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même les Allemands veulent lever le pied au travail !

Dernière activité 16 Septembre 2024 par jean luc1

Nouvelle discussion

jean luc1

L’Allemagne a inventé l'éthique de travail protestante. Mais aujourd’hui, elle se détache de la culture du surmenage.


Les Allemands ont travaillé en moyenne 1 343 heures l’année dernière, soit moins que les 38 riches pays membres de l’OCDE. Ils ont également pris 19,4 arrêts maladie la même année, selon Techniker Krankenkasse, la plus grande assurance santé du pays. Un record.


Après une interruption de plusieurs décennies, les syndicats ont commencé à réclamer une réduction du temps de travail, et pas seulement une augmentation des salaires. Des coachs, des sociologues et des consultants en organisation vantent les vertus du repos comme remède au burn-out, aux familles brisées, à la faible productivité et même au changement climatique.


« Les jeunes générations ne sont pas aussi étroitement socialisées dans cette éthique protestante du travail que leurs parents. Elles ont été témoins, à travers eux, de son terrible impact », explique Margareta Steinrücke, coauteur de Work less, live more, un livre paru au début de l’année. « Ils disent donc à leurs parents, aux politiciens, qu’ils sont désolés, mais qu’ils ne veulent plus de cela. »


Certains Européens s’insurgent contre les stéréotypes nationaux. Beaucoup y adhèrent. Les Français se considèrent comme des connaisseurs en matière de gastronomie et de sexe. Les Italiens revendiquent souvent une connaissance privilégiée de la mode, du café et de l’opéra. Quant aux Allemands, ils se considèrent comme des bourreaux de travail très productifs.


La source de ce cliché s’est perdue dans la nuit des temps, mais dans son ouvrage de 1904 intitulé L'éthique protestante et l’esprit du capitalisme, le sociologue Max Weber dépeint la réforme comme l’un des principaux moteurs de la création de richesses en Europe du Nord.


L’Allemagne a peut-être même inventé l’autocollant de motivation : les torchons à proverbes faisaient fureur dans les cuisines à la fin du XIXe siècle, arborant des slogans brodés — « Avec joie, faites votre devoir » ou « Le travail est l’ornement de la femme » — destinés à décourager l’oisiveté domestique.

Un casse-tête pour les employeurs


Pour Hendrick Laeppché, qui a fondé et dirige un fournisseur de pièces industrielles dans le nord de l’Allemagne, ce revers de bâton contre le travail est réel, mais pas limité à la génération Z.


« Nous avions une apprentie, une jeune femme très talentueuse de 23 ans, raconte-t-il. Nous lui avons proposé un poste à temps plein, et que nous a-t-elle répondu ? «Je veux travailler quatre jours par semaine, je veux vendre des produits en ligne, et ceci, et cela...» Puis, nous avons aussi des employés de 59 ans qui veulent ralentir et ne travailler que de lundi à jeudi. »


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Cette tendance laisse perplexes les économistes et les hommes politiques, qui craignent que cet accès de nonchalance ne soit de mauvais augure pour l'économie stagnante qui connaît la pire pénurie de main-d'œuvre de son histoire récente.


« En France, en Italie et ailleurs, les gens travaillent bien plus que nous », s’est lamenté le ministre des Finances Christian Lindner en début d’année, lorsqu’il a dévoilé un plan d’incitations fiscales pour « encourager les Allemands à renouer avec les heures supplémentaires. »


Michael Kretschmer, le gouverneur conservateur du Land de Saxe, et un adepte de la culture du travail, assure que « tout le monde parle aujourd’hui de travail à mi-temps, de la semaine de quatre jours. C’est un grand danger pour l'économie. »


En Allemagne, la valeur du dur labeur se dit Fleiß, et peut se traduire par les mots diligence ou assiduité. Fleiß a marqué la conversation politique pendant la crise de la dette de la zone euro en 2010, lorsque de nombreux électeurs allemands n’ont pas apprécié de devoir renflouer leurs cousins grecs qui prenaient leur retraite à 57 ans et qui, à en croire les images des journaux télévisés, semblaient passer leur vie à déguster un expresso en terrasse.


Aujourd’hui, le Grec moyen a travaillé 1 897 heures l’année dernière, selon l’OCDE, soit 554 heures de plus qu’un Allemand moyen. Les Grecs prennent désormais leur retraite à 67 ans et une nouvelle loi autorisant la semaine de travail de six jours est entrée en vigueur le mois dernier.


Parallèlement, en Allemagne, cinquante entreprises s’essayent à la semaine de quatre jours, dans le cadre d’une étude menée par l’université de Münster, qui tente de déterminer si travailler moins avec le même salaire peut être une bonne alternative pour les travailleurs. L’UE s’attend à ce que l'économie grecque croisse de 2,2 % cette année, tandis que l'économie allemande n’a pas progressé depuis 2019.


« La crise a appris aux Grecs que le succès découlait du travail », remarque Alex Kirgiannakis, un ancien négociant en valeurs immobilières de Thessalonique qui gère aujourd’hui Aplo, un restaurant de fastfood grec très populaire à Berlin. « J’emploie pas mal de Grecs, d’Italiens et d’Espagnols. Mais moins d’Allemands... Ils connaissent parfaitement le système, donc ils ont tendance à en abuser. »


Les visiteurs fréquents ont longtemps pris le folklore allemand du travailleur avec des pincettes.

La réponse automatique « Je suis absent du bureau » ne plaisante pas


Les achats du dimanche sont largement interdits et l’e-mail standard d’absence du bureau se lit comme suit : « Je suis actuellement absent. Votre message ne sera ni transmis ni lu ». Les universités laissent largement les étudiants choisir le rythme de leur apprentissage, beaucoup d’entre eux obtenant leur diplôme avant la trentaine, et près de la moitié des écoliers ne vont à l'école que le matin.


Rick Weinberg, originaire du Michigan, travaillait en tant que manager des produits informatiques à la Silicon Valley, avant de déménager en Europe avec sa famille il y a quatre ans. Lors de son premier jour dans une start-up berlinoise, il a cru rêver lorsque midi a sonné.


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« Tout le monde s’est levé, et ils étaient tous absents pendant une heure, une heure et demie... Puis, 17h30 ou 18h a sonné et, boom, plus personne. Ils n’auront qu'à finir le lendemain », raconte l’Américain qui vit désormais près de Barcelone et apprécie de pouvoir faire ses courses le dimanche.


Un sondage de YouGov publié le mois dernier révèle que plus d’un quart des sondés — y compris, un tiers des hommes — qui avaient pris un arrêt maladie n'étaient pas vraiment malades. Cette fraude, que les Allemands appellent Krankfeiern, est aujourd’hui si répandue que les entreprises sont forcées de réagir.


En juin, Tesla a lancé une initiative dans son usine près de Berlin pour proposer des bonus aux travailleurs qui

se rendaient régulièrement sur leur lieu de travail, selon des sources proches du projet. Tesla n’a pas répondu à notre sollicitation.


Pour le camp anti-travail, ces mauvaises statistiques s’expliquent très simplement : les Allemands sont surchargés.


« Les gens croulent sous tant de pression qu’ils tombent malades avant l'âge de la retraite, affirme Dirk Schulze, directeur de district du syndicat IG Metall pour le Brandebourg, où Tesla est basée. Pour attirer de bons travailleurs, il faut des heures de travail plus courtes, pas plus longues. »

Un nouveau rapport de force


Selon certains économistes, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée et le quasi-plein-emploi de l’Allemagne sont autant de raisons pour lesquelles les Allemands ne devraient pas se reposer sur leurs lauriers, mais aussi pour lesquelles ils peuvent le faire.


« On a toujours voulu travailler moins, mais maintenant, on peut le faire, résume Enzo Weber, chef des prévisions et des analyses économiques à l’Institut de recherche sur l’emploi, un think tank gouvernemental. Les tensions sur le marché du travail ont créé un nouveau rapport de force entre les employeurs et les employés. »


Lorsqu’elle a quitté son emploi dans le commerce de détail pour travailler 20 heures par semaine en tant que consultante en organisation, Anne Wilhelm, 32 ans, s’est réjouie de cette liberté supplémentaire. Elle en a profité pour se former à la conception graphique. Maintenant qu’elle vit en Indonésie, où elle partage sa semaine entre le bénévolat, ses missions de design et la gestion de son Airbnb, son point de vue sur l’importance du travail a évolué.


« Pour les gens ici, travailler dans les champs tous les jours, du matin au soir, c’est normal, ils n’y pensent pas, dit-elle. Cela vous donne une perspective différente. Parfois, on se demande si nous ne sommes pas obsédés par un problème, qui est en fait un luxe. »

https://www.lopinion.fr/international/a … au-travail  .jean luc 1f609.svg


PS.: c'est une nouvelle époque , il y as un manque de main d’œuvre , donc le rapport de force est en faveur des salariers qui le font savoir . les entreprises doivent innover pour garder leurs salariers: salaires, semaine de 4 jours, télétravail, horaire aménager , ou meilleurs formation , année sabbatique , elles font tous pour garder leurs salariers . Certaines études montrent quand les salariers vont bien dans leurs têtes , la productivités et la motivation sont en hausse .jean Luc1f609.svg

Malabaraise

Très bon article. Il est intéressant de remarquer que les collègues allemands ne s’embarrassent pas pour laisser la surcharge de travail aux collègues étrangers, souvent compétentes, motivés et mal informés sur le droit du travail. Le problème est que ces derniers ont également moins accès aux promotions. Cela ne se voit pas trop au niveau du middle management mais si on creuse un peu plus, cela devient problématiques. Les top managers sont souvent promus sur la base de l'ancienneté et n'ont pas les compétences nécessaires aux évolutions, notamment technologiques telles que l'IA. Cela créé un environnement malsain qui dégrade l'attractivité de l'employeur et pénalise la productivité. Et là, le télé-travail n'y est pour pas grand chose.

jean luc1

@Malabaraise

Ce que tu dit est très intéressant  ,les étrangers sont pénalisés car ils connaissent  pas les us et coutumes du travail en Allemagne comme les salaires à cause de la clause de confialitee ,qui interdit de dire son salaire . En plus il y as le manque de connaissance de l'allemand pour un grand nombre entre eux.  Pour  les promotions on préfère souvent un local car on as encore peur du que diras t'on.  Ils doivent faire leurs preuves avant de monter dans les échelons

Il faudras encore du temps pour que les étrangers maîtrisent les codes ,mais ils y arriverons un jour . Pour les femmes c'est encore plus pire ,plus qualifier   ,mais plus mal payer a cause des enfants 1f609.svg

Jean luc

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