Ce qui change au Portugal avec la crise de COVID-19

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Actualisé par Veedushi le 24 août, 2020

Maintenant que le Portugal a rouvert ses frontières, il est possible de s'y rendre pour des raisons essentielles comme le travail, les études ou encore la réunification familiale. Il convient toutefois de respecter certaines conditions et de remplir une série de formalités à l'arrivée. Cet article vous dit tout sur ce qui change au Portugal avec la crise de COVID-19 en matière de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, d'immobilier, de mode de vie, entre autres.

Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer au Portugal ?

Les ressortissants des pays de l'Union européenne et de l'espace Schengen, ainsi que ceux provenant de l'Australie, du Canada, de la Chine, de la Corée du Sud, de la Géorgie, du Japon, du Maroc, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de la Thaïlande, de la Tunisie et de l'Uruguay sont autorisés à entrer au Portugal pour des raisons essentielles telles que le travail, les études, la réunification familiale, ou pour des raisons de santé ou humanitaires. Ces derniers, ainsi que leurs personnes à charge, sont dispensés de l'obligation de fournir les résultats obtenus d'un test de dépistage de COVID-19, sauf s'ils ont prévu de se rendre dans les archipels de Madère ou des Açores. En revanche, tous les autres voyageurs sont tenus de se soumettre à un test de dépistage dans les 72 heures précédant leur départ et de fournir les résultats à leur arrivée au Portugal. S'ils ne l'ont pas fait avant leur départ, ils devront alors se soumettre à un test de dépistage à leur arrivée, à leurs propres frais. En cas de refus, ils ne seront pas autorisés sur le territoire portugais. Sachez qu'une prise de température est également effectuée à l'aéroport. Vous en saurez plus sur le site des Aéroports du Portugal. Qui plus est, les voyageurs devront fournir le formulaire de santé qui leur a été remis par leur transporteur aérien à des fins de retracement. D'autre part, les voyageurs présentant des symptômes similaires à ceux de la COVID-19 sont tenus de prendre contact avec les services de santé (SNS) en appelant le 808 24 24 24. Il est aussi intéressant de noter qu'aucune quarantaine n'est imposée aux voyageurs au Portugal. Ils leur est toutefois recommandée de s'auto-isoler à leur domicile pendant 14 jours. Retrouvez plus d'informations ici et sur le site de communication officiel du Portugal.

Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?

Depuis le début de la crise de COVID-19, la plupart des procédures relatives au visa et autres autorisations d'entrée au Portugal ont été simplifiées. Ainsi, plus besoin de se rendre en personne aux services des étrangers et des frontières (SEF). Tout peut se faire en ligne ou par voie postale, et ce pour une durée d'une année, y compris le renouvellement du permis de résidence. Une fois que vous avez réglé les frais imposés, la réponse vous sera communiquée à votre adresse fiscale. Sachez que les mineurs sont exemptés des frais. En somme, tous les visas et permis de résidence ayant expiré après le 24 février 2020 restent valides jusqu'au 30 octobre 2020 à condition que leurs détenteurs disposent d'une preuve de demande de renouvellement. En ce qu'il s'agit du Golden Visa destiné aux retraités et aux investisseurs étrangers, les changements proposés afin d'interdire aux investisseurs de faire l'acquisition de biens immobiliers dans les régions centrales de Lisbonne et de Porto sont suspendus jusqu'à nouvel ordre. Vous en saurez plus sur le site du SEF.

Sera-t-il difficile de trouver un emploi au Portugal après la crise ?

La situation dans laquelle se trouve le marché du travail portugais est alarmante, comme c'est le cas de la plupart des pays d'Europe et d'ailleurs. En effet, l'on s'attend à ce que plus de 800 000 salariés aient perdu leur emploi d'ici la fin de l'année, ce qui devrait amener le taux de chômage à 10,1% à 11,7%. Sachez que la population active du pays compte pas plus de 5,3 millions de personnes. Ajoutons à cela les réductions salariales auxquelles plus de 1,5 millions d'employés font face aujourd'hui. Selon le ministère de l'Emploi, près de 32 000 de petites et micro entreprises locales ont signifié leur intention de réduire leur personnel qui comprend quelque 552 000 personnes. Les secteurs les plus affectés par la crise sont le tourisme, l'hospitalité, la restauration, les services, l'industrie manufacturière, ainsi que l'industrie de la réparation automobile. Lisbonne, la Vallée du Tage et ses régions avoisinantes, ainsi que l'Algarve, sont les endroits les plus touchés, d'où la hausse du taux de chômage. Chaque jour, plus de 3 000 personnes s'ajoutent à la liste des chômeurs qui est déjà très longue. Depuis le mois de mars, le nombre de demandeurs d'emploi a donc augmenté, ce qui risque fortement de réduire vos chances de trouver un emploi au Portugal après la crise, en particulier si vous n'êtes pas lusophone.

Comment le système de santé portugais a-t-il réagi face à la crise ?

Avec 55 597 cas positifs de COVID-19 et 1 796 décès, le Portugal s'en est plutôt bien sorti. D'ailleurs, le pays a mis en place une stratégie de renforcement afin de prévenir une deuxième vague. Rappelons que le système de santé portugais est très développé et fiable, avec 107 hôpitaux publics, y compris 6 hôpitaux militaires et carcéraux, ainsi que 3 hôpitaux issus d'un partenariat entre les secteurs public et privé. Selon le ministère de la Santé, les établissements de santé publics du pays comptaient, en avril, 528 lits pour adultes et 59 lits pédiatriques aux unités de soins intensifs. La capacité des hôpitaux a d'ailleurs été augmenté au cours des derniers mois, avec une hausse de 66% du nombre de lits pour adultes à l'unité de soins intensifs. Aujourd'hui, le pays possède également 1 151 respirateurs artificiels, dont 388 lui ont été remis en tant que don tandis que 156 autres ont été achetés à crédit. Qui plus est, l'Institut national de la Santé, le laboratoire militaire, 38 laboratoires attachés aux hôpitaux publics, 22 laboratoires universitaires, ainsi que 27 groupes de laboratoires privés ont été désignés pour l'analyse des tests de dépistage de COVID-19. D'autre part, si le pays faisait face à une pénurie d'équipements de protection au départ, il possède aujourd'hui un stock de plus de 26,4 millions de masques chirurgicaux, de 930 000 tests de dépistage et 857 000 kits d'extraction. Même si le secteur privé est très bien équipé, la plupart des traitements relatifs à la COVID-19 ont été assurés par les hôpitaux publics. D'autre part, des centres de santé communautaires ont été mis en place par les autorités portugaises afin de limiter le nombre de personnes nécessitant des soins de santé en urgence. Le dépistage a donc lieu dans un laboratoire hospitalier ou privé, ou dans un centre de dépistage drive-through. Les patients présentant de très légers symptômes sont renvoyés chez eux à des fins d'isolement et de suivi tandis que ceux présentant des symptômes plus sérieux sont redirigés vers les unités d'urgence. D'autre part, TRACE-COVID est une plate-forme en ligne qui a été mise en place pour faciliter le suivi des patients qui sont en voie de rétablissement à domicile et retracer les personnes avec lesquelles ils ont été en contact. Un service de suivi psychologique a également été mis en place pour venir en aide aux personnes, y compris les enfants, qui ont subi les effets néfastes du confinement et de l'isolement, avec une soixantaine de psychologues disponibles 24/7, sans compter les nombreuses initiatives mises en place pour soutenir les personnes vulnérables.

Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?

Toutes les écoles au Portugal, y compris les crèches et garderies, sont opérationnelles. Afin de protéger les élèves, et ce à tous les niveaux, des mesures telles que le nettoyage régulier des salles de classe, la distanciation sociale, la prise de température et la réorganisation des horaires, ont été mises en place. En ce qu'il s'agit de l'enseignement supérieur au Portugal, la nouvelle année académique a débute en août 2020. Des dispositions ont été prises pour assurer l'enseignement universitaire et polytechnique à la fois à distance et en présentiel.

Comment se porte actuellement le marché immobilier ?

La crise de COVID-19 a eu un impact mitigé sur le marché immobilier portugais. De manière générale, les prix ont connu une hausse de 12,8% par rapport à 2019, selon une étude réalisée par le site Imovirtual. En effet, le prix moyen d'une maison est passé de 318 808 euros à 359 479 euros. En revanche, le marché se montre plutôt résilient, avec de légères fluctuations de prix d'un mois à l'autre, variant en fonction des villes et des quartiers. Inutile de vous dire que Lisbonne, la capitale, et Faro, en Algarve, demeurent les villes les plus chères sur le plan de l'immobilier, tandis que Beja et Castelo Branco sont les villes les moins chères. Ainsi, comptez en moyenne 573 021 euros et 454 030 euros respectivement pour l'achat d'un bien immobilier à Lisbonne et à Faro, respectivement. Entre mai et avril, une légère baisse des prix de l'ordre de 0,8% a été enregistrée à travers le pays. Rappelons que le Portugal est une destination privilégiée par les expatriés pour l'investissement immobilier, compte tenu de l'offre importante. Alors si vous avez toujours rêvé d'y acheter un bien immobilier, rien ne vous empêche de concrétiser votre projet après la crise. A savoir qu'une hausse des loyers a également été notée dans plusieurs villes du Portugal. A titre d'exemple, le loyer moyen a atteint 1 595 euros par mois à Lisbonne et 1 156 euros par mois à Porto. A Braga, une ville moins populaire et relativement plus abordable, le loyer mensuel tourne à présent autour des 763 euros.

La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie au Portugal ?

Le faible coût de la vie fait du Portugal l'une des destinations les plus prisées au monde pour l'expatriation. En effet, la vie au Portugal est 22% inférieur à la France et 28,7% moindre par rapport aux États-Unis. Il n'empêche qu'une hausse des prix a été constatée depuis le début de la crise, comme c'est le cas de la plupart des pays. Ajoutons à cela les licenciements massifs dans divers secteurs ainsi que les réductions salariales. Une situation qui se fait ressentir principalement sur l'achat des aliments et qui ne devrait pas s'améliorer de sitôt.

Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?

Comme c'est le cas de tous les pays du monde, le mode de vie au Portugal a changé de manière considérable depuis le début de la crise. Avec un déconfinement par phases, la population s'est vu contrainte à s'adapter aux nouvelles normes et à les intégrer à leur quotidien. Ainsi, la distanciation sociale, le port du masque et la désinfection des mains sont de mise dans tous les endroits, y compris les supermarchés, les boutiques et commerces, les transports publics, entre autres. A titre d'exemple, les transports publics fonctionnent actuellement à deux tiers de leur capacité normale. Les taxis sont également tenus de se plier aux recommandations du gouvernement en n'acceptent aucun passager sur le siège avant. En ce qu'il s'agit des voitures et autres véhicules privés, ils ne peuvent transporter que 5 personnes maximum à condition que ces dernières vivent sous le même toit. En matière de rassemblements dans les endroits publics et privés, une limite de 20 personnes est imposée, sauf à Lisbonne où seules 10 personnes sont autorisées à se ressembler. Les pâtisseries et les cafés ferment aux alentours de 20h à Lisbonne mais à 1 h dans le reste du pays. Tous les restaurants, ainsi que les pubs et boites de nuit ferment également leurs portes à 1h, et à 20h dans la capitale. Les événements en plein air, ainsi que les cérémonies religieuses, y compris les mariages, sont autorisées à condition que le nombre de participants soit limité et contrôlé.

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