Débarquement au Maroc, first impressions...

Démissionner d'un poste management de projet européen dans
grand groupe français faisant partie des leaders mondiaux du spatial ...

Inconscience ou courage ?

Je me pose chaque jour la question. Mais allons de l'avant. J'y suis. Mon expérience professionnelle passée était riche, certes, mais j'avais cette envie de me lancer dans une aventure nouvelle, offrant un réel challenge. L'objet majeur de mes doutes sont mes enfants restés en France après un divorce. Sont-ils heureux ? Ne les ai-je pas abandonnés ?

Avec les quelques mois de recul depuis mon arrivée, je commence à comprendre que ces doutes non seulement resterons entiers, mais sont le bagage (pour ne pas dire le fardeau - les doutes, pas les enfants) portés par tout expatrié. Le mal du pays ? Quoi de plus normal. Reste à vivre apprendre à vivre avec.

Aux enfants, je peux ajouter les risques financiers sachant que je vis sur mes économies, le temps de faire fonctionner le business. Comme quelqu'un m'a dit : petite vie, petits problèmes, grande vie, gros problèmes ... Un autre risque ? Partir avec une amie rencontrée seulement depuis mars. Bref, pourquoi faire simple. Pourquoi ne pas préférer une vie réglée avec paye connue et versée tous les 28 du mois, loc de maison dans un quartier calme, enfants en alternance avec mon ex-épouse ... Oui, pourquoi faire simple.

Partir, oui, mais vers quoi ?

Je n'avais pas de plan très précis à priori. Soit trouver un job dans l'informatique offshore (plus probablement à Casablanca), soit m'investir dans la gérance du Riad de mon amie principalement sur les aspects commercialisation. Donc établir les contrat et inscrire le Riad sur les centrales de réservations de séjours/hotels internet : Booking, Venere, HRS, Late Rooms ... and so many more. Ensuite, solliciter les agences de voyages et "tours-operators" par des mailings. Ensuite, choisir des offres promotionnelles pour attirer le client.Endless job dont la réussite se mesurera dans un seul chiffre : le bénéfice en fin de mois. Ah oui, petite précision : le bénéfice est négatif à ce jour. Pas de rentrée. En revanche, le propriétaire, lui, attend son loyer.

Première envie une fois à l'étranger : se constituer un réseau local. Sport, moto, balades. Mon trip. J'ai aussi vite compris que c'est vital.

Et Marrakech dans tout ça ? Ville tellement attirante. Tout y est à la fois simple et compliqué. Ici, rien n'est jeté.

Ici, on ressoude un pied de chaise (20 Dirham ou DHS, soit 1,8 €), on refait un barreau de rembarde cassé au tour à bois (50 DHS), on trouve un plateau en verre pour micro-ondes pour remplacer celui cassé par le personnel (20 DHS), on détord les clous, on trouve un plombier un dimanche matin pour déboucher les toilettes (150 DHS, soit 12 €).

Ici, les chiens n'agresse pas les passants. Trop fatigant. Il fait bien trop chaud.

Ici, tout se négocie. Le même trajet en taxi coute 100 Dirhams (9 €) à un touriste où il en coutera 15 pour un habitué ou un résident.

Mais cette ville est belle. Contraste de couleurs, d'harmonie et de beauté ou de laideur, de parfums délicats et d'odeurs nauséabondes, de bruit et de calme, d'animation. Mais le contact avec les habitants est serein. Pas d'agressivité, sauf quand 2 taxis veulent s'arracher la course pour 2 bons touristes prêt à payer les fameux ... 100 DHS. Mais c'est bon enfant. Les querelles sont rares. Simple expression d'une culture.

Les rares endroits où les touristes seront un tant soit peu harcelés est la place principale, Jemaâ El-Fna, le soir dans les stands pour manger. Mais encore une fois, c'est un jeu. Aucune agressivité. Le refus est accepté avec un sourire. Il est possible de circuler dans la Médina sans risque réel.

A propos, votre livre de chevet si vous venez sera impérativement le Guide du Routard. Même résident, je profite de ses conseils et recommandations.

Voilà. Quelques lignes en ouverture.

Steph