Bonjour,
• Code du travail : pas de code de travail tel que celui que j’ai connu en France. La 1ère chose que j’ai demandé à mes collègues était d’avoir accès au code du travail. Ils m’ont regardé avec curiosité, il n’y a presque rien dans le code du travail canadien (cela s’appelle les normes du travail).
• La culture du travail est surtout individualiste, dans le sens : chacun doit se débrouiller seul pour à la fois s’adapter aux tâches à effectuer et ensuite évoluer professionnellement.
• Collègues : les collègues de travail sont presque tous des immigrants aussi, tous les continents sont représentés (Afrique, Asie, Europe, Amérique du nord). Tous mes collègues sont francophones, mais ils sont en fait polyglottes.
• Superviseurs : les superviseurs (chefs de services ou directeurs de départements) sont souvent aussi des immigrants. Ils se méfient surtout du diplôme que vous avez en poche, pas parce que vous avez un diplôme étranger, mais parce qu’ils ont peur d’être moins diplômés que vous. Il y a une rivalité dès le départ à ce niveau, certains ne seront jamais embauchés si le superviseur qui recrute n’est pas assez diplômé et sent le danger de perdre plus tard son poste.
• Formation : la plus grande difficulté au début est la formation. Ecoutez et observez tout ce qui se passe autour de vous, personne ne vous formera, c’est à vous seul de relever le défi.
La formation interne et gratuite est peu courante, car elle représente un coût pour l’employeur. Toute formation est payante et à vos frais, en cours du soir par exemple ou via les cours en ligne.
• Information interne : pour se rendre indispensable la plupart des collègues ne vous donneront aucune information, la rétention de l’information est courante parmi les collègues, surtout si vous êtes en concurrence avec eux pour une future promotion.
• Communication : la communication au sein de l’entreprise est nulle ou presque (c’est-à-dire qu’il y en a le moins possible). Pour éviter les rumeurs, pour éviter les questions des employés, pour éviter les revendications quelles qu’elles soient.
• Racisme : il y a bien sûr du racisme, mais c’est normal, les Canadiens natifs du Canada sont en minorité à Toronto (Ontario). Je les comprends, dans les grandes villes, le Canada est devenu surtout asiatique (Inde, Chine, Corée du Sud et Philippines).
Le racisme au travail n’est pas visible, mais il existe, c’est une question de perception. Cela ne m’empêche en aucun cas de travailler et d’être heureuse au travail, j’adore mon travail.
Pour survivre lorsqu’on est un immigrant, il faut savoir s’adapter à toutes les situations, même si elles vous déplaisent. Il faut prendre le meilleur pour soi et fuir les personnes qui vous tirent vers le bas et qui pourraient vous dérouter et vous empêcher de réaliser vos projets. Il faut avoir un bon jugement pour évaluer chaque situation qui se présente et chaque personne avec laquelle on doit interagir au travail pour ne pas perdre son temps inutilement.
L’intégration au travail et la bonne entente passe surtout par la découverte des cultures diverses qui nous entourent, surtout celles des collègues. Nous soulignons au travail toutes les Fêtes (en plus des Fêtes canadiennes) : le Noël orthodoxe et le Nouvel An orthodoxe (avec notre collègue roumain) , le Nouvel An chinois (avec nos collègues nord-coréens et chinois), le carnaval des Antilles (avec notre collègue de la Guadeloupe), les fêtes catholiques, les fêtes musulmanes, Diwali (Fête des lumières pour notre collègue de l’Inde), etc…. Souvent comme vous n’aurez pas de famille sur place, si l’entente avec vos collègues de travail est bonne, ils deviennent une « deuxième » famille. C’est très important !
Points négatifs (à mon avis) : professionnellement vous devrez vous former vous-même et chercher constamment de nouvelles informations (via la presse, les médias francophones et anglophones, votre association professionnelle à laquelle vous devrez adhérer pour obtenir des informations à jour).
Un autre point négatif, le débat ou le partage d’opinions. Les Français de France adorent discuter de tout, refaire le monde durant des heures autour d’un bon repas. Pas les Canadiens, pas de débats d’idées, afin de ne pas heurter involontairement son entourage. Evitez de partager vos opinions politiques ou les discussions au sujet des religions, ou de la guerre en Ukraine par exemple. Vous vous ferez des ennemis à coup sûr !