Une ONG allemande a appelé les consommateurs au boycott des « fraises de la sécheresse », en provenance de l'Andalousie en Espagne.
Mais qu'est-ce que la « guerre des fraises » ? Tout a démarré avec le lancement par l'ONG citoyenne berlinoise Campact d'une pétition réclamant que les chaînes de supermarchés allemandes retirent de leurs rayons les fraises de la province andalouse de Huelva, en Espagne. L'ONG reproche au gouvernement régional andalou, mené par le parti populaire (le PP), d'avoir comme projet, avec le soutien du parti d'extrême droite Vox, de régulariser 1 600 hectares de cultures illégales de fruits rouges dans la province de Huelva, irriguées pour la plupart par des puits clandestins. Or, l'Espagne est en proie ce printemps à une sécheresse importante.
« L'industrie agricole espagnole pompe d'énormes quantités d'eau. Y compris dans le parc national de Doñana, inscrit au patrimoine naturel mondial. Le pillage illégal de l'eau par vos fournisseurs menace de détruire cet écosystème fragile. Si l'on en croit le gouvernement régional andalou, il faudrait désormais utiliser encore plus d'eau pour la culture des fraises », écrit ainsi Campact dans sa lettre de pétition. L'ONG demande aux « acheteurs de fraises » de « stopper la vente des fraises de la sécheresse jusqu'à ce que le gouvernement andalou garantisse une utilisation durable de l'eau ». Près de 170 000 personnes ont signé la pétition.
Le soutien du gouvernement espagnol
La pétition n'a pas vraiment bouleversé les habitudes des consommateurs allemands, premiers consommateurs de ces baies. Mais elle a fait beaucoup réagir en Espagne. « Le secteur des fruits rouges en Andalousie est probablement le secteur le plus économe en eau, en termes de mesures prises et de technologie. Ces attaques nous paraissent effarantes, infondées et absolument fausses », a réagi auprès du média espagnol cadena cope le président de l'association interprofessionnelle de la fraise andalouse, Jose Luis Garcia Palacio.
Mais cet appel au boycott a trouvé une nouvelle résonnance avec le soutien du gouvernement allemand... et espagnol. Le gouvernement espagnol de gauche est en effet opposé au projet de loi du gouvernement régional andalou. « Le négationnisme ruine notre environnement et risque de ruiner les économies locales. Sauvons Doñana », a tweeté le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en partageant un article sur cet appel au boycott. « Alerte chez les consommateurs allemands qui menacent de boycotter les fraises espagnoles. Il est essentiel de lever tout doute MAINTENANT :@JuanMa_Moreno doit immédiatement retirer la loi d'irrigation qui menace #Doñana », avait tweeté le même jour la ministre de la transition écologique, Teresa Ribera. https://www.republicain-lorrain.fr/envi … -allemagne .jean luc