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en Allemagne, la formation se fait 80% dans l'entreprise

Nouvelle discussion

jean luc1

Quelles sont les spécificités du système d'apprentissage allemand ?


Frédéric Turlan : En Allemagne, l’apprentissage est le dispositif central de l’éducation professionnelle, c’est la voie pour l’entrée dans le monde du travail, le cœur du système éducatif. Cela remonte au Moyen Âge, lorsque chaque corporation intégrait les jeunes par ce biais. Le système s’est ensuite adapté à l’ère industrielle. L’apprentissage s’est répandu dans tous les métiers de l’industrie allemande, où chaque métier recrute via l’apprentissage.


La sélection se fait très tôt, puisque les jeunes sont orientés dès l’âge de 10/11 ans : soit, pour les meilleurs, vers les Gymnasium, l’équivalent du collège/lycée, qui conduit 40 % d’une classe d’âge vers le bac allemand (Abitur) ; soit vers des filières à vocation professionnelle qui mènent à l’enseignement supérieur technologique (Fachhochschulreife) pour 10 % de cette même classe d’âge. Ainsi, 50 % d’une classe d’âge passe par le circuit « normal », alors que les 50 % restants sont orientés vers les écoles à vocation professionnelle qui fonctionnent avec l’apprentissage (Realschulen, Hauptschulen, Werkrealschulen…) et conduisent à une intégration progressive, et presque certaine, sur le marché du travail.


À titre de comparaison, en France, 80 % des jeunes français suivent l’enseignement général – collège, lycée – pour décrocher des bac pro ou généraliste et les 20 % restants sont orientés, plus tardivement qu’en Allemagne, vers une filière professionnelle qui recourt à l’apprentissage ou à l’alternance.

De quels aspects pourrait-on s’inspirer en France ?


F. T. : Outre-Rhin, le monde de l’entreprise est très présent dans l’élaboration des contenus des formations en apprentissage. Ainsi, il y a une bonne adéquation entre les formations et les besoins des entreprises, mais aussi entre les postes d’apprentissage ouverts et les places disponibles dans les entreprises. Car ces dernières recrutent les apprentis en vue de les intégrer. Cela s’inscrit dans des plans de recrutement sur plusieurs années. Le jeune est recruté par une entreprise qui ensuite lui trouve un centre de formation. En France, la logique est différente : l’école de formation intègre le jeune et lui demande ensuite de trouver une place d’apprentissage.

En quoi le système français diffère-t-il ?


F. T. : L’une des différences les plus importantes est justement qu’en France ce sont les centres de formation qui sélectionnent les jeunes et pas les entreprises directement. En Allemagne, l’apprentissage est partie intégrante du système éducatif : la formation se fait à 80 % dans l’entreprise.

apprentissage  en Allemagne, la formation se fait à 80% dans l’entreprise 

On note une évolution intéressante. Comme la durée de l’apprentissage en Allemagne est plus longue qu’en France, le nombre de jeunes en cours d’apprentissage est plus important : 1,3 million en Allemagne, contre 478 000 en France, en 2019. Or il apparaît, qu’en France, le flux des entrées en apprentissage est en train de dépasser celui des Allemands. Ainsi, alors que nous enregistrions en France 321 000 entrées en 2018, nous en enregistrons 525 000 en 2020, contre 465 700 en Allemagne en 2020, selon l’Institut allemand de la statistique. Depuis, ce total a bondi en France à 732 000, tandis que le nombre d’entrées en apprentissage en Allemagne n’a progressé que de 0,3 % en 2021 par rapport à 2020. Cette évolution est due en partie à la démographie allemande et au fait que les jeunes allemands vont davantage vers des formations plus longues, délaissant l’apprentissage.

Quelles sont les limites du modèle d'apprentissage allemand ?


F. T. : Il y a visiblement une désaffection des jeunes pour l’apprentissage. Chaque année, des dizaines de milliers de postes d’apprentis ne sont pas occupés. On constate aussi une diminution des métiers ouverts à l’apprentissage : 600 métiers étaient ouverts dans les années 1970, contre 320 aujourd’hui. Certains métiers ne semblent plus adaptés. Le système était fondé sur l’industrie, or cette dernière commence à s’effriter et le système d’apprentissage tarde à faire sa mue vers les services.  https://www.pole-emploi.org/accueil/act … pe=article  . jean luc 1f609.svg

jean luc1

La France peut-elle vraiment faire comme l’Allemagne ?


Cela risque de coincer !


En Allemagne, jusqu’à 10 ans : tous les enfants vont dans la même école mais ensuite on leur demande déjà de choisir une orientation :


-- Soit le gymnasium (équivalent du collège-lycée français, ils vont passer l’équivalent du bac l’Abitur au bout de 9 ans.


-- Soit les realschule (équivalent du lycée technologique, ça va durer 6 ans).


-- Soit les hauptschule (comme un lycée techno aussi mais qui forme encore plus rapidement à la vie active). 


Les enfants doivent faire ce choix à 10 ou 11 ans. 


Et pour faire simple, c’est après leur cursus qu’ils choisiront l’apprentissage ou l’université.


Les grandes écoles n’existent pas en Allemagne… c’est totalement français. 

Apprentissage

Apprentissage © Getty

Des entreprises "éducation nationale"


Les programmes en apprentissage sont directement choisis par le ministère de l’économie… et le patronnât allemand en fonction des besoins dans les entreprises du pays.   


En Allemagne, on vous dira que c’est pour cette raison que l’apprentissage fonctionne aussi bien : tout le monde est gagnant (comme les entreprises forment les jeunes, elles sont sûres de les embaucher ensuite, c’est la vision typiquement allemande). 


Plus qu’une différence de systèmes scolaires, c’est surtout une différence culturelle énorme… peut-être même la plus grande entre nos deux pays. 

https://www.francebleu.fr/emissions/la- … oie-royale  jean luc 1f609.svg


commentaire : le systéme n'est pas aussi rigide que dit l'article entre 4 et 6eme classe les élèves peuvent monter ou descendre  de niveau , tout comme l'année qui précède les examents du secondaire ou au bac ,les éleves peuvent descendre, les éleves qui ont de trés mauvaise note pour le bac vont au collége, ceux des colléges vers les hautpschule .

les hautpschule ne sont pas comme des lycée  professionnelle . dans le 1eme cas les jeunes vont vers des métiers manuelle , dans le second se sont des techniciens

jean luc1

exellent article sur le sujet https://theconversation.com/le-systeme- … ion-163682  jean luc 1f609.svg

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