique la plus proche de votre lieu de résidence. Cette procédure est expliquée en détail sur le site du Bureau fédéral des Affaires étrangères. D'autre part, certains visas comme le visa vacances-travail et le visa au pair ne seront plus délivrés jusqu'à nouvel ordre.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Allemagne après la crise ?

La pandémie de coronavirus a donné lieu à une véritable crise de l'emploi en Allemagne. En effet, selon les chiffres récemment publiés par l'Agence fédérale de l'Emploi, le pays compte aujourd'hui plus de 2,8 millions de personnes sans emploi. Le taux de chômage en Allemagne passe ainsi à 6,2%. L'on s'attend d'ailleurs à ce que le nombre de chômeurs dépasse la barre des 3 millions d'ici la fin de l'année. Le nombre d'offres d'emploi est également en baisse. En juin, 570 000 postes vacants seulement ont été signalés aux autorités. Les secteurs les plus affectés sont l'aviation, le tourisme, la métallurgie, ainsi que l'industrie automobile qui était déjà en chute depuis plusieurs mois. Qui plus est, de nombreuses grandes entreprises anticipent déjà leurs difficultés et des licenciements pour les prochaines années même s'ils ont bénéficié de l'aide financière du gouvernement. A titre d'exemple, la compagnie aérienne Lufthansa a annoncé, en juin dernier, la suppression de quelque 22 000 postes, dont la plupart en Allemagne. MTU Aero Engines prévoit de réduire son personnel par 10% à 15% d'ici la fin de 2021 tandis que le conglomérat Thyssenkrupp prévoit de supprimer 3 000 postes dans ses unités présentes à travers l'Allemagne. Il est également intéressant de noter que plus de 500 000 entreprises en Allemagne ont introduit le concept de Kurzarbeit, c'est-à-dire, des heures réduites qui résultent en une baisse de revenu. Il s'agit toutefois d'un moyen pour les entreprises de préserver leur main-d'œuvre et d'éviter les licenciements. Aussi, dans de nombreux secteurs, les salariés travaillent toujours à distance. Si vous souhaitez donc travailler en Allemagne, il vaut peut-être mieux attendre un peu avant de commencer votre recherche d'emploi. Gardez aussi en tête que ce sera encore plus difficile si vous n'êtes pas détenteur d'un permis de travail.

Comment le système de santé allemand a-t-il réagi face à la crise ?

Même si l'Allemagne a enregistré plus de 225 000 cas positifs de COVID-19, il faut dire qu'il a plutôt bien réagi face à la crise en termes de détection et de traitement, mais aussi en termes de gestion et de prévention. L'Allemagne possède un système de santé très développé avec des hôpitaux et cliniques dotés d'équipements de pointe, sans oublier ses médecins et infirmiers hautement qualifiés et compétents, tant au niveau public que privé. En effet, pour une population de 83 millions, le pays dispose de plus de lits que n'importe quel autre pays de l'UE pour chaque 1 000 habitants et de 13,2 infirmiers et 4,2 médecins pour chaque 1 000 patients. Qui plus est, près de 90% de la population est couvert par le régime d'assurance santé public tandis que le reste sont souscrits à des plans d'assurance santé privés. Les temps d'attente sont également inférieurs à ceux d'autres pays de l'UE. Pendant la crise, le nombre de lits aux unités de soins intensifs est rapidement passé de 12 000 à 40 000, ce qui a largement facilité le traitement des cas positifs. Des tests de dépistage de COVID-19 ont également été mis à disposition de la population gratuitement et des équipements de protection ont été fournis au personnel médical et paramédical afin de limiter les risques de contamination.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

La nouvelle année académique en Allemagne a débuté en août. Si la plupart des écoles ont rouvert leurs portes, certaines sont en train de fermer à nouveau en raison de l'apparition de nouveaux cas de COVID-19. Il n'empêche que les autorités veillent au grain et ont élaboré une série de recommandations auxquelles tous les établissements scolaires doivent se plier. A savoir, toutefois, que l'enseignement en Allemagne est géré au niveau des différents États, ce qui signifie que les réglementations peuvent également varier d'un État à l'autre. De manière générale, le port du masque, la désinfection régulière des mains, ainsi que la distanciation sociale sont obligatoires. Aussi, les classes ont désormais lieu en petits groupes qui ne doivent pas se mélanger aux autres, afin de réduire les risques d'exposition. En ce qu'il s'agit des universités, les cours ont repris dès avril 2020. Des dispositions ont également été prises pour assurer l'enseignement à distance, surtout pour les étudiants étrangers qui souhaitent poursuivre leurs études supérieures en Allemagne mais qui n'ont pas la possibilité de voyager pour l'instant.

Comment se porte actuellement le marché immobilier allemand ?

Malgré les spéculations, le marché immobilier allemand n'a subi aucun effet néfaste de la crise de COVID-19 pour l'heure. D'ailleurs, les spécialistes de l'immobilier s'attendent à une hausse du taux de transactions au cours des prochains mois. Selon les autorités allemandes, le marché a reçu des investissements de l'ordre de 41,8 milliards d'euros pendant le premier semestre de 2020, ce qui est plutôt rassurant. Berlin, Munich, Hambourg, ainsi que Francfort, Cologne et Stuttgart sont les villes qui attirent le plus. Il n'empêche que les prix immobiliers ont subi une légère hausse (1,3%) par rapport à avant la crise, particulièrement en ce qui concerne les maisons, compte tenu de la demande. En ce qu'il s'agit des loyers, une légère hausse de 0,4% a été enregistrée ces derniers mois. Si vous souhaitez donc vous installer en Allemagne ou que vous vous y trouvez déjà, ce serait peut-être le moment d'investir dans l'immobilier plutôt que louer. A savoir que les intérêts sur les prêts bancaires sont moindres par rapport à d'autres pays de l'UE.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Allemagne ?

Le coût de la vie en Allemagne reste plutôt raisonnable malgré la crise de COVID-19, les loyers étant la dépense la plus significative pour les expatriés. Il est intéressant de noter que la taxe à valeur ajoutée ou GST sur les produits et services a été réduit de 19% à 16%. Les aliments et produits essentiels coûtent également 5% moins cher. De manière générale, un budget de 853 euros par mois vous permettra de couvrir vos dépenses en Allemagne. Il est aussi intéressant de noter que la crise a encouragé les Allemands à consommer davantage de produits locaux.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

Il faut reconnaître que la vie n'a pas repris son cours normalement en Allemagne même si les commerces et entreprises sont à nouveau opérationnels et que les écoles ont rouvert leurs portes. Les activités culturels et sociales, ainsi que les festivals, qui font une partie intégrante de la vie en Allemagne, sont toujours interdits. Aussi, on prend moins le transport en commun en raison des recommandations émises par les autorités locales. Les Allemands privilégient aujourd'hui les déplacements en voiture ou à vélo. Le port du masque, la distanciation sociale et la désinfection des mains sont devenues la nouvelle norme.