Du rififi à lécole française de Marrakech
Publié le 11 avril 2012 (mis à jour le 12 avril 2012) POLEMIQUE En quelques années, les frais de scolarité dans les établissements français au Maroc se sont envolés, avec une hausse prévue entre 2008 et 2014 de plus de 77 % pour le collège, 76 % pour lélémentaire et 61 % pour la maternelle et des droits annuels dinscription qui atteignent 5.000 dhs pour les plus petits. Les belles valeurs françaises denseignement disparaissent, laissant à la porte des écoles de plus en plus denfants, dont les parents narrivent plus à assumer ce budget conséquent.
Ce début dannée marque un tournant pour la Fédération des conseils des parents délèves, la FCPE, qui a adressé, le 26 mars dernier, un courrier à lAgence pour lenseignement français à létranger, lAEFE, dénonçant ces hausses exorbitantes et le mécontentement des familles installées au Maroc. On en arrive aujourdhui à être exclu du système scolaire français pour la seule raison financière.
LAEFE sétait pourtant engagée en 2009 à épargner les élèves déjà scolarisés des hausses des droits annuels d'inscription, les DAI, pour les reporter sur les nouveaux inscrits. Un engagement enterré aujourdhui, et justifié par les nouvelles charges qui pèsent sur lagence, imposées par le gouvernement de Nicolas Sarkozy. En effet, lAEFE sest vue en charge de la gestion de limmobilier et dune partie des enseignants, sans pour autant bénéficier dune augmentation de son budget alloué. Le financement de ces nouvelles obligations est donc naturellement reporté sur les élèves.
Deux poids, deux mesures
La France a toujours appliqué le principe des différences de tarifs suivant les nationalités. Moins cher pour les français, plus cher pour les habitants du pays, en loccurrence les marocains et encore plus cher pour les autres nationalités. Pour les marocains qui souhaitent bénéficier de lenseignement français dans leur propre pays, il faut compter 10.000 dhs de plus que pour un élève français. La conséquence de ces hausses de prix et de frais amène certains élèves marocains à quitter lenseignement français. Ils doivent alors faire face aux difficultés de réintégration du système scolaire marocain.