Ce qui change en Irlande avec la crise de COVID-19

jeune femme portant un masque
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Actualisé par Veedushi le 09 septembre, 2020

S'il est toujours déconseillé de voyager pour des raisons non essentielles, l'Irlande a rouvert ses portes aux ressortissants étrangers de diverses origines. Il y a toutefois une série de conditions à respecter et des formalités à remplir à l'arrivée si vous souhaitez vous rendre en Irlande. Cet article vous dit tout sur les changements en cours et ceux à venir après la crise de COVID-19 en matière de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, d'immobilier, d'éducation, de mode de vie, entre autres.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Irlande ?

Le gouvernement irlandais a défini une liste verte des pays dont les ressortissants sont autorisés à entrer sur son territoire et des conditions qu'ils sont tenus de respecter. Cependant, les voyageurs provenant de pays qui ne sont pas inscrits sur la liste verte sont tenus de limiter leurs mouvements, c'est-à-dire, s'auto-isoler pendant une période de 14 jours à compter de leur arrivée en Irlande. Aussi, tous les voyageurs, quel que soit leur pays de provenance, doivent remplir un Public Health Passenger Locator Form qui devrait faciliter leur traçage en cas de besoin. Ce formulaire est également disponible en format papier à tous les points d'entrée en Irlande. Sachez toutefois que l'incapacité de produire ce formulaire peut entraîner une amende de 2 500 euros et une peine d'emprisonnement de 6 mois maximum. En cas de doute sur les formalités à remplir à votre arrivée, veuillez contacter les représentations diplomatiques irlandaises dans votre pays d'origine. Retrouvez plus d'informations sur le site officiel du gouvernement irlandais.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

Le gouvernement irlandais fait preuve d'une grande indulgence envers les ressortissants étrangers qui s'y trouvent déjà et dont les autorisations de résidence sont arrivées à terme. A titre d'exemple, les autorisations de résidence qui expirent entre le 20 août et le 20 septembre sont automatiquement renouvelées pour un mois supplémentaire. Cette mesure comprend les visas de courte durée qui ont été prolongés récemment. En revanche, ne vous attendez pas à recevoir un nouveau permis de résidence irlandais (IRP) ou une lettre d'autorisation en cette période de crise. Une fois que les bureaux d'enregistrement seront à nouveau opérationnels, il faudra vous y rendre en personne. Pour ceux qui vivent à Dublin, en revanche, pas besoin de se rendre au bureau d'enregistrement de Burgh Quay. La demande peut être faite en ligne depuis le 20 juillet 2020. En ce qu'il s'agit des citoyens des pays tiers détenteurs d'un visa d'une durée de 90 jours, la durée de leur visa est également prolongée selon les mêmes dispositions. Si vous en êtes à votre première demande d'IRP, vous pouvez demander une lettre d'autorisation à être présent en Irlande à condition d'être en possession d'un General Employment Permit ou d'un Critical Skills Employment Permit, ou que vous soyez un stagiaire en comptabilité, le conjoint ou partenaire d'un détenteur de Critical Skills Employment Permit, un étudiant, ou le conjoint d'un citoyen irlandais, ou que vous soyez un membre de la famille proche d'une personne qui bénéficie d'une protection internationale en Irlande. Cependant, vous devez vous trouver en Irlande au moment de la demande. Pour plus d'informations sur les visas et les permis d'emploi, rendez-vous sur le portail officiel de l'Irlande.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Irlande après la crise ?

Comme c'est le cas de la plupart des pays, la crise de COVID-19 a eu un impact considérable sur l'économie et le marché du travail irlandais, entraînant ainsi des licenciements massifs dans divers secteurs. L'hôtellerie et la restauration, les technologies de l'information et de la communications, le marketing, la construction, l'architecture et l'immobilier, la vente et l'achat au détail et au gros, ainsi que le voyage, l'aviation et le tourisme, sont les secteurs les plus affectés par la crise. Mais les ressources humaines et le recrutement, la publicité, les banques, services financiers et assurances, ainsi que les œuvres de bienfaisance ne sont pas en reste. Le taux de chômage est donc passé de 4% en janvier 2020, soit le taux le plus bas depuis plus d'une décennie, à 16,7% en juin, selon les chiffres publiés par le bureau central des statistiques. L'on s'attend d'ailleurs à ce que le taux de chômage grimpe à 25% au cours des prochains mois ! Une situation alarmante, d'autant que les licenciements continuent dans de nombreux secteurs et que, dans d'autres, des milliers de salariés ont été temporairement mis à pied. Il est intéressant de noter que le taux de chômage des jeunes ayant entre 15 et 24 ans a atteint les 41,2% tandis que celui des personnes ayant de 25 à 74 ans est de 13,7%. Cependant, certains secteurs, comme ceux de la santé, de la logistique, de l'alimentation, des appareils médicaux, de la science et des produits pharmaceutiques, ainsi que l'éducation, sont toujours en train de recruter. Malgré cela, il est peu probable que vous arriviez à trouver un emploi en Irlande après la crise en tant qu'expatrié.

Comment le système de santé irlandais a-t-il réagi face à la crise ?

Le gouvernement irlandais a rapidement réagi face à la propagation de la COVID-19. En effet, une vingtaine d'hôpitaux privés ont été désignés par le gouvernement pour offrir gratuitement des soins à la population comme c'est le cas des hôpitaux publics. Ces hôpitaux représentaient ainsi 2 000 lits additionnels, 47 lits aux unités de soins intensifs et 600 lits de jour, ainsi que 9 laboratoires et 194 respirateurs artificiels. Le système de santé public compte, pour sa part, 11 000 lits ainsi que 2 300 lits de jour. Des hôtels se sont également mis à la disposition du système de santé irlandais, notamment à Dublin, pour la mise en quarantaine des personnes atteintes de la COVID-19. Il n'empêche que la capacité du système de santé irlandais reste inférieur à la moyenne de l'OCDE, le taux d'occupation étant de 95%, soit le taux le plus élevé en Europe. Le nombre de lits aux soins intensifs est de 5,2 pour chaque 100 000 habitants, ce qui est largement insuffisant. Ajoutons à cela le manque de personnel soignant. En effet, une réduction de 2 641 infirmiers et sages-femmes a été notée de 2008 à 2017. Le nombre de lits d'hôpital a également baissé en raison du manque d'investissement dans ce secteur. Par ailleurs, le pays dispose de seulement 140 centres de santé primaire. Aujourd'hui encore, même si la situation semble être sous contrôle, une centaines de nouveaux cas de COVID-19 sont rapportés chaque jour. Aux personnes qui ont contracté le virus, il est conseillé de ne pas se rendre à l'hôpital, de s'auto-isoler le plus rapidement possible et de prendre contact avec un médecin généraliste par téléphone. Ce dernier évaluera votre état de santé pour déterminer si vous avez besoin de vous faire dépister. Fort heureusement, la consultation médicale et le test de dépistage de COVID-19 sont gratuits. Si le test s'avère positif, vous devrez alors fournir les noms et coordonnées des personnes avec lesquelles vous avez été en contact durant les dernières 48 heures. Ces dernières seront retracées et tenues de s'auto-isoler à leur tour, même si elles ne présentent aucun symptôme. Sachez que vous n'avez aucun frais à payer pour le traitement de la COVID-19 en tant qu'expatrié. Qui plus est, les prescriptions sont actuellement valides 9 mois et peuvent être renouvelées par les pharmaciens. Grâce à la télémédecine, les médecins peuvent également envoyer directement des prescriptions aux pharmacies par courrier électronique. Retrouvez plus d'informations sur le portail officiel de l'Irlande.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

Toutes les écoles en Irlande ont rouvert leurs portes en toute flexibilité et dans le respect de la distanciation sociale et des autres normes sanitaires en vigueur. Il est intéressant de noter que le système de éducatif irlandais prône le mode d'enseignement hybride, c'est-à-dire, un mélange de classes en présentiel et de cours à distance, jusqu'à ce que la situation retourne à la normale dans le pays. Aussi, les élèves sont tenus de ne pas se mélanger aux élèves des autres classes afin de limiter les risques de contagion dans le milieu scolaire. Les heures de pause et la recréation ont également été reprogrammées afin d'éviter les rassemblements. Par ailleurs, des dispositions ont été prises pour que les enfants qui souffrent actuellement de problèmes de santé puissent étudier à distance pendant la crise. Sachez toutefois que le port du masque n'est pas exigé aux enfants ayant moins de 13 ans. Au niveau du secondaire, en revanche, le port du masque est obligatoire pour les élèves et les enseignants lorsqu'une distance de 3 mètres ne peut être respectée. Au niveau secondaire, les élèves sont tenus de ne pas se déplacer d'une classe à l'autre pour les cours. C'est donc aux responsables des écoles et aux enseignants de s'assurer de la réduction des déplacements au sein de l'établissement. Sachez que le pays compte quelque 4 000 écoles primaires et secondaires qui accueillent près de 1 million de jeunes étudiants au quotidien. En ce qu'il s'agit du transport scolaire, quelque 1 600 bus scolaires sont venus s'ajouter à la flotte existante afin de garantir la distanciation sociale à bord des véhicules. D'autre part, il est conseillé aux parents d'encourager leurs enfants qui sont des élèves du secondaire à se rendre à l'école à vélo ou à pied afin d'éviter de prendre le transport public. Retrouvez plus d'informations sur le site du gouvernement irlandais. En ce qu'il s'agit de l'enseignement supérieur en Irlande, les dates de la rentrée varient d'une université à l'autre, allant de mi-septembre à début-octobre 2020. Les étudiants étrangers en Irlande dont les visas ont expiré entre le 20 juillet et le 20 août ont bénéficié d'un renouvellement d'un mois supplémentaire à condition qu'ils soient toujours inscrits dans une université, même si les cours ont lieu à distance. Aussi, tous les examens oraux, théoriques et pratiques ont été renvoyés jusqu'à nouvel ordre. Ceux qui n'ont pu participer aux dispositions alternatives n'ont pas été pénalisés. En effet, ils auront l'occasion de compléter leurs études ultérieurement, sous les directives de leurs universités respectives. Les étudiants étrangers qui ont été licenciés pendant la crise sont également éligibles pour le COVID-19 Pandemic Unemployment Payment, ce qui n'affectera nullement le renouvellement de leur statut d'immigrant.

Comment se porte actuellement le marché immobilier ?

Les prix de l'immobilier en Irlande sont en hausse depuis le début de la crise, selon une étude réalisée par Daft.ie. En effet, le Housing Market Report fait état d'une baisse des prix de l'ordre de 5,5% en avril, suivie d'une hausse moyenne de l'ordre de 3,7%. Cette situation est principalement due à une baisse de 22% des transactions immobilières à juin 2020 par rapport à la même période en 2019. Le nombre de nouvelles annonces immobilières a également chuté de manière significative. Selon une autre étude réalisée par le site MyHome, une hausse des prix de l'ordre de 4,3% a été enregistrée en juin et août 2020. Le prix moyen d'une maison tourne ainsi autour des 280 000 €. A Dublin, les prix ont grimpé de 2,9%, ce qui fait que le prix d'un bien immobilier tourne autour des 383 000 €. En banlieue, comptez en moyenne 234 000 €, ce qui représente une hausse de 4,7%. La mise en attente des nouveaux projets de construction y serait pour quelque chose, selon les experts de l'immobilier irlandais. Il n'empêche que la demande immobilière reste élevée en Irlande, comme en témoignent les 3 397 nouvelles demandes de prêts bancaires en juillet 2020, selon l'organisme Banking and Payments Federation Ireland (BPFI). Il s'agit d'une d'une hausse de 50,1% par rapport à juin 2020. Parmi, 1 883 demandes ont été déposées par des nouveaux propriétaires. Si vous avez donc prévu d'acheter un bien immobilier en Irlande pendant votre séjour, il vaudrait peut-être mieux attendre encore un peu. En ce qu'il s'agit des loyers, les prix ont chuté de 5,5% en avril, mais une hausse de 3,7% a rapidement suivi en mai. Ainsi, à travers le pays, il faudra compter environ 1 398 € pour le loyer, même si ceux-ci ont tendance à varier d'une région à l'autre.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Irlande ?

Dublin, la capitale irlandaise, fait partie des villes les plus chères au monde. Il n'est donc pas surprenant que le coût de la vie en Irlande ait augmenté davantage depuis le début de la crise. Comme indiqué plus haut, les prix des loyers et de ventes immobilières ont connu la hausse la plus significative pendant les quelques derniers mois. Mais il n'y a pas que ça ! Des hausses ont également été relevées au niveau des prix de certaines denrées alimentaires, en particulier des produits importés. En revanche, les prix des aliments et produits locaux ont légèrement baissé, chose qui inquiète les producteurs locaux.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

La crise de COVID-19 a entraîné pas mal de changements au niveau du mode de vie en Irlande. Aujourd'hui, le port du masque et la distanciation sociale font une partie intégrante de la vie des Irlandais. S'ajoutent à cela de nombreuses restrictions mises en place par le gouvernement. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est le concept de « cocooning », selon lequel il est recommandé aux personnes ayant plus de 70 ans de sortir le moins possible. En ce qu'il s'agit de la vie sociale en Irlande, les visites à domicile, en plein air ou en intérieur, doivent être limitées à 6 personnes provenant de 3 différentes maisons maximum. Les rassemblements et les évènements en plein air sont, quant à eux, limités à 15 personnes. Les activités sportives et les matchs se déroulent toujours à huit clos, mais il est possible de faire du sport à la salle de sport, d'aller nager à la piscine, ou encore de faire le yoga et les pilâtes, et se rendre aux cours de danse dans la limite de 6 personnes en intérieur et 15 personnes en plein air. Aux mariages, un maximum de 50 personnes, y compris le personnel de service, sont autorisées. Sachez que cette règle s'applique également aux sorties culturelles telles que les galeries d'art, les cinémas et les théâtres, à condition que la distanciation sociale soit respectée. Les restaurants et les bars sont tenus de fermer leurs portes à 23.30h et de n'accepter que 6 personnes à une table. Cependant, vous êtes autorisé à passer un maximum de 2 heures à une table de restaurant ou dans un bar.

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